Venus des étendues glacées de Suède, Imperial Domain sort enfin "The Deluge", son
troisième album qui confirme que le groupe ne s’est pas reformé pour rien. Créé en 1994, le
groupe sortira deux démos en 1995 et 1996 avant de nous offrir son premier album en 1998.
Il faudra attendre cinq ans pour le deuxième, mais malheureusement le groupe se sépare en
2005. Cependant, après neuf années d’inactivité, Imperial Domain revient en 2014, et est
actuellement composé de Philip Borg (guitare), Andreas Öman (chant, Lou Siffer & The
Howling Demons, ex-Harma, ex-Searing I), Peter Laitinen (guitare, Sarcasm, The
Hidden, ex-Goatworship) et Alvaro Svanerö (batterie, Sandalinas, Sarcasm, Third
Storm, ex-Loch Vostok, ex-Lou Siffer & The Howling Demons, ex-Azotic Reign). Les
deux guitaristes se sont également chargés de la basse pour "The Deluge", et ont invité
quelques musiciens pour les choeurs, que je vous laisse découvrir.
On commence cet album par "True Face Of War" et son introduction au clavier, qui
débouchera sur une poignée d’harmoniques parfaitement exécutées, mais peut-être un peu
sur-mixées. La rythmique se fait plus énergique, bien que le duo de guitaristes ne cesse
d’enchaîner partie lead sur partie lead, avec toutefois un son de basse qui prend de plus en
plus d’assurance et un chant plus que correct. Un choeur féminin fait son apparition en plein
milieu de la bataille, comme pour galvaniser les troupes avant l’assaut final. Le titre
éponyme, "The Deluge", est également introduit par un clavier auquel s’ajoute une rythmique
martiale. Le clavier s’invite à nouveau dans les riffs, mais ce que je retiens surtout de ce
titre, c’est son côté épique bienvenue, notamment grâce au passage à ambiance religieuse.
Le groupe continue avec "The Future Is Lost", un titre assez mélancolique et supporté par de
nombreuses harmoniques, qui traduisent parfaitement la détresse de la situation, de même
que les hurlements du chanteur. La trame mélodique se tisse progressivement, d’autres
instruments apparaissent pour enrichir cette atmosphère qui flirte parfois avec un doom /
death mélodique, et finalement tout disparaît dans le néant. On repart sur "Conspiracy", un
titre nettement plus dynamique mais qui sait garder cette ambiance épique tout en étant
parfois un peu plus martiale. Les musiciens savent également gérer la rythmique pour
conserver l’attention de leur public grâce à des reprises de riffs très sympathiques à l’oreille.
Nouveau changement d’ambiance avec "Withdrawn From Life" et son atmosphère gothique
empreinte d’une douleur immense. Il est difficile de ne pas ressentir la peine transmise par
le chanteur, mais également par ces riffs emplis de désarroi. Le titre se termine après une
outro acoustique pour déboucher sur "Eternal" et ses sonorités futuristes. A nouveau la
guitare lead se charge de maintenir la dynamique dans la composition, alors que les riffs des
suédois s’assagissent, et me rappellent quelque peu ceux d’Amorphis. Une petite rupture
se fait sentir avec "Evanescent", un titre acoustique accompagné d’un clavier d’une extrême
beauté qui annonce parfaitement "Ever Since That Day". C’est à nouveau des harmoniques
tristes et mélancoliques qui s’ajouteront à une rythmique épique sur laquelle les hurlements
d’Andreas se feront entendre, accompagnés d’une voix parlée. Reprenant parfois du poil de
la bête, les riffs nous dirigent lentement vers la fin de l’album.
Si j’étais un peu réticent au début de l’écoute, je suis finalement rentré dans l’univers
d’Imperial Domain avec plaisir. Assez difficile d’accès de prime abord, les Suédois
développent dans leur musique une richesse musicale qui semble infinie, et qui emprunte à
plusieurs styles. Les amateurs de metal gothique seront probablement seduits.
|
|