Le groupe
Biographie :

Immortal Bird est un groupe de crust / black / sludge metal américain formé en 2013 et actuellement composé de : John Picillo (basse / Without Waves, ex-Black Sites), Rae Amitay (chant / Thrawsunblat, ex-Woods Of Ypres, ex-Mares Of Thrace), Matt Korajczyk (batterie / Air Raid, Dysphoria) et Nate Madden (guitare / Roman Ring, ex-The Infected, ex-Small Town Murder). Immortal Bird sort son premier album, "Empress / Abscess", en Juillet 2015 chez Broken Limbs Recordings, suivi de "Thrive On Neglect" en Juillet 2019 chez 20 Buck Spin.

Discographie :

2013 : "Akrasia" (EP)
2015 : "Empress / Abscess"
2018 : "Live At Migration" (EP)
2019 : "Thrive On Neglect"


La chronique


J’ai un bon plan pour tous les métalleux blasés de constater que la scène extrême est telle un serpent qui se mort la queue, écoutez Immortal Bird ! Quelle surprise, un groupe qui arrive à mixer autant d’influences sans pour autant être caricatural, qui possède une sacrée technique, mais qui profite de celle-ci à bon escient, c’est rare. Signé chez 20 Buck Spin, un label qui possède en grande majorité des formations en provenance du continent nord-américain, Immortal Bird pratique une sorte de metal crust expérimental / metalcore à tendance grind à la fois énergique et très sombre.

La première chose qui saute aux oreilles, c’est le son, qui possède un petit côté vintage, ça sent l’ampli à la lampe, et la drum possède de la chaleur, malgré l’usage du trig. Le mix est parfaitement équilibré, la basse est profonde et ajoute de la lourdeur aux guitares, quant au chant, il est pile poil où il doit être dans le mix. La voix est rageuse et sincère, la dame qui chante possède un registre peu étendu, mais par l’agencement des lignes vocales, elle parvient à se fondre d’une belle manière à l’ensemble tout en y ajoutant la rage adéquate. Le disque fourmille de détails, les riffs prennent parfois des détours assez osés, mais privilégient l’efficacité. La dissonance laisse place à la mélodie, la simplicité se fait parfois balayer par des structures alambiquées, pendant 37 minutes, c’est la foire des contrastes. En effet, et c’est en ça que réside toute la richesse de "Thrive On Neglect", l’album est très nuancé mais préserve une identité forte. Il y a une énergie incroyable qui se dégage du skeud, avec une intension et une interprétation assez proche du post-rock, voire parfois du mathcore, écoutez le surprenant titre "Solace In Dead Structures", un véritable joyau brut de metal prenant avec des touches progressives et death métalliques. Il faut de nombreuses écoutes pour se familiariser avec les compositions d’Immortal Bird tellement celles-ci s’engagent dans de multiples directions et tracent des lignes aux contours anguleux. Les riffs se chevauchent, s’entrecroisent, créent de multiples cassures qui ont pour effet de sublimer la partie qui va suivre, avec en toile de fond, cette atmosphère inquiétante et très noire. L’auditeur se retrouve bousculé de gauche à droite dans un tourbillon d’idées géniales misent en musique par un groupe qui l’est tout autant, génial.

Une fois l’album terminé, on n’a qu’une envie, c’est de se le recaler une fois de plus dans la tronche tellement la musique d’Immortal Bird est addictive. Malgré le foisonnement et la charge d’informations sonores, le groupe élabore des compositions qui sont de véritables leçons d’innovations et de créativité contrôlées. Laissez-vous embarquer par des titres tels "Stumbling Towards Catharsis", qui procure une sensation auditive étrange d’évanouissement, avant de s’engager dans de multiples cassures qui se concluent par un blast black metal chargé de mauvaises ondes pour passer ensuite par de nombreuses formes et contours. Tel Pennywise, le clown du film It, inspiré du roman de Stephen King, Immortal Bird est une entité qui maîtrise le "shape shifting", mais qui préserve son identité principale. Un grand disque qui mérite que l’on s’y attarde… longuement.


Trrha'l
Août 2019


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.facebook.com/immortalbirdband