Le groupe
Biographie :

Idolos est un groupe de post-black metal atmosphérique originaire de la planète Vénus et composé de NnK et MgRcH. Le groupe compte trois EPs à son actif, sortis en 2020, 2021 et 2023.

Discographie :

2020 : "Ahi Cab" (EP)
2021 : "Náa" (EP)
2023 : "Ajchikaj"


Les chroniques


"Ajchikaj"
Note : 17/20

Deux ans après "Náa" qui constitue le deuxième EP du groupe, la formation Idolos revient avec un EP de plus, semblant définitivement se conforter sur ce format plutôt que sur des albums plus longs. Ce qui est totalement compréhensible au vu de la musique qu’ils produisent : si la base musical reste un black metal oscillant entre le post et l’atmosphérique, on retrouvera des ambiances très différentes sur chaque proposition, chaque EP semblant évoquer quelque chose de singulier qui se traduit par une singularité musicale avec l’ajout de nouvelles sonorités très singulières et la présence de nouvelles ambiances qui viennent malgré tout inscrire une certaine continuité dans l’évolution musicale du groupe. Sur ce nouvel EP intitulé "Ajchikaj" et qui est, d’après le groupe, le dernier de la trilogie consacré à la mythologie Maya et Vénusienne, les Français (le sont-ils vraiment ? La formation déclarant venir de Vénus, rien n’est moins sûr...) viennent proposer des tons plus étranges et inhumains au sein de leur musique avec l’utilisation récurrente au sein de l’EP de musique électronique qui va venir apporter une couche supplémentaire à un tout déjà largement fourni.

Si la musique électronique était déjà présente à petite dose sur l’EP précèdent, elle fait cette fois partie intégrante de cette dernière sortie, ouvrant même le premier morceau sobrement intitule "Prolog" avec un synthé aux sonorités extrêmement rétro venant progressivement préparer le terrain pour une batterie et une guitare qui viennent s’immiscer et finalement prendre les devants, relayant le synthé au second plan sans pour autant l’occulter complètement, le tout sur un sample parlé dans une langue inconnue qui viendra se terminer pour laisser place à l’ouverture de "Faces Revealed" qui viendra achever de réellement nous plonger dans le cœur de la musique d’Idolos et de leur univers. Si la formation fait le choix d’incorporer des éléments un peu inhabituels au sein de son black metal, elle n’oublie pas pour autant de correctement composer ce dernier, qui va nous servir plusieurs mélodies mémorables avec de superbes riffs tantôt plus lents et percutants pour apporter quelque chose de grandiose comme dans "Faces Revealed" ou encore avec le riff principal de "The Sun And The Moon" qui va venir nous percuter de plein fouet à travers des sonorités plus agressives et percutantes, se basant sur des accords plus lourds et qui va venir créer une dissonance avec le reste de l’album, comme si on venait à être confronté à des forces soudainement beaucoup plus puissantes qu’avant, qui vont aller jusqu’à dépasser notre compréhension. La musique sera également souvent soutenue par le synthé qui vient se glisser très naturellement sur le reste comme dans "In The House Of Bats". On retrouvera d’ailleurs dans ce morceau des tons beaucoup plus mélodiques qui vont venir se traduire par des envolées dans les aigus à coup de trémolos qui seront parfaitement bien amenés.

On sent tout au long de l’EP que le groupe a pour réelle volonté de nous amener sur un terrain qui semble tout sauf humain, et qui va aller puiser dans quelques technologies inconnues notamment à l’aide d’effets électroniques. Mais cela va également aller dans le sens de sonorités plus organiques, ce qui va surtout se traduire à travers le chant, qui, outre le chant crié black metal auquel on est plutôt habitué, va se décliner sous de nombreuses formes. On va notamment avoir un chant qui va donner l’impression d’une prière désespérée à des forces supérieures et des chants ayant l’air parfois parfaitement inhumains vont aussi intervenir, alternant entre des aigus terrifiants et des graves beaucoup plus insidieux. On aura également assez souvent affaire à une superposition de chants qui aura pour effet de décupler tous les effets de ces voix, donnant l’impression d’un inconnu protéiforme qui va sans cesse changer au fil du temps. Cette dimension aliénée va pleinement s’illustrer sur la fin de l'EP avec une voix littéralement modifiée, qui va venir se poser sur des effets électroniques tout droit sorti d’un jeu rétro, d’un riff lourd qui tournera en boucle et d’un trémolo urgent, le tout nous entrîinant dans un véritable chaos musical qu’on apprécie et contemple pourtant pleinement.

A travers ce dernier EP, Idolos concrétise tout ce qui a été posé dans ses précédentes compositions et va encore plus loin pour finaliser sa trilogie de la plus belle des façons. Bousculant encore plus le black metal atmosphérique qu’avant, la formation Vénusienne nous emporte dans son monde étrange et inconnu et nous immerge pleinement en son sein, nous dévoilant toutes ses étrangetés allant des plus basiques au plus grandioses, le tout en utilisant diverses idées de compositions toutes très bien maîtrisées. A la vue de ce qui nous a été servi sur ces trois EPs portant sur la mythologie Maya et Vénusienne, on ne peut donc qu’attendre la suite pour voir ce que le groupe va nous proposer par la suite, sans vraiment avoir la moindre idée d’à quoi nous attendre.


Praseodymium
Mai 2023




"Náa"
Note : 17/20

Sorti dans le plus grand des silences dans la scène black metal atmosphérique / post-black metal, "Náa" de Idolos vient se présenter à nous comme un ovni venu de Vénus. Proposant un véritable périple cosmique dans un univers qui, malgré l’absence de contexte antérieur, semble très clair à travers les compositions, cet EP se pose comme une véritable invitation à participer à une aventure tantôt terrifiante, tantôt merveilleuse.

L’EP démarre sur un morceau instrumental lent et puissant, mettant en valeur une masse informe, lourde, et imposante, un peu à la manière de The Great Old Ones, ce morceau, sobrement intitulé "Prolog", nous plonge directement dans l’immensité de ce qui nous sera présenté par la suite dans un EP très condensé mais qui finit tout de même par respirer entre ses morceaux et à se diversifier. Pendant toute sa progression, l’EP semble se poser comme une sorte d’aventure cosmique, un périple musical dont nous sommes le protagoniste, allant de péripétie en péripétie sans autre but que de découvrir ce qui va nous arriver au prochain tournant. C’est en ce sens que la diversité des morceaux réussit à prendre sans donner l’impression d’un EP brouillon qui ne sait pas se positionner. Ainsi, en gardant le même fond, la forme prend différentes teintes, ce qui permet de ne pas tourner en rond. Cet effet est notamment réhaussé par la présence d’un sample, qui se présente comme une interaction avec une personne aux intentions visiblement mauvaises envers notre protagoniste. Ce dernier, qui vient se présenter au milieu du morceau "The Descent", semble nous faire faire face à un personnage particulièrement imposant et brutal. La reprise de la musique se fait ensuite sur un ton plus urgent et rapide, comme si une course poursuite venait de s’engager. La présence notamment de plusieurs voix dans cette partie du morceau renforce cette impression, la mêlant de plus à celle d’un danger imminent et dont la voix continue de nous poursuivre. Cette phase angoissante semble finalement prendre fin à travers une musique qui se fait toujours plus distante pour la fin du morceau.

Par la suite, "The Tricks Of Lady Blood" prend une dimension beaucoup plus malsaine qui se met en total contraste avec le morceau précédent qui, lui, semblait évoquer quelque chose de plus simplement brutal. Celui-ci semble plus s’orienter vers des jeux retords et sadiques, comme en témoigne l’introduction et le pont au tons très psychédéliques, au sein d’un morceau dans lequel le chant prend parfois des tons beaucoup plus aigus comme on pourrait l’entendre dans certains morceaux de DSBM. Une fois de plus, la superposition de voix nous met dans un contexte qui semble impliquer plusieurs protagonistes comme le laisse également suggérer le titre. Ainsi avec tous ces éléments, l’image mentale du périple que nous offre cet EP est d’autant plus facilement visualisable, on s’imagine facilement, après la course poursuite de "The Descent", arriver dans un lieu plus coloré et apaisant, simplement pour y trouver un autre antagoniste encore plus retord.

Pour conclure cette épopée, le dernier morceau de l’EP, "The Miracle Of The Maize", propose des sonorités beaucoup plus épiques avec en particulier un solo qui sonnerait presque heavy metal à travers sa production. Le plus impressionnant étant qu’il ne fait absolument pas tâche dans cet EP pourtant profondément ancré dans le style black metal bien que celui-ci se décline dans diverses variations. Ainsi, ce morceau, loin de la dimension plus angoissante et horrifique des deux précédents, décrit quelque chose de beaucoup plus beau et majestueux, annonçant la fin du périple par la découverte d’un inconnu sublime et merveilleux qui est mis en valeur par la présence d’un chant clair puissant qui vient se superposer au growl qui nous suit depuis le deuxième morceau de l’EP. La présence de claviers vient également apporter un aspect très science-fiction au tout qui se termine sur ces notes grandioses.

Finalement, Idolos nous propose à travers cet EP un périple cosmique dans l’inconnu avec de multiples rencontres et trouvailles. Le tout se décline donc comme une sorte de petit concept album qui fonctionne à la perfection puisqu’il réussit à nous embarquer dans son histoire et provoquer une visualisation de la musique tout à fait satisfaisante. La formation étant toute jeune, on ne peut donc qu’attendre avec impatience de voir ce qu’ils comptent proposer par la suite avec peut-être un concept encore plus poussé.


Praseodymium
Octobre 2021


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/cosmosidolos