Le groupe
Biographie :

Originaire de Lyon et formé en 1996, Hysteria evolue d'abord dans un style brutal death puis black / death metal mélodique. Plusieurs années se sont écoulées entre la formation du groupe et les premiers enregistrements, cette période fut indispensable et bénéfique puisque elle a permis au groupe d'acquérir une certaine maturité nécessaire à la composition et l'exécution des morceaux. Apres un premier MCD 4 titres "Abyssal Plains of Chaos" sorti en Janvier 2002 sur le label Infernal Waves, Hysteria a participé à plusieurs concerts et a notamment ouvert pour des groupes tels que Mortician, Behemoth et Dissection. "Haunted By Words Of Gods" sort en Avril 2006 chez Adipocere. En Mai 2008 débutent les premières prises du nouveau CD qui s’intitulera "When Believers Preach Their Hangman’s Dogma". L’artwork, cette fois-ci, a été confié au célèbre artiste Seth-Siro-Anton (Paradise Lost, Vader, Belphegor, Septicflesh, Moonspell). En Mai 2009, Hysteria signe sur le label Trendkill Recordings et l'album sort en Octobre 2009. En Mai 2014 débutent les premières sessions d'enregistrement de "Flesh, Humiliation And Irreligious Deviance" sous la houlette de Vince Petitjean. L'album est mixé au renommé studio lyonnais Amphore Studio et masterisé par Brett Caldas-Lima au Tower Studio. L'artwork est quand à lui de nouveau confié à Seth-Siro-Anton. Sept ans après la sortie de "When Believers Preach Their Hangman’s Dogma", Hysteria annonce la sortie de sa nouvelle offrande le 28 Mars 2016 chez Great Dane Records. Huit ans plus tard, "Heretic, Sadistic And Sexual Ecstasy..." sort le 31 Janvier2024 chez Adipocere Records.

Discographie :

2002 : "Abyssal Plains Of Chaos" (EP)
2006 : "Haunted By Words Of Gods"
2009 : "When Believers Preach Their Hangman’s Dogma"
2016 : "Flesh, Humiliation And Irreligious Deviance"
2019 : "From The Abyss...To The Flesh" (EP)
2024 : "Heretic, Sadistic And Sexual Ecstasy..."


Les chroniques


"Heretic, Sadistic And Sexual Ecstasy..."
Note : 15/20

Si les deux premiers albums d'Hysteria présentaient un death metal assez brutal, "Flesh, Humiliation And Irreligious Deviance" amenait quelques sonorités plus black metal et un côté plus mélodique et nuancé. Une orientation confirmée par les trois inédits du EP "From The Abyss...To The Flesh" sorti en 2019 et qui appuyaient encore plus ce côté black metal. Tout ça nous amène à ce quatrième album nommé "Heretic, Sadistic And Sexual Ecstasy..." qui, comme l'EP en question, sort sur le label historique Adipocere Records qui reprend doucement du service ces derniers temps.

"In Perdition (A Path Through Nnothingness)" installe tranquillement une ambiance froide pendant deux petites minutes avec un riffing assez black metal là aussi et un tempo assez tranquille. Connaissant Hysteria, on se doute bien que c'est le calme avant la tempête, car même si le groupe ne se fait plus aussi frontal qu'à ses débuts il n'oublie jamais pour autant de faire parler la poudre. Ce que confirme bien vite le up-tempo menaçant et froid de "Vortex Of Confusion", un morceau efficace qui confirme cette approche plus froide et mélodique tout en gardant suffisamment d'agressivité pour faire un minimum de dégâts. Le morceau-titre enchaîne et ne fait pas de cadeaux non plus avec quelques blasts dès le début et une ambiance là encore très froide et assez sombre. On retrouve donc le Hysteria que l'on avait déjà entendu sur "Flesh, Humiliation And Irreligious Deviance" avec ce mélange black / death parfois brutal, souvent mid-tempo et plus fortement teinté black que death. La musique du groupe est devenue plus torturée que franchement brutale et les amateurs de bourrinage intensif ne trouveront donc pas plus leur compte ici que sur le précédent album. Mais ce qu'Hysteria perd en violence brute, il le gagne en ambiances noires et en accroche mélodique, ce qui fait une grosse différence sur scène par exemple. Il y a de multiples passages qui, en plus de développer de bonnes ambiances, sont propices au headbanging, un morceau comme "Thelema" en est d'ailleurs un bon exemple. Bon, le bourrin qui est en moi aimerait que cela tape plus fort et plus souvent mais il faut reconnaître que le groupe gère bien l'équilibre entre la puissance et la brutalité d'un côté et la mélodie de l'autre. "Armageddon Must Come", quant à lui, développe même un côté épique en plus des traditionnelles mélodies froides et des riffs pesants.

Hysteria continue donc son chemin tranquillement et évolue doucement mais sûrement vers quelque chose de plus black metal même si les gros riffs death sont toujours là. On sent que le groupe se fait plaisir et suit son instinct, d'où le délai de plusieurs années entre deux albums. On n'est pas dans le plan de carrière avec enchaînement d'albums et de tournées par ici, la musique d'Hysteria prend de plus en plus des airs de parcours initiatique ou d'introspection et c'est le genre de démarche qui prend du temps. Cela fait toujours plaisir de voir des groupes honnêtes qui ne se soumettent pas au rythme infernal habituel et qui prennent le temps de développer leur musique. Même si c'est logique économiquement parlant, je ne comprendrai jamais comment des groupes peuvent en arriver à gérer leurs affaires comme une grosse entreprise et encore nous parler de passion. Arrivé à ce stade, j'ai plus l'impression d'avoir affaire à des DRH qu'à des musiciens mais bon, c'est sûrement dû à la vision quelque peu romantique que l'on peut avoir d'un groupe quand on n'en fait pas partie. Mais quand même, quand c'est ton label ou ton manager qui pousse au cul pour enregistrer un nouvel album et repartir sur les routes, il va falloir m'expliquer comment garder la flamme et l'inspiration, pas étonnant que nombre de gros groupes finissent par sortir des albums moyens ou banals avec ça. Tout ça pour dire qu'Hysteria est loin de tout ça et que ce nouvel album transpire une fois de plus la sincérité, ici on laisse le temps à l'inspiration de venir et on ne presse pas les choses inutilement. On ne trouve pas de grosses surprises ni de gros changements par rapport au précédent méfait mais le groupe continue à progresser tranquillement et sa musique devient de moins en moins frontale certes, mais sa puissance d'évocation ne fait que grandir.

"Heretic, Sadistic And Sexual Ecstasy..." est donc un bon album de plus à l'actif d'Hysteria qui confirme vouloir se diriger vers quelque chose de plus mélodique et de moins frontal mais plus torturé. Les ambiances se font une plus grande place, le mid-tempo grignote sur les blasts et les riffs se font plus puissants que bourrins. On gagne en puissance d'évocation ce que l'on perd en violence brute et cela permet au groupe de se démarquer et d'affirmer encore un peu plus sa personnalité.


Murderworks
Mai 2024




"When Believers Preach Their Hangman’s Dogma"
Note : 15/20

Près de sept ans après "When Believers Preach Their Hangman’s Dogma", Hysteria est de retour avec un nouvel album, à savoir "Flesh, Humiliation And Irreligious Deviance", cette fois chez Great Dane Records. On retrouve avec plaisir leur death à la fois brutal, mélodique et puissant et c'est toujours un régal de se faire pulvériser les tympans par ces petits gars de chez nous.

"In Belief, Into Nothingness" sert d'intro, un morceau aussi lourd et pesant que mélodique qui permet d'enchaîner avec "Sadistic Deviance" sur lequel les choses sérieuses débutent. On est accueilli directement par une volée de blasts et de bons gros riffs death bien vicelards et acérés. On retrouve toujours ce côté mélodique et malsain mélangé à du death metal brutal pur jus, voire même saupoudré d'un soupçon de black sur des morceaux comme "Visceral Torments". Globalement, les ambiances sombres reprennent plus de place que sur "When Believers Preach Their Hangman’s Dogma" qui était un peu plus plus frontal avec un feeling presque death polonais. Cette fois, les passages violents sont toujours aussi rageurs mais ces derniers ne sont plus omniprésents comme précédemment, les morceaux sont plus aérés et sont parsemés de passages plus lourds et de mélodies assez froides. Comme je le disais plus haut, on peut dire que le groupe a rajouté un feeling black metal à son death velu et brutal, des ambiances plus froides s'infiltrent régulièrement au milieu de la boucherie habituelle. Alors certes ce n'est pas la première fois qu'Hysteria fait ça, on pouvait par exemple déjà entendre ce mélange sur des morceaux comme "Stroke Down By Disease" ou "Blinded By Religious Doctrines" mais j'ai l'impression que les proportions ne sont plus les mêmes et que ce nouvel album est plus glacial que son prédécesseur. A moins que ce ne soit le son de l'album, dont le mastering a été assuré par Brett Caldas-Lima et qui est lui aussi un peu plus sec et froid qui donne cette impression. On retrouve un feeling qu'on n'entend quasiment plus depuis les groupes de metal extrême des débuts années 90, ce mélange de plusieurs sous chapelles du metal extrême qui ne se contentait pas de bourrer dans le tas et qui savait créer un monde autour de sa brutalité (certaines mélodies de "The Unhealthy Signature : Haunted By Words Of Gods Part III" me rappellent les premiers Paradise Lost).

En tout cas, je le redis ce nouvel album est un peu moins frontal et bourrin que ne l'était son grand frère et il en dégage du coup des ambiances bien plus prenantes. Finalement, Hysteria n'a pas réellement changé sa formule, celle-ci a évolué, ce qui est logique après sept années d'absence, mais on reconnaît bien la patte du groupe et je dirais même que ça le démarque encore plus du reste de la scène. Au milieu d'une ribambelle de groupes tous plus rapides et techniques les uns que les autres, la musique d'Hysteria devrait se faire une place sans problème. Si les morceaux en eux-mêmes ne sont pas old school, la façon de composer l'est bien : pas de fioritures, pas d'arrangements à n'en plus finir, les ambiances, les riffs et les mélodies s'occupent à eux seuls de créer un monde. Pas de débordements techniques non plus, pas de soli à grands coups de sweep ou de blasts supersoniques, même si ça bourre bien et que le niveau des membres du groupe est largement à la hauteur. Le groupe cite d'ailleurs Septicflesh, Deicide et Hypocrisy pour situer sa musique et mon petit doigt me dit qu'ils pensent bien plus aux premiers albums de ces trois groupes qu'aux plus récents. Comme eux, Hysteria pratique une musique habitée, qui a une âme, loin des dérives stériles qui apparentent le metal extrême à un sport dont on devrait exploser les records à chaque album. D'ailleurs, quand on écoute attentivement les trois albums d'Hysteria, on se rend compte que si le groupe n'a jamais changé son fusil d'épaule, les albums ne sonnent pourtant pas à l'identique et ont chacun leur identité !

Voilà donc un nouvel album un peu plus posé et froid que son prédécesseur qui ruait bien plus dans les brancards, même si "Flesh, Humiliation And Irreligious Deviance" n'a pas à rougir face à lui quand il se décide à foncer dans le tas. Une fois de plus, Hysteria nous offre un album solide, efficace et qui trouve encore une fois le moyen de se démarquer de ses deux grands frères tout en gardant la même personnalité, ce qui est tout de même assez fort, vous en conviendrez !


Murderworks
Juillet 2016




"When Believers Preach Their Hangman’s Dogma"
Note : 15/20

Hysteria n'est pas un nouveau venu dans la scène française, ils nous livrent ici son nouvel opus. Je commence direct par la pochette, SU-PER-BE. Le groupe donne dans le brutal death melodique. Neuf titres composent la galette et on nous ment pas sur la marchandise. Ca blaste bien, la voix est bien gutturale comme il faut, et les guitares, bien que tranchantes, oscillent entre agressivité et mélodie. Pour du death, la voix reste étonnamment compréhensible, pas tout le temps évidemment, mais suffisament pour que je le fasse remarquer ! La production sonore est très très bonne. Le seul gros problème est que cet album sent le "déja entendu" malheureusement, pourtant les titres sont relativement variés. C'est du bon, du lourd, mais pas très créatif. Pas grand-chose en effet ne viendra surprendre le métalleux avide de brutalité. Détail peu important certes mais qui m'a titillé, chaque chanson a pour titre un mot, détail amusant quand on voit certains groupes avec des titres à rallonge, ici c'est tout le contraire. Au final, bon mais peut mieux faire.


Danivempire
Octobre 2009




"Haunted By Words Of Gods"
Note : 14/20

Quand on voit la pochette d'Hysteria, on se doute déjà que la musique va envoyer du gros, et on ne se trompe pas ! Naviguant dans un style se situant entre le brutal death, le death mélodique et le black, Hysteria nous ravie par cette batterie puissante, cette voix gutturale death et souvent black et les riffs violents et lourds ! La musique est assez bien diversifiée dans les 3 styles précédemment nommés, et chaque partie a sa propre empreinte, que ce soit la partie totalement mélodique ou la partie totalement black laissant ce petit arrière-goût malsain. Tout est très bien executé avec beaucoup de professionalisme et de maîtrise. Pourtant je trouve que les riffs manquent souvent d'un brin d'originalité, et que l'on n'arrive pas totalement à s'extasier dessus. Je dis quand même un grand bravo pour les solos, qui sont la plupart vraiment monstrueux ! Pour ce qui de la production, c'est énorme ! Le son est vraiment génial ! Pour un premier album, c'est vraiment excellent ! Quant à l'artwork, j'accroche totalement dessus, il décrit bien les multiples facettes que nous offre la musique d'Hysteria.


Paradoxis
Mars 2007


Conclusion
L'interview : Xavier

Le site officiel : www.hysteria-deathmetal.com