Le groupe
Biographie :

Hwi Noree déverse depuis 2007 son rock 'n' core, alliant la folie et le groove du rock ’n’ roll, les excès du metal, en passant par la schizophrénie chaotique du hardcore. Quatre allumés livrent une musique et des hurlements à l’énergie punk, dopés au whisky et au Xanax, n’hésitant pas à titiller les ambiances atmosphériques d’un service de Sainte Anne (Converge, The Dillinger Escape Plan, Ed Gein, Motorhead, Everytime I Die, Isis, Comity). Le groupe commence alors les dates en été 2010, avec la particularité de jouer avec des groupes de tous horizons comme Dagara, Absinthebolyk, Bombyx Mori, Eight Of Spades, The Prouters, Already Salted, Freevolt, Quartier rouge, Outsiders, Face Down.

Discographie :

2011 : "Hwi Noree" (EP)


La chronique


Aujourd’hui je m’attaque à l’EP de Hwi Noree. Ne vous inquiétez pas, moi non plus je ne sais toujours pas comment se prononce ce nom. Mais peu importe, je pense que leur musique parle en leur nom, et que tout n’est matière que d’émotions. Pour décrire un peu le registre dans lequel Hwi Noree s’inscrit, on pourrait parler de rock 'n' core, ou de core ‘n' roll. J’avoue avoir une petite préférence pour core ‘n' roll. Comment cela est-il possible : des riffs groovy qui sonnent rock et une voix aiguë qui sonne mathcore. On sait très bien que le rock est mort avec Elvis, il faut donc trouver un moyen de le réinventer.

L’EP commence par une intro où seules la guitare et la batterie s’expriment. Un riff identique se prolonge sur près de deux minutes. Les pédales de disto à l’œuvre, on se sent comme transpercé par une ambiance psychédélique. Ambiance tout de suite balayée par la première piste "Ricochet". Un morceau plein de pêche, qui donne envie de bouger ses jambes à la "Blue Suede Shoes". Un son bien propre, qui sonne rock garage, oserais-je même dire un tantinet grunge ? En tout cas, si vous déprimez, sans nul doute, ce morceau vous remettra sur les rails pour affronter la dure journée qui s’annonce à vous. Cette même pêche se retrouve alors sur la troisième piste intitulée "Hwi Noree". Notons aussi que je trouve que tout cet ensemble est un tantinet Convergisant. Disons que si Converge se mettait au rock, ça pourrait bien donner du Hwi Noree. Rock, avec parfois un petit côté stoner angoissant.

Inutile de préciser que l’ambiance qui se dégage de cet EP est tout bonnement électrique. Et ça n’augure que du bon pour le live : rapidité, punch, violence. Par contre, si je pouvais émettre un petit reproche, c’est que lorsque l’on écoute sans forcément porter une attention acérée (ce qui fut le cas de mes premières écoutes, alors que je me trouvais à la salle de sport), on a l’impression que les 5 pistes sont une seule et même chanson. Et c’est parfois un peu déconcertant. Bien sûr, ce sentiment s’efface si l’on se concentre sur la structure de tous les morceaux, qui est différente à chaque fois, ainsi que sur les différents registres de la voix ( on y entendrait presque du gruiiik sur la chanson "Hwi Noree").

La piste "Dance Under Gunfire" mérite aussi quelques minutes d’attention, par son intro à l’ambiance particulière. A l’écouter, on se sent dans un saloon, en train d’appréhender la rencontre entre les deux cow boys ennemis de la ville. Le reste de la chanson pouvant être alors interprétée comme le duel. Notamment le passage à 1’52, où le rythme est ralenti. On imagine très bien les deux cow boys se regardant froidement dans les yeux, le sol poussiéreux d’un désert qui a vu naître la ruée vers l’or. Une voix murmurante, une complainte. Un morceau d’une intense émotion.

Pour résumer, on pourrait dire que Hwi Noree aurait très bien pu faire la soundtrack de Machete. Ou d’un autre film de Rodriguez tout aussi déluré. Non pas que la musique de Hwi Noree soit à prendre au second degré, mais tout simplement parce qu’il s’en dégage de la sueur, de l’émotion, de la virilité.


ePo
Mars 2011


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.myspace.com/hwinoreerock