Persuadé d’avoir affaire à un groupe américain jusqu’à ce que je m’ose à me perdre sur leur site officiel, quelle ne fut donc pas ma surprise lorsque je me rendis compte de la supercherie. Pas loin de l’arnaque de l’année, les bien Français Holophonics n’ont strictement rien à envier aux ricains. Que ce soit la mélodie, les refrains ou encore ce côté "heavy" de la production, tout y passe. Le résultat ? Un album easy-listening certes, mais un album easy-listening très costaud et parfait pour accompagner ces périodes (pré)estivales !

Venu tout droit de Grenoble, Holophonics est un quintet donnant dans le metal alternatif couillu qui séduira assez rapidement les fans de Breaking Benjamin, Chevelle, Evenline ou encore de Stone Sour. Axant son univers entre puissance, mélodie, part sombre et espoir, Holophonics propose désormais son troisième album, presque dix ans après son second. C’est donc bienvenu que sont ce "Fast Forward" et ses onze compositions. Par ce nouveau jet, Holophonics relâche ici tout ce que le combo retenait depuis "Travel Diary From Inner Landscape". Forcément, "Fast Forward" sort les gros décibels et attaque directement en proposant ses côtés les plus véloces et mouvementés ("Fault Line", "Last Breathing"). Si le tout est relativement lourd (pour un disque du genre j’entends), la mélodie n’en est pas moins oubliée ni même reléguée au second plan puisque les refrains ont cet atout non négligeable de capter l’attention dès la première écoute ("Fast Forward (And No Rewind)", "The Call", "As You Well Know"). Outre tout cela, si Holophonics n’a rien perdu de sa rage ni de sa mélodie, Holophonics n’en a pas perdu non plus son sens de l’efficacité ni même de la propreté de la composition. En cela, l’intégralité de ce "Fast Forward" s’écoule de lui-même et sans encombre, le rendu est propre, travaillé et chaque détail a son importance, aussi méticuleuse soit elle. Il n’y a donc pas à grand-chose à faire d’autre pour l’éditeur que de se poser sur un transat et de se laisser emporter par "In The Wild" et "My Afterglow" ou alors s’il est plus voiture que transat, celui-ci n’aura qu’à laisser ouvert son carreau pour profiter des riffs de "Fire Inside" ou "All Erasing" le vent dans l’habitacle et le pied sur l’accélérateur.

Il faut donc dire que cet album d’Holo est largement mieux foutu que l’hologramme de Mélenchon et qu’il ne lésine nullement sur les titres "catchy" pour conquérir facilement les foules. Face à cela, il est clair qu’il n’y a plus besoin d’aller piocher dans l’un des multiples Etats du Trump à moumoutte pour trouver du gros rock qui sonne californien, qui claque comme L.A et qui suinte les plages de Miami. Bref, putain Holophonics c’est français !

Voici un album qui m'a surpris à la première écoute. Je n'ai pas souvent l'haitude d'entendre ce genre de groupe made in France, Du moins pas assez souvent. Le dernier à m'avoir laissé un bon souvenir était Sidilarsen. Ce deuxième album des Holophonics intitulé "Travel Diary From Inner Landscape" propose un rock metal très entraînant et pêchu. Les compos sont très accessibles à l'écoute mais pas pour autant "faciles". Les morceaux sont vraiment travaillés, chaque passage est étudié et les morceaux parfois nous surprennent (agréablement d'ailleurs) par l'orientation qu'ils peuvent prendre. Certains passages me font penser aux derniers albums de Katatonia, de par leur approche simple, efficace avec parfois un petit côté déstructuré très appréciable. Les titres sonnent très rock dans l'esprit, "A New Life To Come" par exemple mais le son reste assez lourd et puissant au niveau des guitares notamment. Les titres sont courts et percutants. Certains passages plus calmes par ci par là sur l'album permettent de nuancer l'ensemble assez "catchy". Le groupe parvient avec cet album à nous proposer de très bons titres ("Modern Fright", "Why Do We Fail") très travaillés et aboutis. Le seul reproche à cet album serait peut-être (avis totalement subjectif) une baisse de régime au milieu de l'album (pistes 4 à 6) qui m'ont moins fait vibrer que le reste. On sent toutefois à l'écoute de cet album que le groupe possède un réel potentiel. En conclusion, un bon album de rock metal "made in France", abouti, mature et maîtrisé, à recommander si vous aimez A Perfect Circle, Sidilarsen et autres groupes dans le genre. Voilà encore un groupe français très prometteur qu'il faudra surveiller et aller voir sur scène !

"A Land To End My Flight"
Note : 15/20

Holophonics font dans le new rock, une fusion des styles que l'on voit assez souvent entre metal rock electro. Dés le premier titre ce que l'on retient est la vocal qui est très lancinante dans une atmosphère proche de Muse, en plus pêchue, très très bien calée, elle apporte un plus indéniable aux compositions. Un son résolument rock avec des passages plus metal et pêchus qui apportent une véritable énergie aux compos. La production de très haute volée, de nombreux arrangements, on voit le très bon travail réalisé sur cet opus. Au fur et à mesure de l'écoute de l'album on rentre dans leur son et univers pour ne plus en décrocher, un album accrocheur sous toutes les coutures, les parties et ambiances electro apportent beaucoup aux compositions dans leur profondeur. Cet album ravira un large public, il est facile d'accès et s'écoute très facilement dans sa continuité. Quelques titres sortent du lot notamment le "Slanging To Ourselves" très perché en hauteur vocalement, un riff qui tourne très bien et reste en tête, on peut aussi sortir du lot le titre "Landing Pax" qui démarre sur des bruits, plus sombre dans son interprétation, plus metal dans sa composition et toujours très accrocheur, un très très bon refrain... En résumé un bon album de new rock, à écouter pour les amateurs.

Keish Août 2007