Le groupe
Biographie :

Hollow est un one-man band de metal progressif laonnois dans lequel opère Chuc Bawol (instruments / Litige, Trash Heaven). Hollow sort son premier album, "The Infinite Cycle", en Août 2021 en autoproduction.

Discographie :

2021 : "The Infinite Cycle"


La chronique


Nouveau one-man band français mené par Chuc Bawol (qui nous a peint une carte personnalisé French Metal pour l'occasion, plutôt sympa), Hollow sort son premier album "The Infinite Cycle" en autoproduction totale. On nous annonce directement qu'il n'y a aucun bidouillage sur cet album, pas d'autotune, pas de recalage de batterie, que du vrai et de l'honnête. Et ça tombe bien parce qu'on aime ça par ici !

"Shadows On The Wall" démarre l'album en douceur par de l'acoustique et une ambiance plutôt mélancolique et contemplative avec de bien belles mélodies en guise de comité d'accueil. Une petite intro qui crée un sacré contraste avec ce qui arrive juste après, des riffs bien heavy metal et puissants qui laissent ensuite la place à des passages plus violents avec chant presque black et gros blasts qui tachent. Le chant clair se fait lui aussi entendre et Hollow mélange sur ses six premières minutes heavy metal, thrash, metal extrême et touches progressives ! On sent que ce premier album a demandé du travail et c'est assez impressionnant de se dire que c'est l'oeuvre d'une seule personne à tous les niveaux, que ce soit la production, la composition, même la pochette ! Ces dix morceaux sont en mouvement constant, passent d'une ambiance à l'autre sans prévenir et ne perdent pourtant jamais ni en cohérence ni en accroche. "Crawling My Way Out" est un bon exemple de ce mélange entre puissance, accroche, technicité et influences extrêmes. Entre les passages dignes du death mélodique suédois, ce tapis de double qui fait bien mal sur le solo et les passages plus heavy, il y a de quoi accrocher l'oreille et faire headbanguer le plus léthargique des métalleux. Même si on sent que certaines parties sont plus pointues, la musique d'Hollow reste toujours assez directe et Chuc Bawol ne perd jamais de vue l'efficacité. Certains pourraient râler en disant qu'on entend l'accent assez frenchy sur "Never Too Late" mais je leur rappellerai en passant que la plupart des groupes finlandais persistent à prononcer la lettre "v" comme un "w" par exemple. Et ça s'entend particulièrement chez Impaled Nazarene d'ailleurs, vérifiez sur "We're Satan's Generation" avec ce magnifique "infernal blood runs in our weins" au lieu de "veins" et vous remarquerez que ça ne s'entend pas que chez les Français. Si vous tendez l'oreille chez la plupart des groupes internationaux, vous entendrez que l'accent anglais est rarement parfait.

Pour en revenir à l'aspect plus purement musical, il faut dire que ce premier album est une sacrée carte de visite ! Entre la variété des influences, la profondeur des morceaux, l'efficacité de l'ensemble et le fait que tout soit géré par une seule personne il y a de quoi être soufflé par "The Infinite Cycle". Si des sonorités progressives se font sentir plus d'une fois, l'album reste assez abordable et ne vire jamais à la débauche technique ou à l'étalage de parties tordues. La mélodie est toujours présente, l'accroche est quasiment constante et ces dix morceaux ont tous suffisamment d'impact pour ne perdre personne en route. Parce que mine de rien, "The Infinite Cycle" dure quand même une bonne heure et il n'est pas toujours évident de garder l'attention de tout le monde, surtout de nos jours où certains consomment la musique comme le fast food du week-end. "Monster Beneath The Skin" est probablement un des morceaux les plus extrêmes de l'album, car même si le refrain est en chant clair, le reste est bien plus death metal et les blasts sont légion. Il y a même un passage qui m'évoque furtivement le "Blind Bleeding The Blind" de Carcass. "Big Words For A Little Man", quant à lui, renvoie au speed metal et à tous ces groupes de heavy bien nerveux, Helloween en tête. Bref, vous aurez compris qu'il y a de quoi faire sur ce premier album et qu'il y en a pour tout le monde ou presque. Pourtant, Hollow ne donne jamais l'impression de vouloir faire un melting pot et intègre toutes ces sonorités de façon cohérente en un tout très efficace. Et la qualité de la production et du son confirment qu'il n'y a pas besoin de se payer un studio hors de prix, certes les gros groupes ont un son bien plus puissant et gros mais celui de "The Infinite Cycle" a suffisamment de patate et de clarté pour que l'on puisse entendre le moindre coup de cymbales.

Hollow nous livre donc un premier album assez bluffant qui a dû représenter un boulot monstrueux pour une seule personne. "The Infinite Cycle" est varié, puissant, riche et passe de l'agressivité à la mélodie en gardant une accroche constante et une efficacité imparable. Pour peu que vous ayez l'esprit musical un tant soit peu ouvert, vous pouvez y allez sans crainte, c'est du bon.


Murderworks
Novembre 2021


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.thehollowproject.bandcamp.com