C’est toujours un peu rassurant un sample d’un film populaire, une voix familière, un extrait d’un album précédent. C’est incontrôlable mais le connu rassure et du coup c’est malin de la part d’High On Wheels.

Avec le titre de l’opus et le visuel branché série B, c’était clairement prévisible. Les samples de ces films faits de bric et de broc sont généreusement présents tout du long des huit pistes. Musicalement, c’est de la même trempe, dans le bon sens du terme. Un style musical qui reste somme toute, marginal, fait d’ingrédients simples mais dont la recette fonctionne bien. Le rock d'High On Wheels est chaleureux, à l’image de cette voix grave et grasse qui semble tirer les ficelle de la troupe. Le trio guitare / basse / batterie est harmonieux, dans une ambiance oscillant entre groove chaud et envolée de guitare qui semble péter les plombs toute seule. Les samples de films s’intègrent merveilleusement bien à la musique jusqu’à se demander si sur certains passages la musique n’a pas été créée en conséquence des spoken words.

Malgré ses arrangements complexes, on appréciera à sa juste valeur l’enregistrement très brut, le son très direct, conséquence d’un enregistrement live. Un exercice pas facile qui s’avère payant quand il est exécuté avec brio et assumé pleinement. Les notes débordent parfois légèrement mais la musique d'High On Wheels, elle vit, une partie de son charme réside dans sa spontanéité. Certains s’aventureront peut-être à parler de stoner mais je trouve cela bien trop réducteur tant les musiciens s’offre une totale liberté à partir du moment où ça leur plait à eux. C’est du rock, certes, poussiéreux, certes, inspiré de films qui le sont tout autant, et où les sorties de routes dans le talus de terre rougeâtre sont les bienvenus.

Avec "Fuzzmovies", High On wheels me donne envie de fumer une clope dans une vieille Cadillac décapotable faisant semblant de conduire à vive allure à travers une ville qui n’est en fait qu’un fond vert, les cheveux ne bougeant même pas au vent. En fait, certains titres de cet album auraient pu faire partie de la B.O du Pulp Fiction d’un univers parallèle où Vincent Vega serait joué par Sylvester Stallone et Mia Wallace par Whoopi Goldberg.