Le groupe
Biographie :

Hier est un groupe de musique indépendant formé en 2011 à Corbeil-Essonnes dont le style est qualifié parfois de post-hardcore teinté d'ambiant, de noise et d'acoustique.

Discographie :

2012 : "Rhizomes" (EP)


La chronique


Hier est la fière représentation de ce que Pink Floyd aurait composé si la bande à David Gilmour avait œuvré dans le metal, le chaînon manquant entre le planant et l’électrique. Un album à part, parfois difficile d’accès et nécessitant plusieurs niveaux de lecture, mais terriblement troublant une fois apprivoisé. Un climax contradictoire, palpable et insaisissable à la fois ; les mélodies évanescentes d’Hier se conjuguant au présent, d’où l’obligation de lire, ou plutôt d’écouter l’œuvre d’un seul trait, telle une succession de chapitres distincts qui se rejoignent dans la création d’une histoire mélancolique fleurant bon la patine 16 mm des direct-to-video de notre enfance. Vous avez dit concept ?

L’objet en question a pour nom "Rhizomes", consonances shamaniques pour une œuvre épurée et oppressante à souhait ; déstressant, opprimant et chaotiquement revigorant par son côté doom aérien ; les six titres sont autant de mise en abîme mécanico-viscérale, leurs durées comprises entre 5 et 13 minutes, contribuant pleinement à envelopper l’auditeur de cette nappe d’émotion aussi fulgurante qu’imprévisible. Le style scalpel du guitariste aux distorsions immatérielles, nous offre une très belle entrée en matière sur "The Fall" tandis que le frontman envoûte sur "Voice", par sa voix aussi feutrée que borderline, ajoute de l’urgence et une détresse pleine d’humilité à ses propos que l’on croirait extrait d’un Evangile inconnu jusqu’alors. Plus groovy, le séraphique mais néanmoins manipulateur "Puzzled" nous offre une vision très rollercoaster, en titillant sans cesse le détonateur d’une explosion sonore qui n’arrivera finalement pas… du moins dans ce morceau. "Ayahuasca" nous renvoie, quant à lui, aux B.O cultes peuplant les œuvres de Walter Hill et consorts. Suspense et changement rythme pour ce thriller musical composé scénaristiquement à base de rebondissements, montées en puissance et duel final. Du grand art, émotionnellement parfait, conclu sur un chant planant que n’aurait pas renié Air. A coup sûr, LA bande originale et le coup de cœur d’un album plutôt homogène ; c’est dire si l’ensemble ne peut laisser indifférent. "Berserk" appuie sur une touche plus pop, dans le sens le plus vénérable d’un genre plus que vulgarisé. Hier nous propose un "Remember" très british période eighties. Une voix parfaitement maîtrisée qui flirte parfois avec celle d’un Matthew Bellamy, la sobriété folk en plus dans la première partie, l’explosivité primale d’un rock radical et sans effet dans la seconde. Deux temps, deux mesures, deux façons d’appréhender une seule et même chanson et finir un album qui aura en cinq titres exploré tous les méandres d’un ambiant rock maîtrisé et sur plusieurs critères… novateur.


Braindead
Décembre 2012


Conclusion
Note : 16/20

L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.hier.bandcamp.com