Le groupe
Biographie :

Hexenjäger est un groupe de doom metal originaire de Saint-Nazaire et composé de : Charles (guitare), Ben (batterie), Charly (chant) et Flo (basse). Hexenjäger sort une première démo au printemps 2015, suivi d'un premier album début 2016, "Black Titan".

Discographie :

2015 : "Hexenjäger" (Démo)
2016 : "Black Titan"


Les chroniques


"Black Titan"
Note : 14/20

C'est après une démo sortie en 2015 que nous découvrons le premier album de Hexenjäger, intitulé "Black Titan". Il se compose de quatre titres d'une longueur moyenne de 6 minutes pour les 3 premiers alors que le dernier fait... 19 minutes !

On ouvre grand l'oreille avec ce jeune groupe français qui nous propose un doom tantôt sludge comme dans le nonchalant "The Pit" ou plus stoner avec un côté bien plus joyeux et dynamique comme dans "Iron Riders". Mais ce n'est pas tout, en effet il nous propose aussi du psyché et du groovy avec des riffs lourds, notamment dans "Dark Lord's Crusade". Le chant, lui, est clair et plutôt gueulé, toujours à la limite de la fausseté, ce qui colle avec le style pratiqué par le groupe donc ce n'est pas choquant.

Puis vient le dernier titre, le plus long comme on l'a dit précédemment, "Black Titan". Ce morceau qui est très bluesy est agréable mais paraît un peu long au bout d'un moment... Quelques minutes en moins auraient été appréciables.

Cet opus nous paraît un peu brut de décoffrage comme une pierre qui ne serait pas encore polie, on y trouve de bons éléments mais le tout n'est pas encore abouti. On passe cependant un bon moment car les bases sont là !


Nymphadora
Février 2016




"Hexenjäger"
Note : 13/20

La scène doom française est bien vivante, merci pour elle. Preuve en est, notre pays voit depuis quelques années la naissance de nombreux combos doom, slugde, stoner, down-tempo, plus ou moins valables certes, mais un certain engouement pour les riffs fumeux et occultes s'observe, particulièrement dans l'Ouest. L'influence magique des menhirs sans doute. A l'honneur aujourd'hui, le quatuor Hexenjäger sort sa première démo sans titre, une sobre galette renfermant deux morceaux inspirés par les forces ténébreuses de notre monde.

Le doom est un genre casse-gueule, qui plus est en ce moment. La vague rétro actuelle copiant, dans une seule intention de paraître "true", les groupes des seventies, reprenant les mêmes poncifs du genre ad infinitum (sorcellerie, occultisme, esthétique empruntée aux films d'horreurs des 70's, jeu de scène et costumes monastiques), cela nous fait grandement chier. Tout ceci commence à sentir le faisandé ; le serpent se bouffe la queue jusqu'au crâne. Aussi lorsqu'on voit la pochette ornant cette fameuse démo de Hexenjäger ("chasseur de sorcière" en allemand), nous nous méfions.

L'intro en espagnol de "Hexenjäger" empruntée à un film d'horreur nous plonge tout de suite dans l'Inquisition. Ce long morceau culminant à vingt minutes se révèle pourtant vite inintéressant. Il est très difficile de composer un titre doom minimaliste qui tienne la route. La longueur et la répétition ne sont pas un problème lorsqu'un souffle, une ambiance se dessine, ce qui n'est malheureusement pas le cas ici ; le morceau s'étendant inlassablement sans que rien ne fasse surface. Les deux riffs et demi, lents, simplistes, n'ont pas cette aura noire qui transcende le genre. Le chant, anecdotique, au timbre proche de Glenn Danzig, semble juste placé par-dessus la musique sans grande recherche ni volonté de créer un climat funeste.

Le second titre "Murk" est bien plus convaincant. Dynamique, ce titre contient quelques riffs entêtants. Même si le morceau n'a rien de subjuguant, Hexenjäger y démontre un certain savoir-faire dans un style plus stoner et groovy. Après une entame à la guitare au riff primaire, le titre prend peu à peu forme, puis le groupe se "lâche", la batterie se fait plus mordante et un solo gavé de wah brûlante arrive. Le son, quant à lui, est, pour une démo, tout à fait digne d'un enregistrement pro : gras, chaleureux, rond, il donne de la vie et la profondeur (une batterie ample, une basse épaisse) aux compos.

Hexenjäger propose donc une première démo honnête et sans fioriture mais qui ne fait pas avancer le débat. Son classicisme ne permet pas de dire si nous sommes en présence d'un futur groupe majeur sur lequel compter et ne nous fera pas prendre le risque de parier sur une telle éventualité. Le groupe de Saint-Nazaire doit donc travailler davantage son style pour sortir de la masse. L'étincelle est là, à eux de la transformer en brasier.


Man Of Shadows
Juin 2015


Conclusion
Le site officiel : www.hexenjager.bandcamp.com