Fait assez rare pour être souligné, c'est d'un groupe iranien dont nous allons parler aujourd'hui, Heterochrome sortant sont premier album "Melancholia" dans un registre assez orienté progressif.

Petite particularité, le chant est partagé entre un masculin et un féminin même si c'est le chant féminin qui se taille la part du lion. D'ailleurs, la voix de Mida colle parfaitement au prog assez éthéré et planant que propose le groupe. En effet, pas de débordements techniques ou de cavalcades épiques ici, Heterochrome préfère les ambiances mélancoliques (forcément) et même si quelques riffs viennent durcir le ton de temps en temps et que des growls se font entendre, ça reste minoritaire. On trouve des ambiances que n'auraient pas renié certains groupe de metal gothique, voire même les groupes de doom les plus mélodiques et ces trente minutes ne respirent pas franchement la joie. La comparaison s'arrête là puisqu'en dehors du dernier morceau qui avoisine les huit minutes, la plupart d'entre eux ne dépassent pas les cinq minutes et vont à l'essentiel. Quelques accélérations et des petits blasts viennent faire leur apparition sur "Purgatory", le tout surmonté de growls évidemment, la preuve que le groupe ne se refuse rien et n'a pas peur de mélanger les genres. C'est d'ailleurs l'un des points forts de la musique du groupe, si plusieurs influences et sonorités se croisent, on ne sent pas pour autant de parenté avec un groupe en particulier et Heterochrome arrive à créer son propre monde et ses morceaux ont une patte bien particulière. Le groupe a clairement les moyens de développer un univers bien à lui et sur un album plus long, ça pourrait sans doute donner quelque chose d'assez intéressant. Heterochrome est tout à fait le genre de groupe que je verrais bien s'adonner à l'exercice de l'album concept, il a clairement les capacités de créer des ambiances prenantes et "Meancholia" déborde déjà d'ambition et d'influences diverses.

Un premier essai plutôt réussi et inspiré au final qui ne laisse pas de place à l'ennui avec sa durée d'une demi-heure. Une musique variée qui se moque totalement des barrières et qui laisse penser que Heterochrome peut nous faire de bonnes surprises à l'avenir.