Tu sais ce qu'on dit ?
Tu bois pas de verre, t'as l'air con... tu bois un verre t'as l'herpes...

Herpes, groupe Français originaire de Lorraine, joue du death à l'ancienne pas la peine d'aller chercher du blast, pas la peine d'aller chercher du death technique, ici c'est un death traditionnel crasseux, vomissant et tuméfié, et comme le soulève effrontément Gab de Nihilistic, c'est dans la veine d'Autopsy. A l'origine sorti sur Carbonized Cells Recs, petit label underground Français également, en format K7, c'est sous l'égide de Nihilistic Holocaust qu'Herpès ressortira donc cette demo en format CD. Le titre de cette demo est sans doute un hommage à une époque passée où il était de bon ton de posséder les compilations CD ou video de "Doosmday News" où on retrouvait régulièrement les maitres du thrash Coroner, ou encore Tankard, Kreator, Celtic Frost... d'ailleurs la tronche sur la pochette de Herpes, est un peu dans le trip de l'époque et ressemble étrangement à celle de ladite compilation. Le logo, quant à lui, est représentatif du côté traditionnel de Herpes, du côté thrash / death des 15 glorieuses florissantes de groupes à la Nihilist, Repulsion et j'en passe, des groupes putrides dans leur death metal au sens large. Je dis au sens large parce qu'Herpes, reste dans le death, mais c'est mitigé, si les ambiances sont nauséabondes, les riffs principalement death, arrivent quand même à la limite du thrash, quand ce style n'en n'était encore qu'à ces balbutiements et que la transition était en cours. Le gros des morceaux, se base sur des atmosphères morbides, comme "Stench Of Death" où la lenteur apporte l'amas purulent musical que veut reproduire Herpes à travers ces quatre titres.

Les influences principales sont effectivement des trucs à la Autopsy, peut-être d'autres choses comme Carnage, en tous les cas une musique death grasse et lourde un peu punkisée... C'est du vieux death avec toute la culture qui va avec. Le son ressemble à une vieille répète dans la cave du coin, où la batterie, du moins la grosse caisse est assez sourde, où les guitares sont sincères, sans qu'il y ait quoique ce soit qui ait été retravaillé après. Même la voix est directe, point d'effet ou de doublage... Du crasseux à souhait... On a l'impression qu'on assiste à une répèt' effectivement , sans fioriture ni artifice... Alors Herpes joue 22 minutes d'un death morbide, très old school, à la manière de groupes dont les noms sont devenus cultes aujourd'hui mais pour lesquels certaines têtes blondes à mèches n'en n'ont jamais entendu aucune note finalement. La voix de Renaud, surtout sur "Doomsday", me rappelle un peu celle de Paul Speckmann, parce que ces intonations sont proches de "Pay To Die", sur l'album éponyme "Master", sorti en 1991. Après bien qu'il n'y ait pas forcément de passages ultra rapides, cela n'empêche pas le groupe d'avoir de bonne accélérations sur "Spinal Ashes", où l'atmosphère lugubre se fait trancher dans le lard par du bastonnage de rue en ordre serré. Ceci étant coupé par une éructation magnifique à 3mn56, par je ne sais par quel membre / goret de l'équipe...

Herpes colle aux doigts, comme la MST colle à la peau ; Herpes a la capacité de se transmettre aisément parmi les fans qui arborent encore fièrement les couleurs de la old school sincère et underground. Si le son avait été tout de même relativement meilleur, je pense que cela aurait été parfait... peut-être pour la suite... j'aime bien.