Après un EP éponyme trois titres en 2019, les Français d'Hemeroplan sont de retour avec un album cette fois, "High Tide" de son petit nom. On se retrouve dans du progressif à cheval entre rock et metal avec une optique moderne qui ne va évidemment pas de se contenter les grands noms du genre. Et si vous vouliez un gage de qualité, sachez que comme ses collègues HamaSaari et Stömb qui eux aussi sortent un album (dont on va parler ici aussi) le groupe a atterrit dans la Klonosphere !
Après la courte introduction "Magnitude", c'est "Fears" qui démarre vraiment les hostilités avec une ambiance déjà sombre et torturée et après une bonne moitié mid-tempo et pesante, le groupe nous surprend avec un solo de guitare et un rythme plus groovy. En cinq minutes, on est déjà saisi par la puissance des émotions exprimées ici et par la maîtrise de l'alternance entre la puissance et la mélodie. On retrouve la dureté du metal dans certains riffs, la finesse du rock progressif dans le chant, les mélodies ou les ambiances et le groove du rock pur. Tout ça donne une mélange très efficace et permet au groupe de développer des ambiances variées qui vont de la mélancolie à l'introspection en passant par la rage. Si l'on peut sentir la petite influence Klone dans le chant par moments, il faut avouer que Hemeroplan développe sa patte et crée son petit monde sur "High Tide", et si certaines influences peuvent se reconnaître, c'est tout de même déjà très carré et sacrément bien construit pour un premier album. On a droit à d'autres très bons soli de guitare sur "The Call", soli qui ne sombrent jamais dans la démonstration malgré le niveau technique de tous les membres. C'est au contraire toujours gorgé de feeling et tout en mélodie, comme le solo de "Omniscience" qui est une fois de plus excellent et parfaitement dans le ton. Hemeroplan garde les émotions et l'efficacité en tête lorsqu'il compose et cela s'entend, même en atteignant cinq ou six minutes aucun morceau ne se répète ou ne subit de passage à vide.
L'influence Klone s'entend une nouvelle fois sur "Six Feet Over" qui, même musicalement, rappelle un peu les passages les plus aériens du groupe, rien de bien grave cependant puisque le morceau a autre chose à proposer. Et comme précisé plus tôt, Hemeroplan développe tout de même sa personnalité, si certaines influences peuvent encore être discernées ce n'est jamais gênant ou flagrant et nul doute qu'à l'avenir le groupe s'en émancipera. "These Walls" amène d'ailleurs un peu plus de puissance avec quelques petits coups de double grosse caisse et quelques riffs plus durs et plus sombres en plus d'un groove qui s'exprime en fin de morceau avec quelques contre-temps et mesures impaires pour casser le rythme. Une ambiance plus revancharde qui se retrouve vite contrée par "Amplitude" qui nous amène un peu de saxophone pour une ambiance plus feutrée et plus mélodique même si là encore quelques riffs et mélodies plus sombres se font entendre. Un visage un peu plus dur que va aussi montrer "Towards The Abyss" qui sort aussi les gros riffs et met les guitares bien en avant pour une ambiance toujours mélancolique et introspective mais avec un impact renforcé par un regain de puissance. Certes le fait que le groupe soit encore jeune permet de repérer facilement certaines influences mais rien de rédhibitoire, Hemeroplan propose déjà de belles ambiances et fait montre d'un certain talent d'écriture. Nul doute qu'avec le temps il mettra sa personnalité plus en avant et développera son petit monde.
"High Tide" transforme donc l'essai de l'EP éponyme et propose une musique à cheval entre le metal et le rock progressif avec une approche moderne et une emphase mise sur les émotions. Hemeroplan montre déjà un bon potentiel que l'on ne demande qu'à entendre confirmé sur un futur deuxième album. En attendant, vous pouvez allez écouter celui-ci sans craintes !
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