Le groupe
Biographie :

Hemelbestormer est un groupe de post-metal belge formé en 2012 et actuellement composé de : Kevin Hensels (basse) Frederik "Cozy" Cosemans (batterie / Death Penalty, Hedonist, Skulltorch, Serpentcult, ex-Leech 54, ex-Thee Plague Of Gentlemen), Jo Driesmans (guitare) et Filip Dupont (guitare / ex-Gorath, ex-Horus, ex-Mahlstrøm, ex-P:407, ex-Last Funeral, Wolven, ex-Bathsheba, ex-Ill Fares The Land, ex-The Quiescent, ex-Theudho). Hemelbestormer sort son premier album, "Aether", en Février 2016 chez Debemur Morti Productions, suivi de "A Ring Of Blue Light" en Mars 2018 chez Ván Records.

Discographie :

2016 : "Aether"
2018 : "A Ring Of Blue Light"


Les chroniques


"A Ring Of Blue Light"
Note : 15/20

C'est un deux ans après "Aether" que nous retrouvons le quatuor composant Hemelbestormer. Ils reviennent avec "A Ring Of Blue Light", album qui voit cette fois le jour chez Ván Records après un passage chez Debemur Morti Productions.

On retrouve ainsi la musique instrumentale du groupe au fil des six morceaux qui voguent dans un univers morne et peu accueillant ("Clusters"). C'est souvent chaotique, comme le titre "Redshift" qui est vraiment glacial avec des passages plus lancinants et qui nous emportent complètement. "Eight Billion Stars" nous oppresse littéralement avec son atmosphère posée mais bien hypnotique et avec ce petit côté malsain. Il y a aussi de l'agressivité, notamment avec "The Serpent Bearer" qui nous laboure le crâne avec ses riffs répétitifs. Par contre, pour contrebalancer avec ce côté pesant et grave, on trouve deux titres bien plus légers et aériens que sont "Towards The Nebula" et "Blue Light". Ils apportent la fraîcheur indispensable pour que l'album puisse s'écouter d'une seule traite.

Comme pour son précédent opus, le groupe nous plonge dans un melting pot de styles où se croise du post-rock, du sludge, de l'ambient, du doom... Les titres en ressortent donc enrichis, faisant oublier le fait qu'il n'y ait pas de chant. On ne s'ennuie pas un instant à l'écoute de ce "A Ring Of Blue Light" et on se laisse aller, les compositions sont matures et sont réalisées avec subtilité.


Nymphadora
Mars 2018




"Aether"
Note : 17/20

Encore une signature pour Debemur Morti qui n'arrête plus avec les Belges de Hemelbestormer qui nous livrent ici "Aether", premier album qui suit un EP et un split. Décrit comme étant du post-metal instrumental, ce groupe devrait plaire aux amateurs de Year Of No Light et autres Omega Massif.

Jugez plutôt : quatre titres pour une durée totale de quasiment une heure, je crois que c'est assez clair. Pour les quelques cancres du fond qui n'auraient pas encore cerné la bête, disons qu'on a droit à un metal sombre, plombé, qui pèse des tonnes et qui passe d'ambiances éthérées et évocatrices à des riffs de bûcheron qui vous broient la tête dans un étau. Sans oublier bien sûr les traditionnelles dissonances qui permettent au groupe de passer d'une ambiance aérienne à un climat malsain sans transition. Evidemment, c'est une fois de plus le genre d'album à écouter d'une traite et qui va vous demander un effort conséquent avant de vous laisser entrer dans son univers. On n'écoute pas Hemelbestormer en faisant le ménage, on lui consacre toute son attention sous peine de louper le train. Parce que oui, ces types veulent vous embarquer avec eux dans leur monde, pas très accueillant d'ailleurs vu comme ça. On ne voit quasiment rien chez eux tellement la lumière a du mal à se frayer un chemin, en plus tout est en ruines et on a vite fait de se prendre les pieds dans les gravats. La pochette résume finalement très bien ce que vous allez trouver sur cet album, un mélange de mélodies et d'ambiances qui vous feront avoir la tête dans les étoiles et des riffs telluriques à faire trembler les murs. Et bien entendu, le son est au rendez-vous, les guitares sont puissantes et grésillantes, la basse bien ronde et pour peu que vous poussiez un peu le volume, vos voisins risquent de moyennement apprécier.

Entre post-metal instrumental, sludge, doom et à peu près tout ce qui est lourd, Hemelbestormer n'inspire pas la rigolade, et ce premier album est extrêmement efficace dans la compression de vos tympans. "On Desolate Plains" a même des touches bruitistes, entre les voix fantomatiques en guise de fond sonore bien flippant et les multiples larsens. Un pavé de 19 minutes glauque et oppressant pour mettre fin à un album qui ne l'est pas moins, malgré quelques mélodies vaguement plus lumineuses de temps en temps. Des passages un peu moins écrasants justifient le nom de l'album, "Aether", qui pèse la plupart du temps bien plus lourd que ça, croyez-moi. Il n'en reste pas moins un sentiment de voyage, d'évasion même, dans des terres pas très accueillantes mais loin de notre morne monde. Et ne vous laissez pas avoir par les quelques influences citées plus haut, Hemelbestormer ne sonne comme pas comme un clone de qui que ce soit. Ce premier album montre déjà une vision précise, une personnalité affirmée et un chemin clairement défini même si sûrement ouvert à des expérimentations plus poussées à l'avenir. Et pourtant la seule sortie du groupe avant cet album est un split, il faut croire que ces gars-là savent ce qu'ils veulent parce qu'il est tout de même assez rare de ne pas sentir d'influences flagrantes sur un premier album, surtout dans un genre comme celui-ci qui a vu fleurir pas mal de petits nouveaux ces dernières années.

Au final, un premier album inspiré, personnel, massif, pesant, glauque, parfois mélodique, souvent oppressant et oscillant entre un post-metal instrumental et du doom pour faire simple. Si vous aimez Year Of No Light et Omega Massif, foncez, vous ne devriez pas être déçus.


Murderworks
Avril 2016


Conclusion
Le site officiel : www.hemelbestormer.bandcamp.com