Le groupe
Biographie :

Hellyeah est un supergroupe américain constitué de Chad Gray au chant (Mudvayne), Tom Maxwell et Christian Brady aux guitares (respectivement Nothingface et Magna-Fi), Kyle Sanders à la basse (Bloodsimple), et Vinnie Paul à la batterie, officiant auparavant au sein de Pantera, Rebels Meet Rebels et Damageplan. L’idée de former ce groupe a tout d’abord germé en 2001, lors de la tournée Tattoo The Earth, mais c’est seulement au cours de l’été 2006 que l’emploi du temps des différents membres s’est suffisamment allégé pour enfin monter ce projet sur pieds. Le premier album éponyme fut enregistré en un mois, au studio du feu Dimebag Darrell, le Chasin’ Jason. Sorti en Avril 2007, l’album est entré au Billboard 200, à la neuvième place, avec 45 000 exemplaires vendus. Une semaine après cette sortie, le bassiste de départ, Jerry Montano, décide de quitter le groupe pour raisons personnelles, et est alors remplacé par Bob Zilla. En Novembre 2007, Hellyeah sort un DVD, nommé "Below The Belt", et c’est en 2010 qu’il revient avec son deuxième album, "Stampede". L'album "Band Of Brothers" sort deux ans plus tard en Juillet 2012 chez Eleven Seven Music. Début 2014, le guitariste Greg Tribbett et le bassiste Bob Zilla quittent le groupe. Bob est ensuite remplacé par le bassiste de Bloodsimple, Kyle Sanders, et Greg par Christian Brady. L'album "Blood For Blood" sort au mois de Juin de la même année. En Juin 2016, Hellyeah sort son nouvel album, "Unden!able". En plein enregistrement du sixième album, Vinnie Paul décède. Il sera par la suite remplacé par le batteur de Stone Sour, Roy Mayorga. L'album "Welcome Home" sort en Septembre 2019.

Discographie :

2007 : "Hellyeah"
2010 : "Stampede"
2012 : "Band Of Brothers"
2014 : "Blood For Blood"
2016 : "Unden!able"
2019 : "Welcome Home"


Les chroniques


"Welcome Home"
Note : 15/20

À l’instar du décès de Dimebag Darrel sur le destin de Damageplan, le trépas de Vinnie Paul aurait pu mener à la fin de Hellyeah. Pourtant, il n’en est rien. Le supergroupe entend bien poursuivre sa route mais si celle-ci s’est tragiquement séparée de celle d’une légende de la musique. "Welcome Home", de son côté, marque le passage de flambeau entre Vinnie et son successeur, désormais connu, Roy Mayorga (Stone Sour, ex-Soulfly). Autrement dit, "Welcome Home" contient, notamment, les dernières parties de batterie enregistrées par l’ami Vinnie.

Ce "Welcome Home" avait été annoncé par un "333" qui, en plus d’ouvrir ce sixième album, m’avait carrément fait me dévisser la nuque. C’est d’autant plus excité par le passage "Welcome to the Slamboree. Fuck every mother fucker who ain't you or me. Welcome to the family. We're the root of half evil repping 333" que j’attendais de pied ferme cet album de la transition entre l’avant et l’après Vinnie Paul. Et puis, le titre éponyme, "Welcome Home", est arrivé et avait clairement refroidi mes ardeurs. Le tout avant que "Black Flag Army" me fasse de nouveau espérer sans réellement me faire bander dur. Voilà donc en trois pistes et tout autant de points comment sera résumé ce "Welcome Home" ! Certains titres sont de pures tueries comme le très Mudvaynien "Boy" ou les classiques "Oh My God" ou "Bury You" issu du Hellyeah traditionnel. D’autres se révèlent moins percutants tels que "At Wick’s End". Et des derniers carrément discutables. Ce qui est d’autant plus dommage lorsque c’est sur ces mêmes pistes que la bande rend hommage au regretté Vinnie Paul… Trois ans après "Unden!able", Hellyeah continue de renouer avec ce groove qui avait pu manquer à "Blood For Blood" ou "Band Of Brothers" (d’un point de vue global j’entends). Pourtant, "Welcome Home" ne sera pas l’album ultime d’Hellyeah, que ce soit sur un plan métaphorique ou non d’ailleurs.

"Welcome Home" nous présente un Hellyeah parfois fatigué mais qui reste toutefois efficace. Personnellement, seuls les hommages à Vinnie Paul m’auront laissé quelque peu dubitatifs ("Skyy And Water", "Irreplaceable"). Mais "Welcome Home" contient de beaux morceaux sauce superproduction ricaine à headbanguer ses morts. Bref, "If ya don't give a shit ya getcha' hellyeah. Throwin' fists in the pit ya getcha' hellyeah !"


Rm.RCZ
Décembre 2019




"Unden!able"
Note : 19,5/20

Avec un artwork qui vous suit de son regard rouge, le ton est donné : Hellyeah est là pour envoyer du lourd. Une introduction semi chaotique fait monter le suspens en allant crescendo, la voix de Chad se fraye un chemin à travers le buit...

Et là, "X" est lancé ! Le groupe démarre avec un morceau qui envoie chier les haters. Chad le crie dans les couplets : les membres du groupe se tiennent fiers sur la scène metal et les fans sont les bienvenus, les autres peuvent dégager. Au moins ça, c'est dit. Musicalement le morceau est efficace avec son refrain accrocheur typique du groupe. Avec "Scratch A Lie", on comprend que Chad a décidé de jongler entre sa voix claire et sa voix hurlée bien crade mais tellement unique. "Be Undeniable" n'est que la suite logique de ce début d'album : batterie mise en avant et dynamique, basse bien présente et des riffs et soli efficaces. Jusque là, une lourdeur appuyée par la vitesse du chant se dégage de l'album.

C'était sans compter sur "Human", premier single dévoilé par le groupe pour cet album. Ce titre est plus calme, mais là où il est intéressant, c'est dans les paroles qui jouent sur les mots à chaque phrase : "You are the SIN and so SINister", "The TROLL conTROLLing me", "STAB my STABility"... Cet exercice de style permet à "Human" de se démarquer du reste de l'album. "Leap Of Faith" sonne plus comme des morceaux de l'album "Blood For Blood" tels que "Hush" et "Moth", et soutient le calme que "Human" avait commencé à poser.

Une fois les cloches de l'apocalypse de l'excellent "Blood Plague" passées, arrive un morceau très attendu et redouté puisqu'il s'agit d'une reprise de "I Don't Care Anymore" (Phil Collins). La particularité de cette reprise ? Elle a été enregistrée avec un guitariste ayant marqué l'histoire du metal. Retour quelques années plus tôt, à l'époque de Damageplan, Vinnie Paul avait déjà enregistré une version de "I Don't Care Anymore" qui n'a jamais été dévoilée. À la guitare, on retrouve son frère "Dimebag" Darell Lance Abbott. Tout le monde ou presque sait que, malheureusement, en 2004 un homme ouvre le feu lors d'un concert de Damageplan avant de se faire descendre par un policier. En plus de l'assassin lui-même, la fusillade fait quatre morts. Dimebag Darell avait 38 ans... Et c'est là que l'idée est venue. Après avoir recherché les enregistrements perdus pendant trois semaines, les pistes de la guitare de Dimebag sont isolées et incrustées à la reprise. Dimebag se retrouve alors dans l'album de Hellyeah. Bel hommage. Cette version introduite par la batterie de Vinnie s'éloigne bien évidemment de l'originale mais le groupe a réussi à se l'apropprier de la meilleure des manières, d'abord avec la présence quasi religieuse de Dimebag mais aussi par la voix de Chad qui lui donne un souffle plus énergique.

Plus loin, c'est "Love Falls" qui vient nous surprendre. Véritable douceur dans "Unden!able", cette ballade a un refrain purement accrocheur dès la première écoute. Aaaah que c'est beau ce calme, cet amour, ce... "S-T-A-R-T-A-R-I-O-T"... Mais que signifie ce cri de guerre soudain introduit par des alarmes ? Un retour aux fondamentaux de l'album ! Vitesse et colère sont à nouveau dans nos oreilles avec ce morceau. On entend d'ici le public hurler ces dix lettres en concert. "Startariot" est balancé comme un hymne au bordel, au bruit et à la violence, le message est clair : une émeute doit commencer. Finalement, la seul titre qui semble en dessous du lot est "Grave" qui n'est pas non plus mauvais et heureusement car il a la lourde de tâche de conclure ce magnifique album.

Finalement, si Chad Gray n'est pas au sommet de sa carrière (allez écouter Mudvayne) et que Vinnie ne l'est pas non plus (je ne pense pas avoir besoin de vous conseiller d'aller écouter Pantera), le groupe Hellyeah, lui, est bel est bien au plus haut. C'est la formation qui compte et pas les membres de manière individuelle. Jusqu'ici, "Blood For Blood" était considéré par beaucoup comme le meilleur album de Hellyeah mais "Unden!able" l'a indéniablement surpassé.


John P.
Juin 2016




"Blood For Blood"
Note : 18/20

En France, on a eu notre Jojo national avec son album "Sang Pour Sang". Aux Etats-Unis, ils ont Hellyeah et "Blood For Blood". Attention en allant chez ton disquaire favori à ne pas te tromper de rayon, sinon la déception sera grande !

Malgré le départ du guitariste Greg Tribett (ex-Mudvayne) et du bassiste Bob Zilla (ex-Damageplan), le groupe aurait pu se chercher, prendre du temps pour trouver de nouveaux repères. Eh bien non ! L'arrivée de Kyle Sanders (ex-Bloodsimple) pour combler le vide laissé est une affaire vite digérée, et l'album qui nous est livré démarre sur les chapeaux de roue ! Il faut dire que le clip "Sangre Por Sangre" sorti quelques semaines auparavant m'avait laissé sur ma faim. Le son de batterie si caractéristique de Vinnie Paul, accompagné par ce riff ravageur de guitare et les paroles accusatrices, au relents punk, critiquant la société dans laquelle nous vivons, tous les ingrédients étaient réunis pour entamer une cure de headbanging !

On nous avait promis un album plus heavy, la production étant laissée à Kevin Churko (qui a produit Ozzy Osbourne, Five Finger Death Punch ou In This Moment) présage que l'album va bien aller dans ce sens. Et en effet, le groupe s'éloigne du fantôme de Dimebag Darrel qui planait sur les précédents opus. Musicalement l'album oscille entre le heavy et le thrash, laissant même la place à deux morceaux pour calmer le jeu : "Moth" et "Black December". Hormis le jeu inégalable de Vinnie à la batterie, les soli et la rythmique de la guitare, en accord parfait avec la basse, laissent vraiment à Chad tout le loisir d'exhorter sa rage contre la société dans laquelle nous vivons par ses chants et sa voix punk à souhait.

Pour moi "Blood For Blood" est sûrement l'album le plus abouti de Hellyeah. C'est un régal à écouter, le bouton replay est enclenché d'office sur ce genre d'album, et en plus les morceaux sont tous taillés pour le live. Les Texans s'améliorent au fil des sorties, et cela laisse simplement entrevoir de très bons futurs albums à l'avenir.


Nicko
Juillet 2014




"Band Of Brothers"
Note : 15/20

Que l'enfer soit avec nous ! Dans la lignée des formations de supergroupes américains, je demande la création des membres respectifs de Mudvayne, Nothingface, et Pantera. Hellyeah fonde sa brigade enflammée en 2006 comptant aujourd’hui trois albums à son actif dont le petit dernier de la "Band Of Brothers" sorti le mois dernier. Onze titres chaleureusement accueillis par son public sous motif entre autre d’être tranchant de groove. De fait, les membres texans de l'univers impitoyable oscillent entre accents heavy et riffs thrashy (étonnant ?!) non sans rappeler les années de gloire du mouvement. L’album démarre sur le jeu incisif de "War In Me" avec une chaleur qui laisse entrevoir un cliché chapeau de cow-boy, Jack Daniel’s et bottes de cuir. Oui c’est stéréotypé, mais inéluctable ! Et rien de dérangeant dans cette démarche de fidélité que conserve le groupe depuis son éclosion à élever au premier rangs les rythmes en double pédale de grosse caisse accrocheurs suivis de près par des solos grinçants au timbre bien épais. Mon coup de cœur penchera vers "Drink Drank Drunk" au fluide rapide, passages sacadés et enchaînements de guitares étouffés, efficaces à souhait pour tortiller du crâne. Intonations phoniques affutées reprises à l’unisson à la sauce presque hardcore, la voix rageuse de Chad Gray conduit l’ensemble avec brio. Ballade oblige, "Between You And Nowhere" pose le sixième titre dans une atmosphère plus suave version sentimentale d’un mélange de distorsion et d’acoustique. Propreté, professionnalisme et charisme, "Band Of Brothers" se dresse en format bien hospitalier, à l’écoute accessible à la plupart des appétits, idéal pour les fans de heavy thrash.


Angie
Août 2012




"Stampede"
Note : 15/20

Hurray ! Le nouvel album d’Hellyeah est arrivé ! Encore un disque prometteur de sons lourds et gras, avec son odeur de sang et de suie particulière, comme l’était son digne prédécesseur, et comme le témoigne (probablement, tout du moins) les taureaux en cavale, entourés d’un nuage de poussière, affichés sur la pochette. Bref, avec Hellyeah, on n’en attend pas moins qu’un metal gras et torride. Et c’est "Cowboy Way" qui remplit avec brio sa mission de titre d’ouverture en nous envoyant le pâté grâce à son gros mid-tempo (une habitude chez ces Américains), et bien entendu grâce également à son refrain imparable et entraînant (une autre habitude chez ces Américains !). Oui, certes, la recette de "Stampede" est connue, utilisée et réutilisée, mais qu’importe, en fait ? Qu’importe, lorsque le plat qui résulte de ce travail est aussi éloquent, aussi chaud comme l’enfer, aussi efficace et aussi… réussi, tout simplement ! Cru, sans enrobages pompeux, irritants et inutiles, "Stampede" est en fait l’heureux et talentueux successeur de l’album éponyme qui, en 2007, avait mis Hellyeah sur les devants de la scène. Comme quoi la simplicité est toujours actuellement reconnue à sa juste valeur, et c’est tant mieux ! Car ce côté basique est lui aussi une part primordiale et plaisante, que l’on se plaît à écouter sous un soleil de plomb, le chapeau au sommet du crâne et la bière fraîche à la main (du moins que l’on aimerait écouter dans ces conditions, puisque Madame Météo n’est décidément pas favorable à tous nos fantasmes). Entre les morceaux groovy tels que "It’s On !", les titres plus hargneux comme "Debt That All Men Pay" ou encore les compositions touchantes à l’image de l’émouvant "Better Man", bien que l’originalité ne soit pas le point fort d’Hellyeah (loin de là, très loin de là !), on ne s’ennuie pas à l’écoute de la galette, plaisante des premières secondes jusqu’aux dernières, coulant aussi facilement qu’une pinte au fond d’un gosier sec et avide. Pas l’album de l’année, mais néanmoins amplement satisfaisant !


Gloomy
Septembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.hellyeahband.com