Que l’on soit d’accord ou non, il existe clairement une différence notable entre le power metal européen et américain. Le premier étant souvent plus mélodique et axé sur l'heroic fantasy et le deuxième, plus proche de racines thrash. Rien de tout cela n’est coulé dans le béton par contre, et chacun partage avec l’autre ses propres influences, en témoigne un groupe comme Manticora par exemple. Où se situe donc Helion Prime dans le spectrum du power metal ? Cette formation californienne nous propose ici son deuxième album de sa carrière. Signée sous AFM Records, célèbre label principalement connu pour ses groupes de power metal européens, Helion Prime rejoint donc un groupe sélect de formations.

Justement, dès les premières notes lancées par Sozos Michael, sa voix est facilement associable à celle de Lars F. Larsen, de la formation danoise mentionnée en préambule. Claire, puissante et mélodique, elle se combine à merveille au type de power metal proposé par Helion Prime. D’ailleurs, au jeu des comparaisons, "A King Is Born", avec sa batterie rapide et ses guitares hyper mélodiques et harmonisées, n’est pas sans rappeler une autre formation américaine en la personne de Cellador. Certes le metal du groupe se marie avec des influences européennes, par contre dès la troisième pièce, "Bury The Sun", des sonorités plus Thrash sont au rendez-vous. C’est d’ailleurs ce qui rend intéressant la musique de ce type de formation. L’amalgame de ces deux genres, à toutes choses près relativement similaires dans la forme, demeure un match parfait, maintenant l’auditeur aux aguets. Ce mélange, cette fusion des styles, est présent tout au long de l’album et n’est pas qu’une tentative de  crossover, ils sont l’image projetée et assumée du groupe.

"Terror Of The Cybernetic Space Monster" s’avère un véritable travail de composition comme en démontre la durée moyenne des pièces, rares sont celles en deçà des 5 minutes. Dans un style plutôt formaté comme celui du power metal, le pari est risqué, mais Helion Prime ne tombe pas dans le piège des fausses pièces à saveur progressives de par seulement la longueur de celles-ci. Il y a derrière les morceaux un authentique désir de composition et d’écriture de haut niveau. La pièce maîtresse et éponyme de l’album, du haut de ses 17 minutes, est la démonstration du sérieux de la formation, et de son ambition d’offrir du metal de premier niveau, recherché et travaillé.