Lorsque l’on imagine du pagan metal, on imagine toujours une horde de Scandinaves qui
martèlent leurs instruments. Heimsgard échappe à ce cliché en proposant un groupe formé
de Robin à la basse (Days Of Crisis, Obsidium, Dog'N'Style ) et Raido (Ferriterium,
Karne, Malevolentia) pour… tout le reste en fait. Les deux hommes décident de travailler
ensemble en 2012, mais ne sortent leur premier album qu’en 2015. Le deuxième, "Following The Starlight", arrive cette année, et tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il est authentique !
On débute avec "Intro" qui nous replace dans le contexte. Les ambiances viking
s’entremêlent pour déboucher sur "The Price To Asgard". Un hurlement et un break à la
batterie annoncent le passage d’un titre à l’autre. Si la rythmique tire légèrement sur le black
metal, un break qui sent littéralement le bois humide en plein milieu du titre nous rappelle
que c’est un pagan metal que le groupe nous offre, malgré le fait que les harmoniques soient
parfois très stéréotypées. On passe sur "I Was Born Under A Wandering Star" et sa flûte
introductrice, qui restera tout au long du titre en arrière-plan, peu importe que le titre
accélère ou non. Le morceau suivant, "The Seven Seas Odyssey", débute avec des cris de
mouettes pour nous proposer des riffs très dansants. Un contraste bienvenue, mais un peu
surprenant. Le chant hurlé reste le même, et il est toujours accompagné de quelques
choeurs, mais cette fois-ci des ambiances épiques viennent rompre le tout.
Je trouve "Perpertual Moonlight" assez cliché, mais il mélange différentes influences que je
n’avais pas spécialement remarquées au groupe auparavant, alors que l’introduction de "Still
Sailing" me fait presque penser à un groupe d’un tout autre style. Heureusement, les riffs
venus tout droit du Nord reviennent rapidement, et le groupe poursuit sa course. Cependant,
"Nocturnal Alleviation" me fait littéralement penser à du Korpiklaani avec un chant plus black,
pendant que "In The Name Of The King" m’a fait headbanguer avant de passer la barre
symbolique des dix secondes. Un titre rapide et énervé comme on les aime ! Pourquoi
est-ce que je n’ai pas aimé "The Horseman Inn" alors que c’est l’un des titres les plus
accrocheurs ? Eh bien voilà pourquoi. Je pense, et ça n’engage que moi, que le groupe n’a
pas besoin de titres “grand public” pour séduire, et, toujours selon moi, la voix ne colle pas à
ce registre trop “joyeux”.
Une petite pause atmosphérique, voir même chamanique, avec "Whisper For The Sky" et la voix
féminine absolument sublime de Justine Galmiche, et on repart sur un pagan black rapide
et sans compromis pour "The Glowing Guide". Le groupe revient à ses fondamentaux, avec
une rythmique saturée qui se casse parfois pour un break folk, mais qui repart rapidement
pour une séance de blast beat saisissante. Le titre éponyme, "Following The Starlight", est très
épique, et même s’il reste assez accessible, garde ce côté assez malsain. Les ambiances et
les instruments folkloriques adoucissent l’ensemble, mais les riffs black metal gardent le
côté massif et imposant qui me séduit. Enfin, "Aurora", la dernière composition, donne un
aspect assez mystique et théâtral à Justine, la mettant en avant sur une ambiance très
planante.
Que l’on soit bien clairs, j’ai aimé cet album. Cependant, j’ai senti une sorte de faiblesse vers
le milieu, mais Heimsgard s’est bien ressaisi en proposant des compositions différentes et
variées, mais qui collent toujours avec soon ADN. Les créateurs peuvent à mon avis être fiers
du travail qu’ils ont accompli (dont le son est excellent, au passage), mais j’attends la
prochaine production pour confirmer définitivement mes dires.
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