Le groupe
Biographie :

Le mouvement G-Punk (fusion de punk et de hip-hop) a débuté à Huntington Beach, Californie en 1994 quand le frontman de (Hed) p.e. et le guitariste de départ se sont rencontrés après s’être rendu compte qu’ils se retrouvaient toujours dans les mêmes concerts de punk et de hip hop à Orange County. Les deux étaient lassés de la tendance hardcore straight et leur passion pour le rap a commencé à inspirer leurs énergies créatrices. Pas longtemps après, le duo s’est renforcé de quatre autres musiciens d’Orange County. Après trois albums, (Hed) p.e. rejoint Koch Records pour son album "Only In Amerika". Le groupe signe également en licence chez Versus pour la France. Après ça, le groupe signe finalement sur le label Suburban Noise Records, leur label actuel. Ils s'engagent alors auprès de leurs fans à tenir le rythme d'une sortie par an, à partir de l'année 2006. Leur premier disque sur le label est "Back 2 Base X", un album aux sonorités du punk traditionnel. Suivront "Insomnia", "The D.I.Y. Guys", "New World Orphans" et "Truth Rising". Le groupe rejoint ensuite Pavement Entertainment et sort le 22 Juillet 2014 "Evolution". "Stampede" sort le 21 Juin 2019.

Discographie :

1997 : "Hed p.e."
2000 : "Broke"
2003 : "Blackout"
2005 : "Only In Amerika"
2006 : "Back 2 Base X"
2007 : "Insomnia"
2008 : "The D.I.Y. Guys"
2009 : "New World Orphans"
2010 : "Truth Rising"
2014 : "Evolution"
2019 : "Stampede"


Les chroniques


"Stampede"
Note : 14/20

L’artwork de "Stampede" en disait déjà long et laissait présager un (Hed) p.e. en pleine mutation à l’instar d’un R.Kelly passant du gangsta-rap à "I Believe I Can Fly". En d’autres mots moins imagés, la cover de ce onzième album pouvait très bien laisser entendre un album plus calme, moins bison et plus fleure bleue un matin ensoleillé. Eh bien dans l’idée, on y est ou pas ?

Il faut dire que pris dans son ensemble, "Stampede" est pour le moins très soft. Que ce soit dans l’instrumental que dans les textes, la bande de Jared Gomes s’est bien calmée depuis "Only In Amerika" (2004) . Si le tout mélange toujours rock, reggae, hip-hop, punk, etc, "Stampede" souffre quelque peu de ce même syndrome qui frappe les dernières sorties de P.O.D ou Powerflo. Si certains titres musclés resteront en tête ("Playing With Fire", "No Apologies"), d’autres sont plus dispensables, notamment les “ballades” house. Pourtant (Hed) p.e. n’a pas réellement pris de coup de vieux, disons qu’(Hed) p.e. aspire à d’autres choses. Disons qu’avec tout ça, on aura le droit à une pointe de dubstep sur "Untouchable", le très “clubbing” "Time Of My Life" et un très punk (hardcore) "Why Not Me?".

En fait, je pense qu'à l'image du très ironique "Can I Rock", (Hed) P.E ne fait pas plus du rock que du rap. Le flow tout comme la guitare sont au service de l’ensemble. Si les fans des premières heures regretteront un son trop calme, (Hed) p.e. se révélera à d’autres dans un côté plus “classique” en termes de progression de morceaux ("Die Another Day", "Narragansett"). Quant à moi, je pense que "Stampede" vaut l’écoute mais bien moins qu’un "Broke" (sorti en 2000) !


Rm.RCZ
Février 2020




"Evolution"
Note : 13/20

C'est avec un plaisir certain que je constate que cette année 2014 est l'année d'un retour en force de groupes emblématiques des années 90. C'est au tour de (Hed) p.e. de revenir avec un nouvel album, 4 ans après leur huitième opus "Truth Rising".

"No Turning Back" annonce la couleur : le groupe n'a rien perdu de son style si particulier. La voix de Jared y est certes pour beaucoup, évoluant sur ce morceau dans un mélange d'agressivité et de reggae. Il y a un côté oppressant très intéressant sur ce morceau que je trouve très réussi, espérons que la suite soit de même qualité ! Sur une tonalité plus entraînante et ce malgré un thème pas très joyeux, "Lost In Babylon" est le genre de morceau à écouter le matin pour bien commencer la journée. Le flow de Jared fait des merveilles et l'instru est très efficace. Seul bémol : je n'aurais pas autant forcé le delay sur la voix à leur place. Le rendu n'apporte pas grand chose au final... mais bon, je chipote un peu, là. Dans la liste des riffs qui font groover ta tête, ceux de "Jump The Fence" ont totalement leur place. Le long break juste avant le refrain final me chagrine un peu, mais rien de bien méchant.

Le titre suivant, "2 Many Games" opère dans un style assez différent, avec un côté assez 70's mais en revisité dans l'interprétation et le son. Rien de méga transcendant mais ça reste un morceau sympathique même si une voix moins agressive aurait certainement mieux convenu. Passons à "No Tomorrow", morceau qui me laisse assez perplexe. Autant je trouve la partie voix méga cool, autant l'instru ne m'inspire pas du tout. Le riff principal a un côté vieux heavy qui m'interloque pas mal. Je n'ai rien contre le vieux heavy (même si c'est pas trop ma came), c'est juste que là, ça me botte pas. "Let It Rain" revient sur un registre plus fusion. Le rythme lent laisse la place à Jared sur les couplets. Le refrain surprend un peu au début (avalanche de chœurs façon gospel) mais au final le rendu est sympa. On revient sur quelque chose de plus tonique avec "One More Body" où Jared joue allègrement avec la polyvalence de sa voix. Par contre, je me rends compte qu'il y a un souci : ça ne pète pas comme ça devrait. En fait, les parties batterie pêchent par simplicité, ce qui est vraiment dommage. Le titre reste quand même sympathique.

Le morceau suivant, "Never Alone", propose un son plus lourd avec une rythmique assez sympa et un refrain plutôt aérien. C'est un peu une "première" fin d'album, si on peut dire. En effet, le morceau suivant est une instru composée de sons et d'une voix qui fait penser à un moine bouddhiste en méditation. On dirait une transition vers les 3 derniers morceaux qui sont absolument reggae. Du reggae d'assez bonne facture, tout de même, le reste n'est qu'une question de goût.

Pour conclure, je suis assez perplexe après l'écoute de cet album. Il y a du très bon sur les 3 premiers morceaux, des idées intéressantes distillées sur les autres, mais au final, je dois m'avouer plutôt déçue. Si "Evolution" n'est pas un raté absolu, je m'attendais clairement à mieux. Il faut pourtant dire que (Hed) p.e. a au moins le mérite d'avoir conservé son côté expérimental, même si dans le cas présent, il en ressort une impression de non-aboutissement.


So Faya
Octobre 2014




"Only In Amerika"
Note : 17/20

Qui n'a jamais entendu parler de (Hed) p.e. ? Le groupe américain est rapidement devenu une référence outre-Atlantique avec un premier album qui a propulsé (Hed) p.e. au rang de groupe superstar : clips en boucle sur MTV, participation à des bandes originales de films et surtout plus de 700 000 disques vendus pour seulement 3 albums. (Hed) p.e. c'est avant tout son frontman, Jahred, qui est LA voix du groupe avec ses textes toujours autant engagés et ce nouvel album, "Only In Amerika", ne déroge pas à la règle. Comme on s'en doute, l'Amérique en prend pour son grade ! Alors que "Blackout" ne m'avait pas plus marqué plus que ça, "Only In Amerika" marque le retour aux choses sérieuses avec des textes féroces et un son si caractéristique à base de hip hop et de metal. Pour ceux qui s'attendent à écouter un énième album de néo metal / rap metal avec du gros son, détrompez-vous, (Hed) p.e. va vous surprendre ! L'ingrédient principal est le hip hop avec des scratchs, des voix qui interpellent et des petits bruits de guitare. Les guitares n'ont d'ailleurs pas un gros son Limp Bizkitien mais plutôt un son résolument punk qui risque de surprendre, elles donnent un petit goût de brut de décoffrage qui n'est pas fait pour me déplaire. On se croirait un peu revenu à l'époque des premiers Bodycount. "Only In Amerika" n'est pas un vulgaire album de rap metal, il marque peut-être un retour à la bonne fusion des années 90. Là où d'autres se sont royalement plantés en proposant un néo metal assez indigeste et très loin de leurs débuts, (Hed) p.e. évite tous les clichés du genre et propose à la fois un son authentique et métissé dans le bon sens du terme, le tout avec une rage toujours bien présente.


Petebull
Décembre 2005


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/hedpe