Le groupe
Biographie :

Heaven Shall Burn est un groupe de metalcore allemand fondé en 1995 sous le nom de B4 The Fall, puis Consense. Une fois que la formation fut stable, le groupe commença à jouer dans des festivals majeurs en Allemagne. En 1998, le groupe sort un MCD appelé "In Battle There Is No Law" suivi d'un split avec Fall Of Serenity en 1999. Après ces sorties, le groupe signa un contrat avec Lifeforce Records pour son premier album, "Asunder", sorti en 2000. Cet album fut suivi d'un split avec Caliban dans la même année puis un deuxième album, "Whatever It May Take", en 2002. Une version ré-éditée de "In Battle There Is No Law" sort en 2002. En 2004, le groupe sort "Antigone" avec Century Media Records, et le guitariste Patrick Schleitzer quitte le groupe amicalement en Décembre 2005. Il fut remplacé par Alexander Dietz, qui avait déjà travaillé avec le groupe au chant. En 2006, le groupe sort "Deaf To Our Prayers" avec Century Media Records. Peu après sa sortie, le groupe partit en tournée à travers l'Europe dans son "Hell on Earth Tour" avec As I Lay Dying et Evergreen Terrace. En 2008 et 2009, Heaven Shall Burn sort "Iconoclast" sous forme d'album, puis sous forme de DVD. La trilogie est complétée en 2010 avec "Invictus" (Iconoclast III). Le 19 Avril 2013, sort l'album "Veto", toujours chez Century Media. Le 19 Septembre 2016, le groupe publie son huitième album, "Wanderer". Le neuvième album, "Of Truth And Sacrifice", sort le 20 Mars 2020. "Heimat" sort le 27 Juin 2025.

Discographie :

1998 : "In Battle There Is No Law" (EP)
2000 : "Asunder"
2002 : "Whatever It May Take"
2004 : "Antigone"
2006 : "Deaf To Our Prayers"
2008 : "Iconoclast (Part 1 ): The Final Resistance"
2009 : "Iconoclast (Part 2) : The Visual Resistance" (DVD)
2010 : "Invictus"
2013 : "Veto"
2016 : "Wanderer"
2020 : "Of Truth And Sacrifice"
2025 : "Heimat"


Les chroniques


"Heimat"
Note : 16/20

Heaven Shall Burn célèbre ses trente ans avec son dixième album. Les origines du groupe remontent à 1995 sous le nom B4 The Fall, puis Consense, mais c’est en 1998 que Maik Weichert (guitare), Marcus Bischoff (chant, Our Loss Is Total) et Eric Bischoff (basse) adoptent leur identité actuelle. Accompagnés depuis 2005 par Alexander Dietz (guitare, ex-Hansen & Friends) et 2013 par Christian Bass (batterie, Negativ Null, ex-Der Weg einer Freiheit, ex-Night In Gales), le groupe dévoile "Heimat".

L’album débute lentement avec "Ad Arma", une introduction mélancolique au violon qui rejoint l’épique "War Is The Father Of All" où choeurs et rythmique solide nous attendent, suivis par les rugissements de Marcus sur des riffs agressifs qui s’offrent parfois de petits temps morts. Les patterns saccadés transcrivent parfaitement cette charge héroïque bardée de leads mélodieux avant ce final majestueux qui mène à "My Revocation Of Compliance" où l’approche reste très agressive comme à leur habitude, profitant des racines metalcore et death mélodique plus old ochool. Les parties vindicatives continuent de colorer le passage lancinant avant de laisser "Confounder" nous autoriser un court moment de répit suivi d’une vague de puissance brute, mais aussi de quelques moments plus doux où seuls les cris font perdurer la violence. On poursuit avec "Empowerment" qui se montre bien plus douce que les compositions précédentes, mais qui continue à développer ses harmoniques et sa batterie ravageuse, alors qu’"A Whisper From Above" dévoile un ton bien plus pesant, qui se joint à une rythmique plutôt simple mais imposante.

Le morceau accélère facilement grâce à sa batterie, proposant des moments plutôt fédérateurs, mais "Imminence" vient briser la dynamique avec une touche de calme au violon, suivie par "Those Left Behind" qui fait revenir la hargne sur le devant de la scène, nous faisant remuer le crâne plus vigoureusement. Le groupe reste en terrain acquis sur cette composition, tout comme sur "Ten Days In May" qui place ça et là des parties plus lancinantes comme lors des refrains accrocheurs, puis c’est avec Jesse Leach (Killswitch Engage) que "Numbered Days" nous offre un petit bijou de metalcore à l’ancienne. Le titre devient sans mal l’un des plus intenses lorsque les deux vocalistes se répondent, en particulier vers sa fin, mais "Dora" prend la suite avec une rythmique toute aussi énergique qui ne nous ménage pas, bien qu’elle propose quelques courts moments à peine plus calmes. L’album continue dans la quiétude avec "A Silent Guard" et son introduction enivrante, puis se renforce grâce à des riffs efficaces qui laissent passer quelques mélodies influencées par la scène suédoise et même un break avant de laisser "Inter Arma" mettre un point final en rappelant les violons pour une dernière danse apaisante.

Heaven Shall Burn est passé en mode pilote automatique, faisant d’"Heimat" un album tout aussi solide que le reste de sa discographie. Les morceaux sont accrocheurs, taillés pour le live, et leurs fans en seront ravis.


Matthieu
Juin 2025




"Of Truth And Sacrifice"
Note : 15/20

Formation renommée de la scène metalcore mondiale, ce sont les Allemands d’Heaven Shall Burn qui reviennent pour non pas un album, mais un DOUBLE album ! Intitulé "Of Truth And Sacrifice", il a nécessité quatre années de travail au groupe. Créé en 1996 sous le nom de Consense par Maik Weichert (guitare), il change de nom en 1997 en accueillant les frères Eric Bischoff (basse) et Marcus Bischoff (chant). Le reste du line-up change assez peu, et ce sont aujourd’hui Alexander Dietz (guitare, Hansen & Friends, ex-Décembre Noir, ex-Neaera) et Christian Bass (batterie, ex-Der Weg Einer Freiheit, ex-Night In Gale) qui complètent la formation. Mais passons sans plus attendre au son de ce neuvième album !

On débute par "March Of Retribution", un titre introductif qui ne fait aucun doute sur la qualité : ça va être lourd et puissant. Et cette progression nous amène directement à la première claque, "Thoughts And Prayers". Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne m’étais pas trompé, car le titre est massif ! Quelques claviers viennent compléter l’ambiance sur le refrain, mais les riffs sont entraînants et violents. La guitare lead rappelle le premier morceau, et le break n’a pour but que de relancer la machine après un interlude doux. Titre suivant, "Eradicate" porte bien son nom. Un rouleau compresseur de son guerrier complété par une guitare lead perçante et des harmoniques furieuses. Les hurlements du chanteur motivent les troupes, et je suis certain qu’on verra des circle pits monumentaux sur ce morceau ! Une intro intrigante pour "Protector", mais ne vous en faites pas car les riffs accrocheurs du combo refont très rapidement surface. Du metalcore pur jus qui fédère, ni plus ni moins. L’intro d’"Übermacht" peut surprendre, et les samples modernes se mêlent parfaitement avec la puissance de la rythmique. Si les riffs ralentissent parfois, l’accélération qui suit nous en met plein les yeux, et le break.... vient reprendre cette touche electro. Pour calmer le jeu, "My Heart And The Ocean" nous offre cette douce intro, rapidement rejointe par une batterie énervée. Les guitares sont plus atmosphériques, le chant change parfois de tonalité, mais on reste en terrain connu. La longue "Expatriate" a de quoi surprendre. Des samples, des claviers, très peu de chant… une sorte de power ballad bien étrange… Mais passons à "What War Means", un titre groovy qui nous rappelle que c’est un album de metalcore que nous écoutons ! On retrouve donc les hurlements puissants du chanteur, des riffs massifs et une batterie qui roule sur tout ce qui bouge, accompagnée des guitares caractéristiques du groupe. Simple et efficace. A nouveau il nous faut attendre pour voir "Terminate The Unconcert" exploser. Et même si le titre est efficace, il reste dans la zone de confort du groupe. On notera tout de même l’envolée de la guitare lead avant la dernière frappe et un sample. Dernier titre de cette première partie, "The Ashes Of My Enemies" est un sample mélancolique qui clôt la bataille en douceur.

On débute la deuxième partie avec "Children Of A Lesser God", un morceau qui n’oublie pas les mélodies assez sombres que le groupe sait parfaitement aligner tout en les combinant à une rythmique assez conséquente. Le break revient sur cette part de mélancolie avant de faire exploser à nouveau le titre comme on s’y attendait. Plutôt original, "La Résistance" part dans une ambiance dark electro et ce changement inattendu… eh bien colle plutôt bien au groupe. On notera la voix féminine qui nous parle en français avant de relancer la rythmique. A nouveau le groupe nous surprend avec une ambiance gothique et mélancolique sur "The Sorrow Of Victory", un morceau introduit par Chris Harms (Lord Of The Lost), qui donne un tout autre aspect à la musique du groupe, tout en gardant des passages de blast, des hurlements, des riffs lourds… Et la longueur du titre n’altère en rien sur sa qualité ! On repart dans la violence pure comme on l’aime avec "Stateless" et son hurlement introductif. Après les changements, certes intéressants, que le groupe a effectué sur les morceaux précédents… retrouver leur rage fera plaisir aux fans ! Même constat avec "Tirpitz", un morceau qui pioche dans les influences death mélodique moderne tout en conservant ce côté saccadé et ravageur du metalcore. Le groupe avance toujours en terrain connu, et ça reste efficace. Retour dans la violence la plus pure pour "Truther", un titre très rapide qui va lancer des moshs à la chaîne en live, et qui donne une très forte envie de remuer le crâne sur album. Le groupe le ponctue de quelques breaks pour relancer de plus belle avant "Critical Mass". Les puristes auront reconnu que le morceau est une reprise de Nuclear Assault, et ce sont donc inévitablement des accents thrash qui se mélangent à ce son agressif. Les harmoniques sont sanglantes et la basse bien mise en avant, pendant que les hurlements vifs sont de sortie. On s’approche de la fin de l’album avec "Eagles Among Vultures", un titre très groovy dès le début, et l’ajout des guitares ne fera qu’amplifier le phénomène. La basse ne s’arrête jamais et ajoute cette touche lourde à des riffs prenants, qui donnent envie de danser les deux poings en avant. Dernier titre, "Weakness Leaving My Heart" est un morceau qui rappelle "Expatriate". Un clavier, des ambiances mélancoliques, mais également quelques parties saturées et une guitare lead. Un final qui laisse songeur.

Bien que très dense (plus d’une heure et demie), "Of Truth And Sacrifice" est un double album assez original. Si la première partie reste clairement dans ce que l’on connaît d’Heaven Shall Burn, c’est à dire un metalcore couillu qui sait parfois se calmer, la deuxième partie est celle de la prise de risques. Le groupe explore différents univers, puis revient à son style de base, parfois avec quelques clichés. Mais les titres tournent bien, et les fans seront ravis.


Matthieu
Avril 2020




"Wanderer"
Note : 16/20

Heaven Shall Burn est l’un de ces groupes melodic death à gros succès. En 2013, les Allemands ont atteint les sommets des charts avec leur dernier album "Veto". En 2016, Heaven Shall Burn sortait son huitième album studio – "Wanderer" - sur Century Media. Cette sortie marquait également l’arrivée de leur nouveau batteur Christan Bass.

Heaven Shall Burn est un modèle de constance et un exemple sur la scène metal internationale. Depuis 20 ans, le groupe reste dans son style sans pour autant omettre quelques innovations et un petit assagissement avec les années (ce qui est compréhensible). A ce stade de carrière, "Wanderer" est une bonne surprise qui offre un lot de nouveauté plus que généreuses. Sans pour autant être révolutionnaire, on peut dire que cet effort est le plus heavy depuis ces dix dernières années via ses influences thrash et death marquées. Dans cet esprit plus "traditionnel" et costaud, "Wanderer" se veut personnel. Le groupe y explore son passé musical et son amour pour le melodeath old school. Vous retrouvez cette sensation dans "Passage Of The Crane" ou dans "They Shall Not Pass" ; des titres creusant dans les premières influences du groupe. "Wanderer" dépolît quelques bon morceaux piliers, notamment dans la première moitié d’album, avec l’ouverture "The Loss Of Fury" ; un titre rapide accompagné d’un Marcus Bischoff au taquet au chant, et le plus complexe "Bring The War Home". Côté gros bras, "Prey To God" marquera les esprits, non par son ingéniosité, mais plutôt par l’improbable cameo de Corpsgrinder (Cannibal Corpse).

Dans une seconde partie d’album moins éclatante d’un point de vue composition, Heaven Shall Burn donne la part belle aux reprises avec de beaux classiques comme l’inattendue mais extrêmement réussi "The Cry Of Mankind" de My Dying Bride, ainsi que "Agent Orange" de Sodom.

Heaven Shall Burn réalise un album viscéral et intime, explorant ses racines et ses émotions du passées. "Wanderer" sonne plus que jamais Heaven Shall Burn et se place dans le peloton de tête de la discographie de nos Allemands.


Vinny
Novembre 2017




"Veto"
Note : 15/20

Si 2013 marque la sortie de nombreux albums de metal extrême, elle signe aussi celle du dernier disque des Allemands d’Heaven Shall Burn. Plutôt bonne nouvelle, au vu de la myriade de disques de metalcore dont la qualité est tellement médiocre que le seul sentiment suscité à leur écoute est un profond désespoir. Heureusement, Heaven Shall Burn s’est toujours confirmé comme une valeur relativement sûre dans le domaine. C’est pourquoi la perspective de sortie de "Veto" est plus que réjouissante, enfin un groupe pour remonter le niveau !

Premier constat, le septième opus des Teutons est présenté dans une pochette à l’artwork plus… classique (à l’heure où toutes les pochettes de metalcore se ressemblent, avec leur immonde design fluorescent, c’est loin d’être un désavantage). Onze pistes constituent le disque pour une valeur totale d’environ 50 minutes. Dans l’ensemble, pas d’énorme surprise au fil des écoutes : son toujours aussi massif, riffs carrés doublés de petites mélodies de guitares pour apporter de l’émotion, un chant puissant, hargneux et écorché ainsi qu’une batterie précise pour donner plus de dimension au tout. Certes, cette formule est loin d’être une nouveauté pour eux, mais elle donne incontestablement des résultats probants. Comme d’habitude, certains titres sortent assez bien du lot et se retiennent après quelques écoutes ("Godiva", "Hunters Will Be Hunted" ou encore "Like Gods Among Mortals" et ses lignes de guitares sympathiques) alors que d’autres sont plutôt quelconques et sombrent facilement dans l’oubli ("53 Nations" ou "Antagonized"). Une fois de plus également, le groupe mise sur l’émotion avec un titre plus posé : le superbe "Beyond Redemption", qui clôturera l’album en beauté. "Veto" comporte cependant un morceau pouvant se targuer de l’adjectif "surprenant"… ce morceau est "Valhalla", reprise de Blind Guardian avec Hansi Kürsch lui-même en guest. Le résultat détonne totalement par rapport au reste du disque, mais Heaven Shall Burn est loin d’en être à sa première reprise, donc pourquoi pas !

Pour résumer, les Allemands d’Heaven Shall Burn ont une fois de plus offert un disque de bonne qualité à leurs fans, sans toutefois prendre foncièrement de risques (sauf peut-être la reprise) ni surpasser des bombes comme "Antigone" ou encore "Iconoclast". Tout die-hard fan devrait se réjouir à l’écoute de "Veto", tandis que tout autre curieux ou amateur de metal en général devrait se sentir soulagé qu’ils remontent enfin le niveau des dernières sorties metalcore !


Ichigo
Mai 2013




"Invictus"
Note : 17/20

Deux ans après "Iconoclast", les metalcoreux de Heaven Shall Burn reviennent et ils ne sont pas contents ! Dès l'intro de l'album, "Omen" envoie sec ! Chanson avec début instrumental, non sans rappelée "Endzeit", après on enchaîne avec "Combat" une chanson dont le titre veut tout dire, il est rapide, fort, mélodique, en un mot martial ! "I Am I Was I Shall Be", troisième titre de l'album continue dans la lancée, un morceau encore fort puissant avec des riffs tueurs et une musique encore bien speed et toujours aussi mélodique à l'instar de "The Weapons They Fear". Quatrième morceau et toujours aussi rapide, la vitesse se maintient durant tout l'album, à noter que Marcus a une voix beaucoup plus travaillée et beaucoup plus poussée dans les gueulantes. Le cinquième morceau, "Sevastopol", semble voué à la création de "walls of death" monumentaux. S'ensuit un morceau plus calme (si je puis dire) avec beaucoup plus de mélodie et moins de grosse grosse gueulante (cf : début du morceau précédent), qui enchaîne sur un septième autre assez semblable, quant au huitième il est largement plus technique que les reste de l'album et cela montre les grand progrès faits par l'ensemble du groupe. L'avant-dernier morceau est le morceau "calme" de l'album grâce à l'intervention d'une vocaliste (Sabine de Deadlock) dont la voix se prête parfaitement au style de Heaven Shall Burn. L'album se conclut sur une outro instrumentale semblable à "Awoken". Pour résumer, un album brutal, mélodique, du très grand metalcore qui conforte Heaven Shall Burn au poste de maître du vrai metalcore !


Marss
Mai 2010


Conclusion
L'interview : Matthias

Le site officiel : www.heavenshallburn.com