Quand j’extirpe "Labour Du Vice", le dernier album de Heaven’s Colt, de son enveloppe, j’ai l’impression que La Poste s’est surpassée et m’a remis un courrier avec une bonne trentaine d’années de retard. Je suis presque surpris de ne pas avoir une "musicassette" entre les mains. Enfile ton cuir et ton bandana, pour les cheveux longs on n'a pas le temps, on va faire une ballade dans le passé.

Au travers de sa musique, Heaven’s Colt n’a aucune prétention sinon celle de vous faire passer un bon moment, relativement léger. Le groupe ne réinvente rien et fait plutôt un clin d’œil dans le rétroviseur en balançant une musique que plus personne ne joue puisque même les formations qui en sont à l’origine ont évolué depuis. C’est donc les deux talons dans un rock’n’roll typique des années 70 et 80 qu’on avale les six titres ici proposés. Dans les oreilles c’est une basse et une batterie avant tout rythmiques, des guitares qui groovent, pas mal de solos et le pari d’un chant en français. Au final, on obtient un truc plutôt séduisant, qu’on écouterait pas en boucle, mais parfaitement adapté à des manifestations festives Quant à l’enregistrement, le son est qualitatif et chaud bien adapté au style donc. Avec de bons musiciens il est cependant regrettable de ne trouver qu’une copie d’aujourd’hui de formations de la belle époque puisque cela donne un album qui n’est, fondamentalement, ni bon ni mauvais et qui se retrouve donc avec une durée de vie relativement limitée.

Pour autant, rien ne sert de dénigrer cet album qui saura trouver sa place au sein d’occasions particulières. Un skeud à sortir pour les barbecues cuir, bières, bécanes cet été pour apporter un peu de nouveauté à une playslist vieillissante mais pourtant irremplaçable…