Le groupe
Biographie :

Heartlay est un projet de metal alternatif et de rock industriel parisien formé par Aaron Sadrin en 2014. Inspirée par des genres comme l'indus, le metal moderne et le rock industriel, sa musique se distingue par un son lourd, émotionnel et viscéral. Après un premier EP ("Injection", 2014) salué par la critique et des concerts remarqués, Heartlay revient l'année suivante avec un nouveau cinq titres, "Remedy", masterisé par Brett Caldas-Lima (Devin Townsend, Between The Buried And Me, Cynic...). Le 16 Juin 2017, Heartlay dévoile son premier album "Close To Collapse". En 2019, Heartlay sort son deuxième album, "Attack & Agony".

Discographie :

2014 : "Injection" (EP)
2015 : "Remedy" (EP)
2017 : "Close To Collapse"
2018 : "Come Down" (EP)
2019 : "The Sights" (EP)
2019 : "Attack & Agony"


Les chroniques


"Attack & Agony"
Note : 16/20

Avec son premier album, "Close To Collapse", Heartlay s’était attiré les lauriers de pas mal de tympans adeptes de sonorité rock indus ou de metal alternatif typé début de la décennie 90. Après deux EPs de remixes ("Come Down" en 2018 et "The Sights" en 2019), Heartlay revient avec un second album, "Attack & Agony". En d’autres termes, après avoir ré-arrangé Porn, An Erotic End Of Times ou Aura Shred à sa sauce et s'être fait remixer par Entropy Zero, Kaidan ou Null Split, Heartlay revient avec dix nouvelles compositions toutes fraiches !

Musicalement, Heartlay a des accents de Celldweller ou encore d’IAMX. Comprendre par là que le son est énergique, les touches électroniques amenant indubitablement à l’instrumental son sens du rythme ("The Sharpest One", "Torn In Two"). La voix, quant à elle, se fait encore plus lumineuse que sur "Close To Collapse". D’ailleurs, il n’est pas hallucinant de trouver dans cette palette vocale une inspiration qui aurait parfaitement pu coller à la pop ou à la new wave des années 80 (Depeche Mode, Boy George, Duran Duran, etc). À l’instar justement de Porn dont nous parlions plus haut, le chant est conçu comme un échappatoire face à des guitares sous-accordées et des synthétiseurs omniprésents. Il faut dire que depuis ses balbutiements sous la forme du projet solo d’Aaron Sadrin, Heartlay est devenu un terrain de jeu à quatre. Plus d’expression, plus d’excentricité, plus d’electro, plus de rock, plus de mélodie et plus d’efficacité ("acrookeddream", "Dirge", "All That We Get"). Reste à y ajouter ce côté entraînant, presque psychédélique dans sa répétition qui jalonne les compositions et voilà qu’"Attack & Agony" est un très bel effort.

En guise de conclusion, Heartlay me fera donc dire que la scène indus / electro-rock / cyber-rock a de belles promesses dans l’Hexagone. Evidemment, l’amateur de sonorités industrielles et de Neue Deutsche Härte que je suis est ravi. De façon plus imagée, nous dirons qu’"Attack & Agony" est un beau moment qui colle à merveille à quelques parties du fameux Need For Speed Most Wanted ou d’un parfait remake de Tron (ce qui n’a pas encore vu le jour jusqu’à présent…).


Rm.RCZ
Mai 2020




"Close To Collapse"
Note : 18/20

Heartlay est le projet electro-industriel d'Aaron Sadrin que j’ai découvert lors de la sortie du second EP "Remedy". Au cours de la chronique de ce dernier, je disais que Heartlay était capable de produire un album. C’est désormais chose faite. Un des autres points que je relevais était que l’ambiance devait être absolument travaillée au maximum car c’est un des moteurs du style industriel (coucou Rob Zombie, Nine Inch Nails, Shaârghot…). Voyons donc si le résultat est à la hauteur de mes attentes.

Dès l’introduction "Imminent", il me semble que oui le résultat sera bien à la hauteur de mes attentes. Pourquoi ? Parce que celle-ci m’inspire déjà quelque chose, et si un album m’inspire quelque chose dès les premières secondes c’est une excellente chose. Pour être plus précis, j’ai eu l’impression de faire face à un monde détruit, roussi par les flammes, rempli de ruines desquelles s’éveille une forme de vie inconnue. C’est fou comme la musique peut dire des choses ! D’ailleurs cette pochette rouge et quasi abstraite m’inspire la même chose. Arrive alors le premier morceau "Thrown". L’electro semble peut-être un peu plus présent que sur les deux EPs, mais l’électronique et l’électrique s’assemblent parfaitement encore pour former cet éclectisme qui est absolument indispensable à l’indus. Alors bien sûr, l’electro c’est une chose, l’électrique en est une autre, mais il manque le troisième élément pour former le triangle musical parfait, à savoir l’humain ! Cette facette est représentée par le chant, la voix parfaitement claire et toujours impeccable d'Aaron Sadrin. Le morceau "Come Down" est très accrocheur et a l’audace d’apporter un semblant de musique pop dans l’album. Les influences sont diverses, les frontières n’existent pas. Il est tout simplement formidable de voir que dans cet album les morceaux se suivent et ne ressemblent pas. En même temps, il faut bien avouer que le terme "musique électronique" engendre quelque chose de tellement large que, une fois mêlée au metal, cette musique n’a pour limite que l’imagination de son créateur. Prenez "Death Screens", la sixième piste de l’album. Comment définir ce genre de sonorités ? En l’écoutant et en laissant carte blanche à notre cerveau tout simplement. Je suis profondément certain que chacun aura sa propre idée de chaque morceau (en admettant que l’on ait une sensibilité au rock / metal-electro bien entendu).

Et pourtant, impossible de penser que Heartlay n’a pas sa propre identité. Tout est différent, mais tout est reconnaissable. Bon d’abord la voix d’Aaron est bien entendu identifiable immédiatement (sauf lors d’un cri bestial comme sur "All Alone") mais les nappes electro ont réellement un son propre à Heartlay ou du moins propre à l’album. Touche-à-tout c’est bien, faire n’importe quoi ça l’est moins. Ou alors nous ferions face à un groupe de metal avant-gardiste / expérimental et ce n’est pas le cas. Heartlay a une destination à atteindre et elle est atteinte mais en prenant un chemin inédit voire interdit. Je suis à peu près certain que devant le morceau "Faded", par exemple, je ne serais pas le seul à ne pas rester indifférent.

"Close To Collapse" est une réussite (de plus) pour Heartlay. Le metal industriel a encore de beaux jours devant lui et ce grâce, entre autres, à Heartlay. A quand un deuxième album ?


John P.
Septembre 2017




"Remedy"
Note : 16/20

L'EP est un format musical généralement composé de quatre à six morceaux, juste assez pour comprendre et faire connaître un groupe avant que celui-ci ne se décide à se lancer dans la grande aventure de la production d'un album. Cette fois, Heartlay nous offre "Remedy" qui est la suite de leur quête vers le succès entamée en 2014 avec "Injection".

"Bring You Down", le premier des cinq titres, démarre sans attente avec une introduction qui va crescendo. Après une courte coupure électronique, la voix arrive, simple, efficace mais sans grande prise de risque. L'énergie est pour le moins présente et le tout reste entraînant. Vient ensuite "Consequence", un morceau aux influences plus industrielles. Ce style colle mieux au groupe que la piste précédente, la voix étant cette fois plus posée. Chaque instrument a son importance dans ce morceau, que ce soit la batterie simpliste mais précise ou la basse bien gérée.

"The Battle" pose ici quelque chose d'important pour le futur du groupe : l'ambiance. En effet, cette facette est très importante dans ce style. L'introduction rappelle les œuvres de Charlie Clouser, ancien membre de Nine Inch Nails mais également créateur de nombreuses bandes son de films d'horreur tel que Saw et American Horror Story. Ici, Aaron s'autorise même quelques hurlements bien placés. L'ensemble donne une ambiance pesante, preque horrifique mais très juste. Encore une fois, le chanteur n'hésite pas à tester les capacités de sa voix dans "Through The Window". La musique devient vite plus énergique, avec une basse plus présente et des bruits électroniques qui s'imposent. Un son de piano peu attendu vient calmer le jeu. Heartlay tente de jouer sur les sonorités et ça fonctionne.

Enfin, "Remedy" se termine avec "Black Walls" (qui est en contradiction directe avec "White Walls", la dernière piste de leur premier EP). Ce titre est à 90% instrumental, la voix d'Aaron vient seulement répéter une phrase à la fin : "There's no more answer" ("Il n y a plus de réponse"). Cette fin d'EP reste mystérieuse bien qu'intéressante musicalement.

Heartlay prouve avec cet EP qu'ils sont capables de produire un album, il ne leur reste qu'à se lancer. Chez ce groupe, l'ambiance reste un point à développer pour se trouver une place chez les groupes de metal industriel tout en se démarquant.


John P.
Février 2016


Conclusion
Le site officiel : www.heartlay.com