Le groupe
Biographie :

Hanzel Und Gretyl est un groupe américain de metal industriel fondé en 1993 par Kaiser Von Loopy et Vas Kallas. Partageant une vision du monde dominée par la montée en puissance des machines et en se donnant les moyens de donner à cette vision un son-propre, ils créent le concept de Hanzel Und Gretyl qu'ils nommeront "Futuriste, post-apocalyptique et conte de fées extraterrestres allemand". Souvent considéré à tort comme étant un groupe allemand à cause de son utilisation intensive de cette langue dans ses paroles, Hanzel Und Gretyl est en fait un groupe américain originaire de New York.

Discographie :

1994 : "Kindermusik" (Démo)
1995 : "Ausgeflippt"
1997 : "Transmissions From Uranus"
2003 : "Uber Alles"
2005 : "Scheissmessiah"
2006 : "Oktotenfest 2006" (EP)
2008 : "2012 Zwanzig Zwolf"
2012 : "Born To Be Heiled"
2014 : "Black Forest Metal"
2018 : "Satanik Germanik"
2019 : "Hexennacht"


Les chroniques


"Hexennacht"
Note : 11/20

Disclaimer : avec "Hexennacht", Hanzel Und Gretyl s’aventure un peu plus dans le “on ne sait quoi” et s’enfonce un peu plus dans les sorties, malheureusement, dispensables. Si, pour pasticher Sartre : “l’enfer c’est les autres”, Saint Bernard de Clairvaux le clamait au XIIème siècle : “l’enfer est pavé de bonnes intentions”. Mouais, pas sûr que ça s’applique ici.

Si "Hexennacht" a son côté très sombre et sa violence pour s’en sortir un minima, les douze pistes qui le composent s’avèrent très rapidement lassantes. Malgré un tournant bien plus extrême (amorcé par "Black Forest Metal" en 2014 et confirmé pleinement par "Satanik Germanik" en 2018), Hanzel Und Gretyl semble peiner à dégoter des compositions aussi efficaces que par le passé. Certes certains titres s’en tirent pas trop mal, notamment la trilogie "Hexxenacht" - "Draconia Teutonic" - "Nüll" qui, si elle n’a pas de quoi casser trois pattes à un connard, fait le taf.

Pourtant, au-delà, l’album s’inscrit dans la même atmosphère, les mêmes tons, les mêmes variantes dans la composition. Les effets et ambiances ajoutées par claviers sont très souvent trop identiques et, malgré un caractère très froid et martial, le tout généré ne semble pas réellement prendre. Toutefois, réjouissons-nous que, par quelques rares éclairs comme "Triple Hexxx" ou "Vultures Ov Death", Hanzel Und Gretyl présente encore quelques signes de vie.

Constat donc plus que mitigé pour ce nouvel et onzième album du duo américain. Kaiser Von Loopy et Vas Kallas semblent un tantinet en manque d’inspiration contrairement à ce qu’avait pu générer "Ubber Alles" ou "Scheissmessiah" en leur temps. . Un disque qui dévoile à la fois la face la plus brutale de l’indus mais également sa plus plate et, à contre-coeur, parfois lassante…


Rm.RCZ
Mai 2020




"Satanik Germanik"
Note : 12/20

Quelle étrangeté pour une formation américaine d’adopter comme langue vivante 1 l’allemand. Quelle étrangeté en effet, d’autant que la plupart des groups teutons fuient ce dialecte pour arborer fièrement un yaourt ricain. Il faut croire que c’est par goût de la provocation qu’Hanzel Und Gretyl a fait le chemin inverse. En même temps, faire référence aux frères Grimm en donnant dans le metal industriel, de base cela dénote un certain côté dérangeant. Alors mettons les pieds dans le plat ou les doigts dans les trous de la douche pour cette chronique qui nous attirera certainement les foudres de la Licra car rappelons-le en citant le mythique Hubert Bonisseur de La Bath alias OSS 117 : "L’humour juif c’est quand ce n’est pas drôle et que ça ne parle pas de saucisse"...

C’est après une intro aux allures de récital satanique un poil longue ("Golden Dämmerung") que débute réellement ce "Satanik Germanik". S'ensuit dès lors un "We Rise As Demons" dans les mêmes tons que la piste introductive : un tempo relativement lent pour un indus martial aux allures toutefois de discours de propagande. Remarquons cette fois que l’album n’est pas intégralement interprété dans la langue de Goebbels et qu’y figurent trois titres dans la langue de Churchill ("Black Six Order", "I Am Bad Luck" et le "We Rise As Demons" précité). Quoi qu’il en soit, à l’instar de "We Rise As Demons", ce "Satanik Germanik" arbore un tempo relativement ralenti comparé à ses prédécesseurs. Moins rapide certes, mais toutefois plus massif et agressif ("Black Six Order", "Weisseswald", "Unter Alles"). Aux sonorités globalement plus extrêmes, "Satanik Germanik" continue d’éloigner Hanzel Und Gretyl de ses origines plus joviales et remuantes ("Hellfire Und Grimmstone", "Moons", "Sonnenkreuz"). Toutefois, nous remarquerons de nombreuses expérimentations, notamment dans le chant de Vas Kallas (oui, c’est bien une fräulein derrière le micro). Celle-ci s’adonnant à quelques chants clairs et des descentes gutturales ("I Am Bad Luck", "Trinken Mit Der Kaizer (Die Bierz From Hell)"). Sur le papier, comme un petit moustachu en son temps, ce "Satanik Germanik" avait tout pour faire führer auprès des illuminés de la cause. Malheureusement, il tourne bien vite à la mascarade, comme un bal déguisé à Rio pour notre agent secret français préféré. Alors certes, dans ce contexte politique de mort d’un négationniste, il y a de quoi se demander si tout cela a bien existé ou si "Satanik Germanik" n’était qu’un vaste mensonge. Quoi qu’il en soit, cet Inglorious Bastard musical à l’envers aurait pu servir de bande-son au prochain Wolfenstein ou à une partie de Nazi-Zombies, mais il n’en sera rien. L’album se résumant comme bien trop plat et surtout bien trop déjà entendu. Et finalement, les meilleurs titres de cet album, sont les moins attendus (notamment "I Am Bad Luck", entièrement en clean qui est tout simplement transcendant !).

En définitive, "Satanik Germanik" est loin d’être le meilleur opus de la paire américaine. Il n’est pas désagréable, mais ne s’écoutera pas tous les jours non plus. Les fans de la formation préféreront aisément se repasser un "Scheissmessiah" de 2005 ou un "2012 Zwanzig Zwolf" de 2008. Et très sérieusement, je me demande toujours s’il s’agit de mise en scène, d’univers ou de vrais idéaux (pour détail semant le trouble : les bonnes grosses croix de fer des familles arborés par les avants bras du Kaiser Von Loopy). Mais pour laisser de côté cet aspect et ces idéaux que nous ne cautionnerons jamais et nous concentrer uniquement sur la musique, 2018 n’a pas vraiment l’air d’être l’an du grand succès des musiques industrielles...


Rm.RCZ
Novembre 2018




"Black Forest Metal"
Note : 15/20

Je n'ai jamais écouté Hanzel Und Gretyl auparavant, c'est donc d'une oreille toute neuve et sans point de comparaison que j'ai appréhendé cet album. Tout ce que je sais d'eux c'est qu'ils sont américains mais jouent sur le côté allemand, de par leur nom de groupe déjà, leurs pseudonymes et aussi l'utilisation de la langue germanique sur certains titres. Pour un groupe présenté comme post-apocalyptique industriel, il est toujours de bonne aloi d'utiliser cette langue. Oui, j'aime la prononciation gutturale d'un Ramstein ou d'un Laibach, allez savoir pourquoi !

L'album démarre sur une intro très lourde, soulignée par les incantations du duo américain, sortant des profondeurs nocturnes d'une forêt aux multiples dangers. L'ambiance sombre donne le ton. Dès le second titre "Blood Of My Horns", je réalise que ce n'est pas la musique industrielle à laquelle je m'attendais. Non c'est plutôt un black metal hyper gras avec un chant saturé et froid, légèrement "réverbéré" qui lui confère le côté indus. Et le mélange des deux n’est pas pour me déplaire. L'album alterne équitablement morceaux lents excessivement lourds et d'autres plus rapides voire convulsifs, ce qui donne une belle dynamique à l'ensemble. Parmi ce florilège de morceaux "casse-nuque", on trouve des titres assez drôles par le kitch totalement voulu (je parle ici des textes), tels que "More Metal Than The Devil" ou "Evil As Fukk".  Si "Black Forest Metal" est somme toute assez linéaire, il sait en tous les cas plonger l'auditeur dans une vraie atmosphère troublante. L'impression d'être dans un conte maléfique est omniprésente. On notera d'ailleurs l'excellente réinterprétation du thème de "Pierre et le loup" de Prokofiev avec le titre "Big Bad Kyzrwolf". Hanzel Und Gretyl mélange avec facétie la légèreté des violons du morceau que l'on connaît si bien à des hurlements de loups, les craquellements inhérents au 33 T, des guitares grasses, si grasses que ce "grand méchant loup" en devient bien plus inquiétant que dans le morceau classique. L'association décalée mais néanmoins maîtrisée des deux styles de musique, qui se complètent à merveille, crée une belle surprise auditive.

"Black Forest Metal" se termine comme il a commencé, dans une ambiance mystérieuse et angoissante. Mélange de bruits nocturnes, de bruissements de forêt, de cris d'animaux. Avec "Black Forest Metal", engagez-vous aux côtés des Hansel et Gretel du metal et perdez-vous dans les méandres et la noirceur de la forêt. Espérons que vous trouverez la sortie…


Miss Bungle
Septembre 2016




"Born To Be Heiled"
Note : 16/20

Groupe malheureusement trop peu connu dans nos contrées, Hanzel Und Gretyl nous apparaît avec un sixième album "Born To Be Heiled". Malgré des titres et un nom aux consonances très germaniques, le groupe vient des États-Unis. Avec une formation composée uniquement de deux personnes (Kaiser Von Loopy et Vas Kallas) au look très décalé même pour l’univers du metal, le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne se prennent pas au sérieux. Avec des textes et une musique percutants, l’ironie est reine. Il faut surtout bien faire attention à prendre tout ça au second degré au risque de "cataloguer" Hanzel Und Gretyl dans la classe des extrémistes, ce qu’ils ne sont absolument pas. La preuve en est sur le titre au nom évocateur "Der Furor" ; morceau dans lequel ils tournent Hitler en dérision de façon très pertinente et extrêmement drôle. Mais commençons par le commencement. "Hanzel Und Gretyl Für Immer" ouvre cette sixième galette avec une narration particulière du conte des frères Grimm, le tout exposé dans un univers post-apocalyptique qui donne une toute autre dimension à l’histoire. Il est difficile de définir un style précis à ces énergumènes tellement les mélanges et les compositions changent tout au long du disque. De leur avis même, ils font du post-apo machine, et les machines on les retrouve effectivement. Tantôt un bruit de moteur ronflant d’une grosse cylindrée ("Blitzkriegerz Und Hellriderz") tantôt celui d’un train en marche ("I’m Movin’ To Deutschland"). Les amateurs de black metal pourront, quant à eux, trouver leur bonheur grâce à deux titres où la batterie, déjà très présente dans les autres titres, se fait plus lourde, les grattes se font plus violentes et le chant est quasi hurlé. Telle est la synthèse de "Born To Be Heiled" et de "Motorschwein". En résumé, il est très difficile de donner un avis neutre sur cet opus, cela variera forcement d’une personne à l’autre. Pour ma part j’ai beaucoup aimé tout autant pour le côté musical et la "non prise de tête" du groupe. Dommage qu’ils soient si transparents en France.


Killheart
Janvier 2013


Conclusion
Le site officiel : www.hanzelundgretyl.com