Le groupe
Biographie :

Hammercult est un groupe de death / thrash metal israélien formé en 2010 et actuellement composé de : Elad Manor (basse / ex-Excessum, ex-Acropolis, ex-Matricide, ex-Solitary, ex-The Fading, ex-Warbringer), Maayan Henik (batterie), Auval Kramer (guitare / Amaseffer, Dark Serpent, Omb, Reign Of The Architect, ex-Prey For Nothing), Yakir Shochat (chant / ex-Hangman) et Guy Ben David (guitare). Après un EP sorti en 2011 ("Rise Of The Hammer"), Hammercult sort son premier album, "Anthems Of The Damned", en Avril 2012 chez Sonic Attack. Le deuxième album, "Steelcrusher", voit le jour en Janvier 2014 chez SPV. "Built For War" sort en Août 2015.

Discographie :

2011 : "Rise Of The Hammer" (EP)
2012 : "Anthems Of The Damned"
2014 : "Steelcrusher"
2015 : "Built For War"


Les chroniques


"Built For War"
Note : 17/20

Hammercult marque encore un grand coup pour son troisième album, le bien nommé "Built For War", avis aux amateurs de cette nouvelle vague de thrash, ça dépote ! Dès l'intro "From Parts Unknown", tu as l'impression de te retrouver dans un peplum dans le genre de scène où le grand méchant arrive pour tout péter... Eh bah oui, en fait on n'est pas très loin de ça, et bien que pas très méchant le combo israélien est là pour tout exploser !

Le premier véritable titre est à lui seul un condensé de ce que l'on va trouver sur l'album. La bataille commence avec un mur de son au service d'une batterie à t'en faire décoller les oreilles et de guitares aux riffs incisifs, précis mais toujours dans la vitesse et la puissance. On retrouve des choeurs qui vont faire trembler les fosses à chacun de leurs passages parce que leur musique est très entraînante. Comme sur les précédents disques du groupe, on navigue entre thrash et death metal. Yakir Shochat pousse toujours la chansonnette aussi violemment, des cris aux growls, je crois qu'il va m'épater encore longtemps ! Physiquement il l'est, retrouvez-vous nez à nez avec lui et vous comprendrez ! Mais alors vocalement il me laisse sur le cul, arriver à varier l'intensité de sa voix comme ça... Ce qui est remarquable avec eux, c'est que même si on reste une base foncièrement thrash, ça n'empêche pas le groupe de virer tantôt sur le death, et plus tard sur le hardcore, etc... Le duo de guitares formé par Guy Ben David et Yuval Kramer met la barre haut avec des riffs qui s'affinent, qui s'affutent encore davantage pour nous rappeler que l'on n'écoute bel et bien un album de thrash avec de forts rappels à cette belle époque des 80's où le thrash a explosé. Constat qu'Elad Manor à la basse et Maayan Henik à la batterie ne font qu'enfoncer avec une base rythmique impénétrable.

Cette "Ode To Ares" n'est en réalité qu'une introduction au carnage qui suit sur "Altar Of Pain". C'est un excellent moyen pour relever le niveau de puissance de ce dernier, tu mets un morceau tranquille histoire d'accentuer le contraste et bim ! Sur cet album, on a souvent tendance à s'imaginer être entre le marteau et l'enclume, les compositions sont assez épiques, le ressenti très guerrier, ils vont plus haut et plus fort d'album en album, ça promet pour la suite ! L'ensemble est au passage très cohérent, tout se tient vraiment bien et les morceaux sonnent un peu comme des hymnes, des cris de ralliement sous la bannière du marteau, on vérifiera ça dans la fosse ! Un morceau n'en fait pas l'autre et quelque soit le registre choisi, ils le font bien ! Par exemple sur "Raise Some Hell", le rythme augmente particulièrement mais pour autant on ne perd pas l'agressivité et la force qu'il y a dans le reste des morceaux. En plus de cette puissance qu'ils déploient, les morceaux restent mélodiques et taillés pour la scène, ce qui veut dire que le public peut facilement y prendre part pour relayer les choeurs ou des riffs et pourquoi pas certains solos ! Je pense qu'ils ont enfin trouvé avec cet album leur credo et qu'ils sont bien parti pour nous en faire voir de toutes les couleurs.

Au moins, l'avantage, c'est que l'on ne peut pas se tromper sur la marchandise, il n'y a qu'à regarder la pochette de l'album, rien que le logo du groupe nous informe du fait qu'on va en prendre pour notre grade. Et cette jaquette est très bien réalisée, habituellement je n'apprécie pas plus que ça les artworks numériques mais celui-là en impose, une ville à feu et à sang où le peuple semble prendre le dessus sur les forces de l'ordre et sur les "cols blancs", et au milieu de ce chaos, de ces bastons et de ces cadavres, se dresse un démon, marteau à la main et un ancien bouclier de la police désormais recouvert du logo du groupe.

Le son est massif, il y a le côté colosse mais sans le pied d'argile en fait ! Un son moins intense n'aurait pas collé vu l'intensité des compos, l'équilibre est trouvé il semblerait, plus ce serait de trop et moins ce serait beaucoup moins percutant ! C'est pour moi un son par contre trop clean pour faire vrai (je le dis dans la majorité des chroniques que je fais). La batterie est même un peu étouffée.

Côté tracklist voilà ce qui s'annonce :
01. From Parts Unknown
02. Rise Of The Hammer
03. I Live For This Shit
04. Spoils Of War
05. Ready To Roll
06. Raise Some Hell
07. Blackened Blade
08. Let It Roar
09.Ode To Ares (interlude)
10. Altar Of Pain
11. Blood And Fire
12. Saturday Night Circle Pit Fight
13. Road To Hell


Si la guerre éclate, je préfère être du côté de ce marteau, au moins ce n'est pas moi qu'il frappera ! Si vous êtes à la recherche d'un disque pour vous botter le cul (à l'heure de la rentrée, ça peut être utile), vous êtes ici servis, sûrement un des disques les plus solides et costauds de l'année, ça va trembler dans les chaumières !


Antoine
Septembre 2015




"Steelcrusher"
Note : 16/20

Initialement prévu pour le 28 Octobre 2013, l'album sortira finalement le 27 Janvier 2014, à défaut de bien finir l'année c'est la suivante qu'on démarrera à plein régime car ils n'ont pas repris de chant de Noël version thrash. Rien qu'à voir la pochette de ce deuxième album, on voit bien qu'on ne va pas faire dans la dentelle, un bon gros F*CK à la créature faisant face au guerrier. D'ailleurs voilà comment Yakir Shochat, le chanteur du groupe, décrit cet album : Beaucoup d'autres jeunes groupes de thrash jouent en se rappelant leurs idoles, mais nous jouons du thrash comme il doit sonner aujourd'hui : extrême, ultra-hard et amélioré avec d'autres styles comme le death metal, le punk, le black metal et le hardcore. C'est comme un mélange de Running Wild et de Kreator sous stéroïdes !". En voilà un sacré programme ! Sur l'édition vinyle, les chanceux auront le droit à une reprise de Motörhead avec "Ace Of Spades", je ne l'ai pas écoutée mais ça doit dépoter !

L'album démarre avec une intro qui porte bien son nom, "Hymn To The Steel", on sent que ça va saigner ! Le premier "vrai" morceau qu'est "Steelcrusher" envoie déjà du lourd, les riffs sonnent comme autant de coups de marteau donnés sur le crâne de ses ennemis. Vient ensuite le morceau cliché avec "Metal Rules Tonight", déjà rien qu'avec un titre comme ça on s'y attend, il n'empêche qu'on a le droit à un très bon solo et que ce morceau donne une putain d'énergie ! Au fil des titres, on se rend bien compte que la structure des morceaux n'évolue pas tellement mais on peut apercevoir quelques bonnes surprises comme le dernier 1/3 "We Are The People" ou les morceaux "Satanic Lust" ou "In The Name Of The Fallen" qui est le meilleur titre de l'album et pourtant c'est sûrement celui qui symbolise le moins le groupe. Mais ce changement d'approche est plus que bienvenu même s'il arrive un peu tard pour avoir un plus grand impact. Si le prochain album suit cette voie, il sera temps de vouer un culte à ces nouveaux forgerons du metal ! Cependant, il faudra faire attention car malgré tous les points forts de ce disque, à savoir l'énergie et le savoir-faire pour composer des morceaux efficaces, une monotonie pourrait s'installer à long terme. Garder cette formule si bien définie par Yakir doit se diversifier, évoluer. Si on fait le lien entre la musique et la pochette, c'est clair que l'humanoïde et sa bestiole vont passer un mauvais moment. La rythmique est rapide et lourde à la fois, un juste équilibre qu'aurait pu parfaire un emploi plus important de la basse. Mise en avant sur quelques passages seulement elle mérite pourtant davantage car Elad Manor se débrouille pourtant très bien tout comme le reste du groupe.

Cet album va faire mal ! Pourquoi ? Parce qu'il ne fait pas dans la dentelle, il est très bien construit et homogène malgré la répétition. La production, elle, est à la hauteur de la musique, mais avec les outils que l'on peut utiliser à présent, l'erreur est quand même infime. Pourtant quelque chose d'un peu moins propre aurait été plus dans le ton.

Bref, pour un groupe fondé il y a seulement 3 ans, on peut se dire que ce deuxième album est quand même sacrément bien foutu ! Pas de doute que ces Israéliens vont se faire une place confortable sur la scène internationale ! Une bonne façon de débuter l'année !


Antoine
Janvier 2014




"Anthems Of The Damned"
Note : 16/20

Fondé en 2010, ce groupe israélien aura marqué les esprits dès son premier EP, "Rise Of The Hammer" sorti en 2011, ce qui leur a donné l'occasion de faire des dates en Europe, en 2012 ils sortent ce premier album "Anthems Of The Damned" qui leur permet notamment de décrocher la première partie de Sepultura sur une dizaine de dates européennes dont le Full Metal Cruise au Havre au mois de Mai que j'ai chroniqué. C'est ce qui m'a donné l'occasion de les voir en live pour la première fois et j'en garde un excellent souvenir. L'album est très bon, ce qui laisse présager que du bon pour le second album qui d'ailleurs sera bientôt enregistré !

Pas de concessions avec cet album, si '"bove The Ruins" ne vous explose pas les tympans c'est que vous êtes prêts pour 38 minutes apocalyptique ! Le son de l'album est à lui tout seul déjà énorme, massif et qui gonfle la puissance des compositions. Déjà un bon point pour le groupe. Les guitares sont très rapides mais ne perdent pas en mélodies, on va à l'essentiel pour avoir plus d'impact. Le duo marche à la perfection et les solos sont très bons comme sur "Hellbent" où ça file à 200 à l'heure. Difficile de ne pas être convaincu avec un tel mur de guitares. Le chanteur Yakir Shochat a une voix puissante qu'il sait utiliser le bougre ! Pas de doute sur ses capacités, il mène la danse d'une main de maître. Il est encore plus impressionnant en live d'ailleurs ! On ajoute à ça un batteur qui doit avoir des marteaux à la place des baguettes et un bassiste qui sonne telle une escadrille de bombardiers et on a cette musique imposante qui donne de folles envies de headbanguer. Les morceaux vont tous droit au but, et sont relativement similaires dans la structure mais les zicos font un très bon boulot en ne proposant pas des riffs identiques, il n'y a pas un riff, pas un morceau qui ne vous donnera pas un coup de pied au cul. Le groupe apporte quand même des éléments au sein des morceaux pour varier les plaisirs, ça peut être des chœurs qui sonnent très bien, bien qu'ils mériteraient d'être un peu plus mis en avant je pense.

"Santa Satan" mérite un petit aparté, c'est une chanson fun, ou comment mélanger chants de Noël, un papa Noël qui se prend des gnons dans la tronche et du gros son, vous pouvez essayer de la placer sur une compil' qui passera au réveillon mais pas sûr que la plaisanterie soit appréciée. Voilà une bonne façon et assez originale pour terminer un album, sur le ton de l'humour ! Une reprise de "Fast As A Shark", le cultissime morceau d'Accept, a été faite (mais absente de la version classique de l'album), même là le groupe arrive à nous surprendre avec une version sous testostérone et alors qu'on pourrait croire que la voix de Yakir Shochat pourrait ne pas coller au morceau, ça donne un résultat très convaincant ! Une bonne autre surprise.

Je n'aime pas trop ce genre de musique d'habitude mais parfois on a un coup de cœur, Hammercult en est un. Un groupe qui fait des ravages, que ce soit en live ou sur disque, qui ne se prend pas la tête que ce soit avec le morceau "Santa Satan" ou avec les diverses vidéos pour annoncer des dates (comme le Summer Breeze par exemple). Il ne fait aucun doute qu'Hammercult ira loin s'il nous sort d'autres albums de ce niveau !


Antoine
Août 2013


Conclusion
Le site officiel : www.hammercult.com