"Anatomy Of Darkness"
Note : 18/20
Haliphron est lancé. A peine plus d’un an après leur premier album, Marloes Voskuil
(chant, ex-Izegrim), Ramon Ploeg (guitare, Bleeding Gods, ex-Debauchery), Jessica
Otten (basse, Bleeding Gods, Dictated, live pour Asagraum et Gaerea) et Jeroen
Wechgelaer (guitare, ex-Izegrim), rejoints par Paul Beltman (batterie, Inkarnation,
Weapons To Hunt, ex-Sinister), dévoilent "Anatomy Of Darkness", leur deuxième album
studio, illustré par Dimitris Tzortzis (Bleeding Gods, Euphrosyne, On Thorns I Lay…).
David Gutierrez Rojas (clavier / choeurs, Bleeding Gods, ex-Kingfisher Sky) est
également crédité.
L’album débute l’angoisse avec "Opus Addicere", une introduction sombre mais relativement
mélodieuse qui nous emporte vers "Silent Escape" où les riffs se montrent d’abord
majestueux avant de revenir à l’agressivité pure, créant des patterns saccadés solides pour
accueillir les vociférations. Une double pédale féroce accompagne les parties lead, mais le
groupe revient à une approche plus aérienne sur les refrains avant de laisser place aux
envolées épiques de "Feasting On Flesh", où l’instrumentale redevient sans attendre très
agressive, même lorsque le solo apporte ses touches heavy perçantes. "Black Star" prend
rapidement la suite avec une marche oppressante rythmée par des parties vocales très
présentes, mais aussi des patterns motivants surmontés de claviers avant de nous offrir un
court moment de répit avec le sample introductif de "Buried Truth".
L’extrait qui nous parle de
restes humains est rapidement rattrapé par un mélange assez mélancolique qui osera
même quelques pointes de choeurs clairs entre les différents hurlements et et riffs efficaces,
mais le morceau s’oriente véritablement vers la lourdeur quand les deux voix coopèrent
avant de nous lâcher sur "Double Or Nothing" où la déferlante repart de plus belle. Les
influences thrash / death conservent le côté abrasif de la rythmique, qui deviendra plus
douce avec les claviers et le chant lyrique, puis le groupe passe à un groove glacial sur
"Epitome Of Perfection", composition où la section rythmique est mise en avant, mais qui
laissera tout de même les cris et harmoniques nous lacérer. Une sirène sonne de temps à
autre, annonçant les mosh parts, mais le groupe enchaîne déjà avec "Art Of The Blade", où une
voix tempère l’arrivée des riffs, laissant les guitares se mêler aux claviers pour nous assurer
des tonalités planantes en permanence. La vocaliste rugit une dernière fois, puis nous laisse
avec les premiers instants de l’imposante "Anatomy Of Darkness" où les orchestrations
subliment une rythmique ravageuse, mais aussi quelques voix samplées et leads travaillés
pour clore l’album en beauté.
Haliphron nous propose avec "Anatomy Of Darkness" une deuxième preuve de sa maîtrise
de la violence et de la beauté. Les claviers donnent aux riffs du combo une saveur toute
particulière qui n’a rien à envier à leurs pairs, et qui sait se montrer dévastatrice ou au
contraire tempérer l’atmosphère lorsque c’est nécessaire.
"Prey"
Note : 18/20
2023 célèbre l’avènement d’Haliphron. Annoncé en 2021 aux Pays-Bas par Marloes
Voskuil (chant, ex-Izegrim), Ramon Ploeg (guitare, Bleeding Gods, ex-Debauchery),
Jessica Otten (basse, Bleeding Gods, Dictated, live pour Asagraum et Gaerea), Jeroen
Wechgelaer (guitare, ex-Izegrim), David Gutierrez Rojas (claviers / choeurs, Bleeding
Gods, ex-Kingfisher Sky) et Frank Schilperoort (batterie, God Dethroned, ex-Grand
Supreme Blood Court, ex-Shining), le groupe signe avec Listenable Records pour la
sortie de "Prey", son premier album.
L’album débute avec "Let The World Burn", une introduction orchestrale apocalyptique qui sera
finalement rejointe par les guitares avant de laisser "The Killing Spree" déployer sa rage entre
thrash, death et black metal. Toutes les influences du groupe, complétées par des
hurlements expressifs, nous écrasent sans mal, créant un véritable raz de marée de
puissance brute et accrocheuse renforcé par moments par les claviers majestueux, servi
avec un mix aussi lourd que clair, qui sert aussi bien la rythmique agressive que ce passage
inquiétant avant que les leads ne nous mènent à "Mother Of All Evil" qui continuera d’alimenter
la noirceur. Les orchestrations se mêlent habilement à une rythmique massive, créant une
ambiance oppressante sur laquelle la violence s’écrase avant de laisser le groove froid de
"Perfect Existence" nous mener à des sonorités dirigées par les orchestrations entêtantes et
très présentes. Les riffs suivent ce rythme intense, ponctué par quelques pauses où les
murmures viennent nous hanter, suivi par des leads perçants, puis la charge reprend jusqu’à
"Prey", le titre éponyme, qui développe une mélodieuse mélancolie avant de laisser la
rythmique nous écraser à nouveau.
On sent une approche assez old school dans ce
mélange de fureur majestueuse et de noirceur pesante, confirmée par les hurlements
ravageurs qui laissent quelques sonorités lancinantes apparaître avant que "Human Inferno"
ne renoue avec une approche plus agressive. Tout dans ce morceau est plus lourd, plus
pesant et plus brutal, que ce soit sur les hurlements ou les riffs saccadés, et bien que les
premières notes de "The Resistance" se montrent légèrement plus modernes, on retrouvera
rapidement un son imposant et écrasant. On notera ce break où les parties vocales
deviennent plus ravageuses que jamais, avant de laisser à nouveau place à des riffs
efficaces, laissant "Schizophrenia", le titre bonus, nous dévoiler des mélodies inquiétantes
suivies par les riffs motivants. On retrouvera également un encadrement par des claviers
saisissants, et ce n’est que lorsque ce break plus doux se dévoile que le groupe ne nous
autorise à respirer avant de continuer jusqu’à "Unidentified Mass", le dernier morceau, qui va
une fois de plus autoriser les claviers à mener la charge pour nous ensevelir sous ce bloc de
sonorités imposantes et pesantes.
Les multiples influences d’Haliphron lui permettent de créer un mur de son imposant couplé à
des hurlements massifs, laissant les orchestrations donner un relief appréciable aux
compositions. "Prey" va s’abattre sur vous et vous écraser sans vous autoriser de répit.
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