Gwendydd, c’est le truc dont je me suis tapé environ 157 millions 857 billions 953 quillons de publicités sur un célèbre réseau social bleu. Le tout pour le single "Rape". Bon, comme il n’y a rien qui m’horripile plus que de voir une pub intempestive popper au milieu de deux scrollages intenses de trucs qui ne feront jamais avancer le monde : je n’avais jamais vu la pub avec le son. Toutefois, j’avoue un petit rictus amusé lorsque le Grand Manitou de French Metal, notre guide suprême à tous, notre puissant rédacteur en chef, m’a glissé un fichier intitulé Gwendydd dans un envoi dématérialisé de chroniques à faire.

Alors comment chroniquer ce genre de disque sans tomber dans l’écueil du vieux con qui comparera forcément la chose à Jinjer, Arch Enemy et tout le tintouin ? Eh bien… Je ne sais guère et je m’en tamponne l’oignon. Nous sommes ici face à un quintette de metal moderne aux relans djent et mené par la douce et frêle voix de Victoria Stoichkova. Bon, pour cette dernière partie, évidemment la madame n’est pas contente et crie plutôt pas mal. Pour le reste, le parallèle reste difficile à ne pas établir. En vrai, ça tatanne sec et "Censored" est très sympathiqe à écouter. L’avantage, c’est que ça fait même fuir les chats du jardin. C’est con, mais même si les déjections félines servent d’engrais dans le potager, c’est quand même irritant de voir des trous de balles (au sens propre comme au figuré) quand tu coupes tes rosiers.

Aparté clos, Gwendydd est une bonne surprise. Je m’attendais à un énième female fronted band sans réelle âme et je me suis un peu fourvoyé. Bien loin de s’arrêtait à faire du “comme machin” ou “comme bidule”, Gwendydd cherche et trouve son identité dans un son brutal et une atmosphère oppressante ("This Is A War", "Spider", "Martyrdom"). Pression parfois relâchée par des lignes de chant clair laissant entrevoir un apaisement de courte durée ("Rape", "A Hypocrite In A Child’s Eyes"). D’ailleurs, on remarquera le chant clair d’un mec, on ne sait pas trop qui, sur "One Step More". Pas parce qu’il est marquant quoi que ce soit, juste car c’est le seul moment où ce n'est pas la même voix que le reste.

Enfin bref : entre metal moderne, core voire éléments mélodeath, "Censored" s’écoute et s’apprécie aisément. J’avoue d’ailleurs m’être rapidement surpris à headbanguer sur "A Hypocrite In A Child’s Eyes" ou "We Are The New Order". En provenance d’un pays de l’Est (ici de Bulgarie), tout comme Jinjer ou encore Infected Rain, Gwendydd devrait logiquement suivre la trace de ces deux formations et conquérir le même public.