"Offline"
Note : 14/20
L’année 2011 m’a surprise avec un nouvel album de Guano Apes. Il faut avouer que depuis le temps que nous n’entendions plus parler des Allemands (l’album précédent, "Walking On A Thin Line", date, après tout, de 2003), le retour m’avait surprise. Il y a trois ans, c’est donc un Guano Apes plus calme, moins fougueux et plus proche de la pop que du rock, que nous retrouvions dans les bacs.
A présent, "Offline" confirme les soupçons : le groupe s’est bel et bien assagit. Mais s’il semblait se chercher à nouveau avec "Bel Air", à juger le côté plus franc, plus direct de ce nouvel opus, la "nouvelle" ligne directrice paraît désormais déterminée dans un rock simple et dynamique. Les compositions sont majoritairement menées à la fois par une basse signée Stefan Ude délicieusement groovy, et par la voix nasillarde et atypique de la formidable chanteuse Sandra Nasic. Bon, soyons sincères, il ne faut pas se montrer pointilleux sur la pertinence des paroles. Ceci dit, finalement, celles-ci rejoignent l’atmosphère sans prise de tête aucune prédominante. Et la bonne nouvelle, c’est que les Allemands semblent se sentir à nouveau parfaitement à l’aise avec leur musique, ce qui, à mon humble avis, n’était pas le cas il y a trois ans d’ici, lors de leur "grand retour". Et Dieu sait ce qu’il est plus agréable d’écouter un disque sincère plutôt qu’un album forcé, manquant cruellement d’aisance.
Malgré ces points positifs, la musique proposée par Guano Apes reste néanmoins, et malheureusement, anecdotique. Certains titres se distinguent aisément, tel l’excellent "Like Somebody", ou le très créatif "Jiggle", en duo avec le groupe fusion Sola Plexus. La majorité des compositions, par contre, se contentent d’être dispensables. Les idées apparaissent, l’instrumental prend une puissance que le chant ne suit pas, ou le contraire ; un break sympathique accroche l’oreille, tandis que la suite de la composition tombe rapidement dans le déjà vu. Je n’ai pourtant pas trouvé de passages ou de morceaux réellement ratés, mais très peu ont été capables de véritablement capter mon attention, et les (courtes) quarante minutes d’écoute, bien qu’appréciables, ont cruellement manqué de rebondissement.
"Offline" est un album sans façon, facile d’accès. Les auditeurs l’apprécieront sans aucun doute facilement pour passer un moment agréable. Sans plus, mais ce n’est déjà pas mal, non ?
"Bel Air"
Note : 13/20
Le moins que l’on puisse dire, c’est que lorsque l’on m’a proposé de faire la chronique du groupe teuton, j’ai été enchanté, surtout que je le croyais enterré depuis des années. Ayant fait tourné sur ma platine des milliers de fois l’album "Proud Like A God" sur une durée de quelques années, pouvoir approfondir une critique sur un Guano Apes était une opportunité inratable. La rencontre avec leur quatrième album se fait tout d’abord avec la pochette, très pop, trop pop, avec une Sandra Nasic très sexy ; un album de Pink, Lady Gaga ou Shakira aurait pu avoir le même genre de visu. Niveau musique, nous sommes dans le même registre que la pochette, très pop. Un accent est mis sur les synthés qui ont ici une place relativement importante tout en restant bien discrets, à leur place. Les tempi sont toujours assez élevés mais le son correspondrait plus à Placebo qu’au grand Caca de Singe de la grande époque "Big In Japan". Ceci dit, "Bel Air" bénéficie d’une mise en son excellente et d’un sens de la composition finement aiguisé. On retrouve toujours la patte Guano Apes dans cet album mais il manquera la niaque qui a fait la grandeur de ce groupe. Tout en avouant que cet album est tout de même excellent (mais trop pop), on espère pouvoir retrouver sur le prochain album le rock couillu qui a fait que Guano Apes est Guano Apes, le groupe référence de tant de groupes.
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