Le groupe
Biographie :

Issu de l'underground Parisien, Drakhian est apparu sur la scène internationale pour la première fois en tant que compositeur principal et guitariste sur la démo "Of Witches And Celts" de Griffar, qui remporte un franc succès auprès des amateurs de pagan black metal du monde entier. Son style de jeu est alors basé sur l'agressivité et le sens mélodique du black metal Scandinave du milieu des années 90, mais une vision personnelle se fait déjà ressentir au travers de compositions à l'envergure épique qui font culminer la durée de ce premier enregistrement à 48 minutes pour seulement 4 morceaux. Au cours des années suivantes, Drakhian développe un style particulier imprégné d'influences diverses: vélocité, fluidité et précision dans tous les registres instrumentaux lui permettent d'élargir la palette d'expression des compositions de Griffar sans pour autant se démarquer de son attachement au metal extrême, comme le prouve la deuxième démo du groupe sortie en 2006. Le premier LP de Griffar, "Monastery", enregistré en 2007, marque l'étape la plus aboutie du perfectionnement technique et artistique de Drakhian, qui fait toujours office de compositeur principal du groupe. Il interprète toutes les lignes de guitare et de basse sur l'album.

Discographie :

2011 : "Monastery"


La chronique


Si vous ne connaisez pas Griffar, vous avez dû au moins croiser le pseudo de son géniteur Drakhian. Puisqu’outre le projet du même nom, le monsieur a atterri chez Loudblast sur leur très bon dernier album "Frozen Moments Between Life And Death" (je rajoute une couche dessus l’air de rien, si vous ne l’avez pas encore écouté vous savez ce qu’il vous reste à faire). Alors Griffar mécékoidon ? Ben c’est un groupe de black formé en 1997 et qui s’était fait remarquer avec une démo, et qui pratique un black fortement connoté 90’s, à savoir mélodique et rageur à la fois. Cette fois c’est le premier véritable album de groupe qui nous intéresse, "Monastery".

Et tout ça est assez varié, la grosse base est bien du black metal mais on sent de grosses pincées de thrash au milieu. Le début du morceau éponyme devrait logiquement vous rappeler Slayer si vous connaissez vos classiques, on sait donc que les racines sont saines. Et comme le morceau débarque après un premier titre de près de 9 minutes, le contraste fonctionne à plein régime. D’autant plus que le premier titre en question se termine sur un passage mélodique agrémenté de guitare acoustique. Parce que comme je le disais en introduction, malgré le côté rageur et brutal de l’album la mélodie a gardé une place non négligeable, et sait se manifester quand il le faut.

On note d’ailleurs la présence de plusieurs morceaux dont les durées flirtent avec les 8 ou 9 minutes, ce qui laisse bien le temps d’installer les ambiances et de surprendre l’auditeur par une bonne rupture de ton des familles. Les titres les plus courts ne font pas de cadeaux, ce sont tous des brûlots thrash / black à vous décorner un buffle à 500 mètres par temps de brouillard en pleine nuit. Pas de percées de la part des nouvelles scènes black metal ici, on voit en effet toute une floppée de groupes jouant sur la mélancolie ou le mélange black / core quelque chose. Chez Griffar c’est du brut de décoffrage, et on a gardé les bonnes vieilles racines toujours aussi efficaces malgré l’âge, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs riffs, non ?

De toute façon sans être un plagiat on sent clairement les influences au fil des titres, on passe de Slayer et toute la vieille scène thrash de l’époque à un morceau comme "The Demented God" qui vous rappellera inévitablement la grande époque où Immortal faisait encore de la bonne musique (parce que bon les derniers albums euh bon voilà quoi). Drakhian connaît incontestablement ses classiques, on entend même une pincée de Dissection de temps en temps, et nous ressort un album dans la droite lignée de tous ces grands groupes du metal. On retrouve avec plaisirs toutes ces sensations qu’on ne retrouve plus dans le metal actuel, même s’il recèle de très bonnes choses il faut reconnaître qu’il y avait un esprit typique de cette époque qui s’est quasiment envolé.

Alors dit comme ça ça fait un peu vieux con mais j’assume, et Griffar arrive avec ce "Monastery" à nous faire revivre tout ça, alors bien sûr les anciens chefs d’œuvre on peut toujours les ressortir et les réécouter. Mais ça fait plaisir d’entendre des groupes qui perpétuent encore cet esprit spécifique aux années 90, et qui nous permettent de nous rappeler comme les vieux du Muppet Show que c’était le bon temps !


Murderworks
Novembre 2011


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.myspace.com/griffar