Grief Of Emerald sort son nouvel album "It All Turns To Ashes" en 2012 chez Non Serviam Records, un an après son prédécesseur "The Devils Deep". Un album qui se veut plus brutal que les précédents, aux sonorités death / black sympho. En effet, "Christian Termination" était plus calme et rappelait Samael sur certains aspects par moments, "Malformed Seed" sonne quant à lui plus black par rapport aux autres. Le précédent opus "The Devils Deep" n’avait pas rencontré un franc succès, l’album fut plutôt mitigé face aux trois autres, cultes, qui l’ont précédé, jugés très bons. Alors que vaut vraiment ce "It All Turns To Ashes" ?
Les influences typiquement prises du côté de Dimmu Borgir sont toujours présentes dans la musique de Grief Of Emerald sur cet album encore, on le ressent notamment sur les pistes "And Yes It Moves", "God Of Carnage", ou encore l’excellent "Cage Of Pain" et "The Third Eclipse". Les titres sont brutaux, rapides, efficaces dans leur ensemble, les claviers sont assez présents, pour le côté symphonique de leur musique, principalement sur "Where Tears Are Born", "When Silence Became Eternal" ou "Stormlegion (Warstorms Part II)". Le chant de Johnny Letho, seul membre d’origine du groupe, et les blasts de batterie puissants sonnent bien black, mais sur certaines aspérités, les sonorités death sont aussi présentes, notamment sur certains passages de batterie et riffs de guitares. Les solos se veulent un peu plus présents que sur les précédents opus. La pochette semble tout droit sortie des enfers, à dominante de couleur orange, et remplie de flammes, un artwork assez représentatif des textes que contient l’album, avec un côté à la fois sombre, et symbolique des thématiques des paroles, anti religieuse via la représentation du Christ sur son crucifix et le décor d’église visiblement apparent, ainsi que sur la fin du monde.
On rentre dans le vif du sujet dès la première piste. En effet, "And Yes It Moves" nous en met plein les oreilles avec un titre brutal et puissant. Un mélange de black sympho et de death sur les riffs de guitare et blasts de batterie, se rapprochant beaucoup de Dimmu Borgir, au même titre que la piste suivante, "God Of Carnage". Celle-ci est tout aussi rapide, les blasts à la batterie sont nombreux, les solos de guitares sont toutefois mélodiques, le chant sonne black, bref c’est efficace. "Where Tears Are Born" est plus lent et mélodique, aux influences à la fois black et death, teinté de passages atmosphériques et symphoniques de par la présence du clavier et des orchestrations. "Cage Of Pain" se démarque des autres pistes, l’une des meilleurs de cet album pour moi. Un titre plus calme et mélodique, teinté de black au niveau du chant, et symphonique grâce aux touches de clavier présentes par moments, tranchant avec les autres, plus violents. Il rappelle ces groupes de black sympho des années 90. "When Silence Became Eternal" sonne beaucoup plus sombre et mélodique à la fois que les autres, les orchestrations sont très présentes, la batterie renforçant un côté puissant en même temps à cette piste via ses blasts. "Warstorms" est quant à lui puissant, efficace, rapide, violent. Présence des claviers sur "Stormlegion (Warstorms Part II)" également, qui fait suite à la piste précédente, "Warstorms". Un morceau plus lent, doux, tranchant avec des passages plus rapides et blastés à la batterie, au même titre que "It All Turns To Ashes". "The Third Eclipse" clôt l’album sur un titre brutal et violent, comme pour la première piste, c’est rapide, ça blaste, ça sonne black et death, certains solos et riffs de guitare se démarquent, tout en efficacité.
En définitive, ce "It All Turns To Ashes" est un peu au dessus de "The Devils Deep", et plus accrocheur, même s’il n’ajoute à mon sens pas vraiment grand-chose de neuf à la scène black / death metal symphonique suédoise. En espérant que le groupe parvienne à se renouveler un peu plus sur ses prochaines compositions, et apporte sa touche personnelle sur celles-ci, du moins s’il ne nous fait pas patienter encore de longues années avant un nouvel album.
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