Le groupe
Biographie :

GridLink est un groupe de grindcore technique américano-japonais formé en 2004 et actuellement composé de : Takafumi Matsubara (guitare / ex-Congenital Hell, ex-Hayaino Daisuki, ex-Mortalized, ex-Funeral Moth, ex-Floating In The Sweet Abyss, ex-Guilty Connector), Jon Chang (chant / ex-Discordance Axis, ex-Hayaino Daisuki), Bryan Fajardo (batterie / Kill The Client, Noisear, P.L.F., Phobia, Enemies Of Inertia), Mauro Cordoba (basse / Ozaru, Maruta, Code/Error, Ramuh) et Rory Kobzina (guitare / Bea$ters, Lorelai, ex-Abserdo). GridLink sort son premier album, "Amber Gray", en Juin 2008 sur le label Hydra Head Records, suivi de "Orphan" en Mars 2011, toujours sur le même label. C'est en Février 2014 que le groupe sort son troisième album, "Longhena", chez Selfmadegod Records, puis se met en pause peu de temps après. Finalement, il fait son retour en 2022 et sort "Coronet Juniper" en Septembre 2023 chez Willowtip Records.

Discographie :

2008 : "Amber Gray"
2011 : "Orphan"
2014 : "Longhena"
2023 : "Coronet Juniper"


Les chroniques


"Coronet Juniper"
Note : 16/20

GridLink s’est reformé. Créé en 2004, le groupe a dû cesser son activité en 2014 suite à l’annonce de la maladie de son fondateur, Takafumi Matsubara (guitare, Formless Master, ex-Congenital Hell…). Mais en 2022, et contre toute attente, c’est accompagné par le co-fondateur Jon Chang (chant, No One Knows What the Dead Think, ex-Discordance Axis), le batteur de longue date Bryan Fajardo (Cognizant, Noisear, Trucido, ex-Phobia), ainsi que Mauro Cordoba (basse, Maruta) et Rory Kobzina (guitare, Bea$ters, Lorelai), les deux nouvelles recrues, que le groupe revient, et annonce l’année suivante sa signature chez Willowtip Records ainsi que son nouvel album, "Coronet Juniper".

Décrit comme un groupe de technical grindcore, GridLink propose avec ce nouvel album onze nouveaux titres, qui atteignent à peine les vingt minutes. "Silk Ash Cascade", le premier morceau, va proposer des éléments effrénés et travaillés sur lesquels le vocaliste vient se déchaîner, laissant les guitares offrir un torrent de leads, suivi de près par "Anhalter Bahnhof" et sa lourdeur ultra-rapide. Mais le titre est assez court, et il laisse place à "Pitch Black Resolve" qui parvient à coupler des sonorités dissonantes aériennes et un blast quasi continu, ainsi que les habituels hurlements stridents, avant de revenir dans les riffs saccadés sur "Nickel Grass Mosaic". Les musiciens nous offrent un court moment de répit avec les premières mélodies d’"Ocean Vertigo", puis la violence refait surface à toute allure dans cette instrumentale torturée qui prendra fin pour laisser "Octave Serpent" frapper à son tour, adoptant une approche relativement similaire.

"Coronet Juniper", le titre éponyme, fera de même tout en incluant quelques harmoniques plus joyeuses dans sa rythmique saccadée, puis l’atmosphère s’assombrit sur "Zygomatic" qui devient rapidement étouffante. Les premières notes de "Refrain" laissent penser à une approche plus aérienne, mais il n’en est rien, et le groupe continue d’enchaîner les riffs à une vitesse folle avant que "The Forgers Secade" ne démarre, offrant au groupe une nouvelle possibilité de nous rouler dessus, tout en créant un contraste vers le milieu du titre avec des sons inquiétants à la basse. Le larsen final prendra fin avant que "Revenant Orchard" ne vienne mettre un long et violent point final avec un rythme soutenu, nuancé par un break légèrement plus doux.

Pas de temps à perdre pour GridLink qui joue toujours à fond, et qui enchaîne facilement les riffs effrénés sur "Coronet Juniper" ! On ne peut que saluer la complexité des titres et le talent des musiciens !


Matthieu
Septembre 2023




"Longhena"
Note : 15/20

GridLink est un groupe de grindcore américano-japonais qui accouche ici de son troisième album, enregistré à Kyoto, une production plutôt originale. En effet, il m'est tout d'abord peu courant de chroniquer un groupe issu en partie du pays du soleil levant, mais l'originalité ne s'arrête pas là. En effet, alors que les pochettes d'albums de grindcore sont souvent purement et simplement dégueulasses, horribles et glauques, on a ici une magnifique demoiselle au look futuriste, sur un fond plutôt sobre. Pour le reste, l'enregistrement est pas mal, même si j'aurais préféré entendre un peu plus la voix à certains moments. Le tout ne dure que 22 minutes (14 pistes), ce qui semble peu, même pour du grindcore.

Il est difficile de comparer le style avec celui de nos groupes occidentaux. D'une manière générale, on peut souligner l'aspect totalement déchaîné, barré, torturé du groupe. Vraiment, on a l'impression que la voix hurle à la mort du début à la fin, c'est on ne peut plus jouissif ! On peut d'ailleurs regretter qu'elle ne varie pas plus que ça alors qu'elle en est capable, comme sur "Chalk Maple", un super morceau sur lequel elle dévie vers les graves, d'une manière plus death. Les deux guitares viennent rajouter une dose de psychopathie à cet album, avec des notes totalement psychédéliques (si si), comme sur "Ketsui", une des meilleures pistes, sur laquelle on a envie de bouger mais sans savoir trop comment exactement.

Certains membres de GridLink sont issus de Discordance Axis, un groupe tout aussi dégénéré, mais dont les riffs me semblent bien moins recherchés, voilà pourquoi GridLink est beaucoup plus varié que certains groupes de grindcore. Ma culture musicale nipponne étant assez limitée, j'ai un (mauvais ?) réflexe qui consiste à comparer toute musique métallique japonaise que je découvre à un clip que j'ai découvert il y a très longtemps : "XII Dizzy" de Kagerou (cf. le clip). Ce groupe, bien qu'il n'ait pas grand à voir avec GridLink, parvient à bien mettre en avant ce côté totalement déjanté que je vois souvent, pour ne pas dire toujours, dans les groupes de metal nippon, et qui s'impose encore plus dans GridLink !

Du côté des reproches, on ne trouve pas grand chose à redire, si ce n'est que, bien évidemment, le style nippon étant différent, il faudra parfois quelques écoutes pour s'y habituer et l'apprécier. De plus, la troisième piste de l'album, "Thirst Watcher", est une piste toute douce comme j'ai l'habitude de détester, a fortiori quand elle se trouve en troisième, juste quand l'album commence à bien se lancer ! Au final, on a un bon album de grindcore, plutôt original et comme on aimerait en trouver plus souvent en Europe.


Grouge
Avril 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/gridlink512