Le groupe
Biographie :

Greenleaf est un groupe de stoner rock suédois créé comme projet parallèle fin 1999 / début 2000 par Tommi Holappa (guitare / Dozer), Daniel Lidén (batterie / Demon Cleaner) et Bengt Bäcke (basse / Dozer, Demon Cleaner, Lowrider). Le groupe est aujourd'hui composé de : Tommi Holappa (guitare), Sebastian Olsson (batterie), Hans Fröhlich (basse) et Arvid Jonsson (chant). Greenleaf compte à son actif sept albums studio et est actuellement signé chez Napalm Records.

Discographie :

2000 : "Greenleaf (EP)
2001 : "Revolution Rock"
2003 : "Secret Alphabets"
2007 : "Agents Of Ahriman"
2012 : "Nest Of Vipers"
2014 : "Trails & Passes"
2016 : "Rise Above The Meadow"
2018 : "Hear The Rivers"


Les chroniques


"Hear The Rivers"
Note : 18/20

Un vent de fraîcheur s'abat sur nous grâce au nouvel opus des Suédois de Greenleaf ! Pas de doute, ils sont de retour et après le superbe "Rise Above The Meadow" en 2016, nous avons un "Hear The Rivers" de qualité égale, fait pour nous ravir. En effet, le groupe, qui est resté sur le même chemin musical, continue de nous émerveiller avec 10 nouveaux titres.

On commence avec un "Let It Out" survitaminé et un petit côté punk dans le rythme qui donne encore plus de peps. Les refrains, qui sont de vraies envolées mélodiques, sont très prenants et on les fredonne avec grand plaisir. Quel bon morceau revigorant qui met direct de bonne humeur ! On enchaîne avec le tout aussi prenant et intéressant "Sweet Is The Sound" qui est moins énergique, moins fourni en pistes d'instruments, qui et nous présente donc un univers plus intime et émotionel. Cela ressemble à une sorte de gospel bluesy / rock passionnant. "A Point Of A Secret" a lui aussi sa dose d'émotion avec des mélodies planantes, enivrantes et quelque peu mélancoliques qui nous frappent en plein coeur.

Ensuite, sans vraiment virer de bord, le groupe nous offre "Good Ol' Goat" qui contient des bonne vieilles sonorités rock'n'roll ricaines. Et que ce soit dans ce genre de titre plus simple d'écoute ou d'autres plus recherchés, le chant d'Arvid Jonsson est toujours aussi charismatique et unique, donnant à chaque morceau de la profondeur. Et d'ailleurs, on ne peut pas dire que "The Rumble And The Weight" manque de relief ou de profondeur ! Avec ses sept minutes, ce qui en fait le plus long de l'opus, il nous fait voyager grâce à une musique groovy bien saturée, psychée et puissante. Puis, "We are The Pawns" prend la relève pour nous hypnotiser, la voix d'Arvid y est particulièrement sensuelle et pleine de subtilité. Et que dire de cette fin où l'émotion explose de façon tellement belle...

La musique de Greenleaf fait nous fait vraiment du bien et c'est exactement ce que nous procure le titre "Oh My Bones". Simple et diaboliquement efficace, il nous fait le même effet qu'un grand verre d'eau lorsque l'on est assoiffé... "In The Caverns Below" est tout aussi captivant, en étant plus posé, sans tomber dans la ballade, tandis que "High Fever" nous fait repartir d'un coup. Rien de plus normal pour un titre avec des riffs enfièvrés et un flot de paroles complétement fou, tout n'est que feu et énergie orgasmique! Et enfin, quoi de plus normal que d'avoir un morceau magistral pour terminer cette écoute déjà formidable, c'est "The Rivers Lullaby" qui tient à merveille ce rôle. A la fois bien perché, lancinant et sombre, avec ce petit quelque chose d'occulte dans le chant et les riffs, ce titre est juste parfait.

C'est le cas de l'album dans son intégralité ! Le groupe a composé ce chef d'oeuvre plein de richesse et qui rend tout simplement heureux lors de l'écoute. Totalement à la hauteur de son précédent album. Greenleaf nous montre encore une fois ses talents d'inventivité et fait passer un moment de pure magie.


Nymphadora
Décembre 2018




"Rise Above The Meadow"
Note : 15/20

Groupe parallèle (on serait tenté de dire qu'ils entretiennent de fortes relations incestueuses) de la formation stoner rock suédoise culte Dozer, Greenleaf livre son sixième album, son premier pour l'opportuniste label autrichien Napalm Records qui après avoir connu le succès au début des années 2000 avec son roster de formations gothiques / symphoniques, s'est engouffré dans la mode du folk / viking / pagan metal fin 2000's pour se lancer ces dernières années dans le rock poussiéreux d'obédience seventies.

Etiqueter la musique de Greenleaf de stoner serait pourtant une grosse erreur (hein, Napalm Records !). Rien d'épais, de boueux, de sautillant ou de countriesque là-dedans. Greenleaf se complait dans un classic rock 70's crasseux. Appelez cela du proto-hard / heavy si vous le souhaitez, à la manière d'un vieux Pentagram, la dimension occulte en moins. Car la voix du chanteur Arvid Jonsson évoque tout de suite celle d'un Bobby Liebling jeune aux intonations bluesy (celui des "First Days Here") et rappelle ses homologues compatriotes de Witchcraft ou Graveyard (deux formations plus ou moins influencées par la bande à Bobby Liebling). Sa façon de chanter est posée, assurée et un brin grave et désabusée, ce qui renforce l'affiliation avec le chanteur de Pentagram. Un peu en retrait dans le mix, elle se part ainsi d'une aura floue et sinistre qui tranche avec les riffs épais et entraînants.

Le heavy rock du combo est un véritable délice et se tient à l'écart de toute mode. Le nostalgique "Carry Out The Ribbons" transpire d'une démarche totalement sincère, non calculée. Greenleaf sait se faire ténébreux à l'occasion de quelques riffs sataniques, comme sur le teigneux riff central de "Howl", rapide et inattendu, l'épique et superbement atmosphérique "Levitate And Bow" (un groupe de "stoner" lambda serait bien incapable d'écrire un tel morceau) ou sur le heavy et psyché (oui, les deux à la fois !), qui portent la griffe du Diable.

On est scotché d'emblée par le son de "Rise Above The Meadow" qui pourrait décoller le papier-peint de vos murs. Ronde et volumineuse, directe et puissante, chaude et live, indiscutablement réussie, elle décuple l'impact des morceaux tout en les laissant vivre et s'épanouir. Cette production met l'accent sur les percussions et donne l'impression que la batterie se trouve à dix centimètres de vos oreilles. Vous avez toujours rêvé d'entendre un hippopotame jouer de la batterie ? Eh bien, vous pouvez avoir un aperçu très net de ce que cela pourrait donner en écoutant la frappe pachydermique de Hans Fröhlich. Quel son de grosse caisse !

Greenleaf, avec "Rise Above The Meadow", ressuscite toute une époque et un esprit. Celui où le hard balbutiant faisait peur avec bien peu de choses (comparé aux styles extrêmes de maintenant). Cet album aurait pu sans problème paraître il y 40 ou 45 ans. Une interprétation et un son actuels au service d'un son et d'un style surannés, nous disons oui, mille fois oui.


Man Of Shadows
Avril 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/greenleafrocks