Le groupe
Biographie :

En Janvier 2009, après plusieurs changements de formation, Gravity voit le jour. On retrouve dans leur musique des bases comme le death mélo, ou encore le metalcore avec cependant certains passages rappelant le black metal. Gravity ne renie pas pour autant ses origines heavy. Tout en mêlant amitié et professionnalisme, les musiciens trouvent chacun leur place au sein du groupe. Le tout créant une musique écrasante tant par sa puissance que par son ambiance. En Mai 2010, Gravity enregistre son premier album à La Quadrature du Cercle et signe par la même occasion chez M&O Music en prévision de la sortie de l'album en Janvier 2011. Après son premier album "Syndrome", le groupe montpelliérain commence à se faire une place dans la scène du metal hexagonal, partageant la scène avec Betraying The Martyrs, As They Burn, Zuul Fx, Kalisia, Hypno5e et Warratah. Influencés autant par le deathcore et le metalcore que par le metal progressif, le djent, le postcore, le heavy metal et le death mélodique, Gravity crée un univers musical qui lui est propre, cherchant  toujours à mêler mélodie et puissance. "Eutheria", le deuxième album de Gravity, sort en Novembre 2012 chez M&O Music. Gravity sort son troisième album, "Noir", en Octobre 2017 chez Apathia Records. Le groupe fait son retour en 2023 avec "Momentum" sorti en Avril chez No Need Name.

Discographie :

2009 : "Déphasé" (EP)
2011 : "Syndrome"
2012 : "Eutheria"
2017 : "Noir"
2023 : "Momentum"


Les chroniques


"Momentum"
Note : 17/20

Nous n'avions plus de nouvelles de Gravity depuis 2017 et le très bon "Noir" sorti chez feu Apathia Records, il était donc temps que le groupe revienne avec un nouvel album et c'est donc "Momentum" qui débarque dans nos tympans. Le précédent album voyait le groupe s'émanciper de ses influences et proposer un mélange deathcore, djent, death metal, et progressif en général qui se faisait aussi sombre que brutal et groovy.

Nous avons droit cette fois à un album concept s'inspirant du fameux "Metropolis" de Fritz Lang et décrivant donc une dystopie dans laquelle on nous dit que la pollution et la violence de classe sont omniprésentes, ce n'est pas encore cette fois que ça va rigoler chez Gravity ! Après une courte introduction, c'est "Sans Visage" qui nous accueille sans prendre de gants puisqu'on se prend une bonne volée de blasts dans la tronche d'entrée de jeu avec toutefois un piano qui dispense quelques mélodies très mélancoliques. Le chant d'Émilie est toujours aussi arraché et varié passant sans problème du chant clair aux growls en passant par des hurlements à s'en éclater les cordes vocales. Musicalement, on retrouve la patte Gravity mais ce premier morceau fait entendre des ambiances plus dramatiques et une mélancolie plus présente au milieu de la brutalité et du groove habituels du groupe. La production est toujours puissante et claire mais le son se fait cette fois un peu plus sec et froid pour refléter ce monde pollué, rongé par l'écart abyssal entre riches et pauvres et dans lequel l'ascenseur social s'est explosé au sol depuis bien longtemps. "Lazare" nous fait entendre des mélodies plus fantomatiques, plus hantées, au milieu de riffs là encore puissants et groovy. Si le groupe faisait déjà entendre cet écart entre mélodies sombres et groove brutal, il atteint cette fois un autre niveau et mélange tout ça de manière encore plus harmonieuse et naturelle. Certains s'y seraient cassés les dents et auraient multiplié les transitions hasardeuses, mais Gravity nous fait entendre que cet exercice d'équilibriste fait partie de sa nature et jongle habilement avec les deux extrêmes.

Comme sur "Noir" avec "Noctifer", on retrouve un morceau séparé en cinq parties, cette fois c'est évidemment le morceau-titre qui se déploie de cette façon. Cinq parties qui vont là encore alterner les mélodies mélancoliques, les ambiances dramatiques et les riffs surpuissants surmontés de blasts bien brutaux. Si certaines influences pouvaient encore brièvement se faire entendre sur "Noir", ce n'est plus cas sur "Momentum" et Gravity développe encore un peu plus son univers sur ce nouvel album. "Momentum III : L'Or" déploie d'ailleurs des mélodies là encore mélancoliques mais avec des ambiances à la fois plus dramatiques et plus martiales. La ligne de basse qui démarre "Momentum IV : Le Charbon" a quant à elle des airs du "Angel" de Massive Attack avec des arpèges très sombres en fond. Quand les gros riffs reviennent, ça ne plaisante plus et Gravity ressort les crocs ne serait-ce que temporairement avant de revenir à cette ambiance plus aérée mais toujours sombre. Là encore l'alternance entre ces deux ambiances opposées se fait de la manière la plus naturelle possible et on sent que le groupe se met au service de son concept et de l'histoire qu'il veut raconter. "Momentum V : Titans" fait bien mal lui aussi avec ses gros riffs et ses gros coups de double grosse caisse, le tout surmonté là encore par une ambiance pesante, rampante et crasseuse. La petite influence Gojira repointe le bout de son nez de temps en temps sur "La Morsure" mais les ambiances bien plus sombres de Gravity lui permettent de tout de même sonner de façon personnelle. Quant à "Dagon" qui clôt l'album, ce sont les sonorités djent qui ressortent avec des riffs saccadés pour un morceau de fin assez brutal et intense.

Gravity confirme donc son potentiel et s'émancipe totalement avec ce "Momentum" sombre, puissant, rampant et brutal. On retrouve la patte du groupe tout en remarquant qu'il évolue encore et pousse le bouchon un peu plus loin à tous les niveaux.


Murderworks
Juin 2023




"Noir"
Note : 17/20

Nouvelle signature d'Apathia Records, Gravity est un groupe français qui nous livre ici son troisième album sobrement nommé "Noir". Le groupe est souvent étiqueté metalcore et si on sent effectivement ce genre de sonorités, on va vite voir que c'est un poil réducteur.

Après une petite intro, c'est "Noir" justement qui ouvre vraiment le bal et en plus des sonorités metalcore, on sent du death assez moderne à gros coups de blasts, quelques discrètes orchestrations et une ambiance générale bien plus sombre que la plupart des groupes de metalcore, sans compter l'apparition de quelques riffs venus tout droit du djent. La musique de Gravity est globalement plus dure que celle de la plupart des groupes de metalcore, même si certaines comparaisons faciles ne manqueront pas d'être faites à cause du fait que c'est une chanteuse qui tient le micro et qui assure une alternance entre chant hurlé et chant clair. Les blasts ne ratent pas une occasion de faire entendre tout comme les gros tapis de double qui donnent un aspect rouleau compresseur à "Noir", le tout appuyé par des mélodies forcément sombres. En tout cas, malgré certaines influences, on sent clairement que le groupe est en train de prendre sa propre patte, que ce soit dans les arrangements très travaillés, les quelques orchestrations qui donnent un côté tragique à l'ensemble ou la brutalité bien plus présente que chez ses collègues de scène (que ce soit metalcore ou djent). On peut sentir un peu de Gojira sur "Noctifer - De L'Homme Au Loup" mais encore une fois le morceau est sombre et assez brutal comparé à ce que propose Gojira. D'ailleurs, "Noctifer - Démonarque II" ne fait pas non plus dans la dentelle avec sa durée d'une minute quarante et une, il fonce dans le tas sans ménagement et démonte tout ce qu'il trouve sur son passage en allant piocher dans des riffs qui ne sont pas loin du black metal. Notons aussi que le son est énorme et que l'album jouit d'une production à vous décoller le papier peint concoctée par Aurélien Perreira d'Uneven Structure.

On sent que l'on aime la science-fiction en tout cas chez Gravity, entre la pochette, le nom du groupe et des titres comme "Dune" ou "Hypérion", on retrouve quelques références littéraires qui font plaisir. Avec sa durée d'une heure, "Noir" fait en tout cas preuve d'une intensité qui va vous laisser sur les genoux, le groupe ne lève que très peu le pied et vous roule sur la tronche du début à la fin que ce soit à coups de blasts ou de gros coups de double. Quelques mélodies viennent apporter un peu d'air de temps en temps et elles sont plutôt bienvenues, d'autant qu'elles sont en général assez mélancoliques voire aériennes, comme sur "Dune" par exemple. Le groupe est d'ailleurs plutôt doué pour ce type d'exercice et même si l'influence de Gojira se fait encore sentir, ce type de morceau fait mouche et c'est bien le principal. On y entend d'ailleurs Emilie chanter en voix claire presque lyrique, ce qui crée un contraste intéressant avec ses hurlements déchaînés qui habitent les trois quarts de l'album. Globalement, l'album offre de toute façon un bon compromis entre brutalité et mélodie, même si la plupart des morceaux ne font pas de prisonniers. L'efficacité de l'ensemble est indéniable et le groupe arrive sans problème à nous embarquer dans son monde, les multiples influences aidant à construire un metal moderne capable de sortir des clous. Une fois encore il va falloir de l'endurance parce que "Noir" ne vous laisse pas beaucoup de répit et son intensité risque d'en épuiser plus d'un.

Au final, voilà un troisième album qui voit le groupe s'émanciper encore un peu plus malgré une influence Gojira qui se fait quelque fois entendre, rien de grave cependant puisque Gravity arrive à apposer sa patte en créant un univers assez sombre et brutal. Amateurs de metal moderne, puissant et aux ambiances évocatrices, vous venez de trouver un client intéressant.


Murderworks
Mars 2018




"Eutheria"
Note : 16,5/20

Déjà optimiste quant au devenir du groupe lors de leur précédent album "Syndrome", c’est avec un certain plaisir que je retrouve les Montpelliérains de Gravity pour leur nouvelle petite bombe "Eutheria". Ont-ils tenu compte des si pertinentes critiques que j’avais formulées lors de leur précédent effort ? (Humour...). Toujours est-il que le son, amené avec le "prologue", est à la hauteur de mes espérances, c’est-à-dire encore meilleur que le précédent qui était déjà très bon !

D’une grosse base metalcore, agrémentée de tout un arsenal de styles que le groupe maîtrise avec brio, l’album commence véritablement avec "Asphalte". Percutant, le morceau se veut puissant et mélodique à la fois aussi bien au niveau instrumental que vocal avec la très belle performance d’Emilie à l’aise dans le chant comme dans le growl. Un schéma relativement similaire se retrouve dans une grande majorité de titres. Après un solo final on attaque "Seisma", plus brutal, plus sombre mais également beaucoup plus contrasté avec des passages bien plus calmes, tout comme "Ouréa" juste après. Sans trop de barrières stylistiques, le groupe distille un metal moderne qui frappe de la tête et des coudes avec des titres comme "Emphase" ou "Ravage" par exemple. Le groupe n’a pas non plus peur d’oser, comme sur "L’Ecorce" et son introduction orientale, de jolies petites notes du plus bel effet sur "Inlandsis" contrastant avec la batterie qui martèle et les riffs incisifs, ou encore "Arkham [Part I]" (un featuring avec The Algorithm, un autre groupe de Montpellier) qui est pour moi un véritable coup de cœur de cet album, dommage cependant que la suite "[Part II]" ne reste pas sur cette même dynamique et reparte sur quelque chose de plus lyrique. Plus on avance dans l’album et plus le ton employé par Gravity paraît... grave et la dernière marche à descendre s’appelle "Circences" avec des grattes toujours aussi brutales mais davantage plaintives, un tempo moins rapide et des vocaux également plus profonds soutenus par des textes en français loin d’être ridicules (Bravo !). C’est cette facette du groupe qui retient le plus mon attention (avec "Arkham [Part I]" je le répète !), également appuyée par le titre suivant à savoir "Aeternam". La recette est semblable et on réalise le travail fourni et la cohérence de cet album. Un album qui se termine sur "Le 13e Cercle", pas beaucoup plus optimiste mais un tantinet plus énergique.

Là où Gravity avait peut-être tendance à s’éparpiller dans les styles, le groupe et ses influences multiples forment aujourd’hui un tout et donc une seule et unique personnalité. Le groupe nous traîne dans différentes ambiances toutes maîtrisées même s’il paraît plus à l’aise dans un univers musical relativement pessimiste. Armé d’un bon album, le groupe se doit désormais de défendre son contenu sur scène et c’est bien là que j’aimerais les voir la prochaine fois que j’entendrai parler d’eux.


Kévin
Décembre 2012




"Syndrome"
Note moyenne : 14/20

Ah, Gravity… jeune groupe de la scène française, provenant de Montpellier, leurs divers styles musicaux nous transportent dans un voyage rempli de haine et de mélancolie. Dès les premières musiques ("Evasion", "Violences", "Souffrance"), le groupe impose son style, marqué par des touches très violentes, comme des moments parfois sludge, et nous transporte dans son univers. Le chant en français passe très bien, d’ailleurs c’est très audacieux d’avoir tenté "l’intentable", le scream est puissant, la voix lyrique est fluide, tout se mélange très bien, et rend un contenu assez homogène dans l’ensemble, continuons l’écoute ! C’est avec "Obsession", "Part 1 : Espace" et "Part 2 : Déphasé" qu’on monte d’un cran, je ne saurais dire pourquoi, peut-être le fait de connaitre un peu mieux le groupe et donc se concentrer plus sur la musique, on arrive presque à des compositions typées Gojira avec un chant féminin, ce qui est plus qu’honorable à mes yeux ! Le mixage est impressionnant, le son est très ouvert, et ne semble avoir subi aucune compression ou encore mon ennemi qui est le "sous-mixage", pour un premier album c’est extrêmement bien couillu. C’est avec "Elle" et "La Constante Aléatoire" que le groupe s’autorise des petites subtilités pas négligeables (le pont sur "Elle" par exemple !). Par contre petit point noir, on a l’impression d’entendre le même riff de la seconde guitare (rythmique) en palm mute, mais ce n’est qu’un détail. Le chant lyrique d’Emilie est vraiment parfait, ça en devient même captivant ! On finit avec "Le Monde D’à Côté" et surtout "437" qui aurait bien été dispensable vu la longueur du morceau, je n’ai jamais accroché sur les longs albums, donc une deuxième écoute est nécessaire. Mais sur ces morceaux, on reste en terre promise, et sur ce que Gravity sait faire, c'est-à-dire de te lancer des bûches de bois dans ta gueule, et tu ne bronches pas, c’est clair et net. Gravity a un bel avenir devant lui, en espérant qu’ils perceront, car ils méritent d’avoir créer leur ambiance ainsi que de composer quelque chose de concret ! La suite s’annonce brutale, très brutale.


Motörbunny
Janvier 2011
Note : 14/20

Prévu pour fin Janvier 2011, c’est sur le label  M&O Music  que Gravity sortira son premier album, "Syndrome". L’artwork aux couleurs glaciales résume plutôt bien le nom du groupe, comme si la gravité était une fatalité. A méditer. "Evasion", premier titre de l’album, vous balance après à peine dix petites secondes une rafle de fusil mitrailleur. On retrouve sur ce morceau comme sur bien d’autres, de belles sonorités metalcore où guitares et double pédale se côtoient pour jouer les sulfateuses.

"Syndrome" se poursuit avec "Violences" qui, toujours dans un metal moderne, distille une puissance remarquable pour un premier album. On ressent une réelle énergie et les parties musicales sont vraiment intéressantes. Sur "Souffrance", la douloureuse introduction amène un metal rappelant un je ne sais quoi de l’album "Have A Nice Death" de Noxious Enjoyment au niveau musical. Même sentiment sur "Obsession" mais cette fois-ci mêlé à un metal plus mélodique. On prend également conscience de l’originalité du chant en français plus qu’appréciable. Gravity n’hésite pas non plus à caresser les sonorités du metal symphonique à la Nightwish ou à la Within Temptation notamment au niveau du chant sur des morceaux comme "Part 1 : Espace" ou "La Constante Aléatoire". L’ensemble de l’album est ténébreux mais le titre "Part 2 : Déphasé" l’est plus encore, probablement dû à la fin, lourde, écrasante. "Elle", c’est l’art subtil de mêler une double pédale infatigable aux douces sonorités d’un piano pour un titre metal assez étonnant sur lequel on serait presque tenté de se laisser aller à un slow. Mais là je m’emporte un peu ! " Le Monde D’à Côté" pointe le bout de son nez, et moi aussi je l’imaginais un peu comme ça, un peu comme Godzilla VS King Kong. L’album s’achève sur "437", choix plutôt judicieux pour surprendre l’auditeur une dernière fois avec une composition moderne agrémentée de quelques samples enthousiasmants.

On peut reprocher à Gravity une trop grande linéarité des morceaux. Ils se valent tous et aucun ne parvient à réellement se démarquer, dommage. Ensuite, le groupe a tendance à tourner un peu autour des choses et devrait aller un peu plus à l’essentiel. Ceci étant dit, et je suis un peu sévère, les musiciens de Gravity sont les dignes héritiers de la scène metal française et je pense qu’on peut compter sur eux pour l’honorer. Il ne reste plus qu’à voir comment ils vont défendre leur album sur scène et ce qu’ils nous réservent pour l’avenir…


Kévin
Janvier 2011
Note : 14/20


Conclusion
L'interview : Alex & Émilie

Le site officiel : www.facebook.com/gravitymetal