Le Nord de l’Allemagne vient de me replonger dans le vieux death metal à la Autopsy avec un pur son d’époque, ça c’est la cerise sur le gâteau. Il est clair que l’influence d’Autopsy première heure est grande, ça ne fait pas le moindre doute, les passages doom pachydermiques sont eux aussi bien présents. L’intro de "The Living Cemetery" instaure une atmosphère glauque qui ne quittera ma piece qu’à la fin du disque.

Pas la peine de chercher du technique ou des blasts de fou, voire des plans musicaux gorgés de richesse. La richesse de cet album est de faire le voyage avec eux dans le old school. L’odeur des groupes comme Carnage, Nihilist est elle aussi dans mes narines quand j’écoute le skeud. C’est assez jouissif, il ne manque plus que les grésillements du vinyl et je vais revivre mes années 33 tours. Après trois titres, je suis enterré dans leur cimetière, l’odeur de la terre ainsi que sa lourdeur sur mon corps est plus que plaisante. Les relents de corps en putréfaction ne me dérangent pas, au contraire, ils m’apaisent. J’entends au loin la voix d’un type qui parle d’horreur, un rythme musical lent me parvient, il me rappelle plein de bonnes choses. Ma lente agonie est paisible, douçâtre. Sur "Who Goes There", le rythme devient de plus en plus pesant, je sens comme un malaise, de la terre me rentre dans la bouche, je dois me débattre contre cette lourdeur qui vient du plus profond de mon crâne et qui anesthésie mon corps. L’odeur de pourriture, bien que douce au début, se fait plus âcre, je respire profondément, en suivant les rythmes que j’entends et qui se rapprochent. "Secrecy Of Dying Flesh" est un autre morceau très Autopsy, avec des touches Entombed époque "Left Hand Path". Il est vraiment éclatant ce skeud, putain. Bon bref, "Rotten Gore Excrements Whore" ralentit encore le rythme, c’est à la limite de la marche funèbre. Le chant qui me parvenait de loin s’est rapproché d’un coup pour me souffler aux oreilles que je suis en train de m’enfoncer irrémédiablement et que je dois profiter de cette plénitude morbide. "Funeral Priest", le morceau qui clôture le skeud est aussi excellent, allez, pas la peine de délirer plus longtemps sur les cimetières ni sur les amas de terre qui me rentreront dans la gueule une fois que je serais mort.

Je tiens à annoncer proprement et dignement que la pochette de "The Living Cemetery" est magnifique, que l’album est magnifique, que la plongée dans ce old school death metal m’a enchanté et que ce très jeune groupe a su redonner un souffle à un doom death moribond. Dés lors, l’écoute devient indispensable, et il serait impensable de s’en passer !! Allez, je retourne bouffer mes asticots grillés moi.