Le groupe
Biographie :

Quand le groupe suédois de doom / stoner Norrsken se dissout en 2000, deux nouveaux groupes naissent, Witchcraft d’une part et Graveyard d’autre part. Graveyard ne se fixe aucune limite en puisant sa musique dans le rock, le blues, le jazz et le folk. Leurs influences sont nombreuses et la liste pourrait être interminable mais on peut toutefois citer, entre autres, Led Zeppelin, Black Sabbath, les Rolling Stones ou encore Janis Joplin. En 2011, c’est avec "Hisingen Blues" que le groupe se fait véritablement connaître. Quatre ans et un album plus tard, les Suédois nous livrent "Innocence & Decadence". Le 23 Deptembre 2016, le groupe annonce sa séparation. En Janvier 2017, Graveyard annonce sa reformation à laquelle ne participera pas le batteur Axel Sjöberg. "Peace" sort en Mai 2018.

Discographie :

2007 : "Graveyard"
2011 : "Hisingen Blues"
2012 : "Lights Out"
2015 : "Innocence & Decadence"
2018 : "Peace"


Les chroniques


"Peace"
Note : 17/20

Cette chronique sera relativement expéditive. La raison ? Graveyard signe ici un album excellent. D’ailleurs, il ne m’en faut pas plus pour mettre un terme à cette introduction en précisant que mieux vaut ne pas être allergique aux décibels du siècle dernier et à toutes ces énergies qui l’habitent.

Humblement, Graveyard nous propose donc ici un voyage des sens et des connaissances pour un résultat heavy rock made in 60’s avec tout ce qui va avec. Les effets psychédéliques et le son adéquat sont donc de sortie pour accompagner ce "Peace" ("See The Day", "Del Manic", "Low (I Wouldn’t Mind)"). D’ailleurs, avec "Peace", il est clair que le monde a bien mieux à faire que de se foutre unanimement sur la gueule. Je ne le clamerai jamais assez ! Oui, je suis pour toute cette débilité qui veut que faire l’amour c’est bien mieux que faire la guerre. Et ce, quand bien même on me proposerait de faire joujou avec un M4 qui enverrait des bulles. Ce qui tombe relativement bien, puisque "Peace" est une véritable déclaration de paix à l’humanité ("Please Don’t", "A Sign Of Peace"). Et c’est loin de se finir maintenant comme la piste introductive de ce "Peace" le clame ("It Ain’t Over Yet"). Avec "Peace", Graveyard prend des apparences de vieille machine bien huilée. Mais surtout de vieille machine survoltée au diesel ("The Fox", "Walk On", "Cold Love"). Un disque à l’odeur d’antan, à la saveur d’antan, à l’ouïe d’antan et certainement à la vue d’antan également.

Graveyeard soulève ici ce qui est, certainement, son album majeur. Un cocktail comme on n'en fait plus. Et mélanger le plus de pilules multicolores possibles dans le verre d’une inconnue dans le but de la séduire n’y changera rien. "Peace" atteint un niveau que peu peuvent se targuer d’atteindre. Aussi psychédélique que d’un temps presque dépassé, Graveyard promet ici de belles aventures. Dix titres à en faire revenir Lennon pour un ultime chaud à Woodstock !


Rm.RCZ
Mars 2019




"Innocence & Decadence"
Note : 18/20

Je vais vous faire une confession, j’avais chroniqué "Hisingen Blues" dont j’étais littéralement tombé amoureux, je regrette d’ailleurs aujourd’hui le petit 18 que je leur avais mis. Tellement bonne cette galette que je suis resté dessus. Puis est arrivé "Lights Out" que je n’ai pas écouté, vous vous en douterez. C’est en ouvrant machinalement un fichier compressé que je découvre "Innocence & Decadence"...

Les oreilles, entre timidité et curiosité, accueillent d’un double clic "Magnetic Shunk" (pas skunk ! Ces mecs-là ils sirotent du bourbon plutôt qu’ils se repassent des oinjs). Première impression positive, le son. De par sa qualité, mais aussi de par sa consistance. On est très proche des sensations de "Hisingen Blues". L’album, on le sent dès le début, est un peu plus insolent que la trace qu’ils avait laissés dans mon souvenir sans en perdre la saveur pour autant, celle d’un gros rock dans sa plus simple définition. Des rythmes à taper du pied, un groove permanent, des instruments qui se répondent à merveille. Finalement, c’est le groupe lui-même qui est insolent. Non pas dans son comportement, mais dans sa capacité à créer des mélodies, je dirais même plus, des tubes. "Exit 97" et "Too Much Is Not Enough" ou encore "Far Too Close" en sont de parfaites illustrations, regroupant tous les ingrédients de la séduction avec de surcroît une interprétation parfaite.

En écoutant ce nouvel opus de Graveyard, les sensations étaient similaires aux premières écoutes de "Hisingen Blues", la surprise en moins. "Hisingen Blues" par ci, "Hisingen Blues" par là. Je sais, j’ai fauté, j’ai un album de retard et je m’en vais rectifier le tir.


Kévin
Avril 2016




"Hisingen Blues"
Note : 18/20

Audacieux, me parait le terme approprié pour définir un album, un groupe, qui vous fait replonger dans un rock, un vrai rock, porté par un groove impressionnant. Ressortez vos jeans moulants et vos t-shirt crasseux, laissez votre moustache s’exprimer et plongez allègrement dans l’univers de Graveyard et leur album "Hisingen Blues" sorti sur  Nuclear Blast. Décalé en 2011, mais pourtant tellement intemporel. Les fûts entre en jeu, rapidement complétés par le reste des instruments pour envoyer un son très seventies sur "Ain’t Fit To Live Here". Le ton est donné.

Graveyard garde le cap et nous offre un petit bijou nommé "No Good, Mr Holden". Pardonnez ma vulgarité mais putain ça groove ! C’est à mon avis le meilleur titre de cette galette qui est elle-même d’un très haut niveau. Un titre qui donne envie de taper du pied avec énergie pour marquer le tempo. "Hisingen Blues" (le morceau cette fois-ci) plus rapide, plus franc permet au groupe de ne pas s’enfoncer dans un rythme obsédant finissant par être mou. La basse se dévoile enfin sur "Uncomfortably Numb", simple mais ronde, précise, elle donne au morceau toute sa profondeur et met en valeur la belle voix de Joakim Nilsson et le solo final est vraiment jouissif. On reprend en haussant légèrement le rythme grâce à "Buying Truth (Tack & Förlat)" qui nous montre que l’enchaînement des morceaux a été intelligemment pensé, chose agréable. Cette piste est un peu plus classique en soi mais n’en reste pas moins plaisante à l’écoute. Même sentiment avec "Ungrateful Are The Dead" qui nous offre trois minutes de bonheur malgré une personnalité un peu moins forte. Puis il y a "Longing", un titre léger et intense à la fois, orné de sifflements. Le genre de musique qui vous donne envie de tout plaquer pour traverser l’Irlande à pied, un baluchon sur l’épaule. Je n’ai pas encore parlé du son d’ailleurs. En deux mots ? Intensément modéré, c'est-à-dire qu’on ressent toute la richesse de la musique sans pour autant que la production nous inflige des arrangements surdimensionnés. Ca groove sévèrement également sur "RSS" où la voix fait un travail largement appréciable. L’album s’achève sur "The Siren", un feu d’artifice de sonorités et ainsi la boucle est bouclée

Les Suédois de Graveyard, avec leurs blues rock fidèle mais moderne et charismatique vont faire replonger certains dans leurs vieux vinyls. Pour les autres, et je pense notamment aux plus jeunes, ça risque de leur donner envie de fouiner dans la collection de papa pour y dénicher les grands classiques. Bref un album à écouter d’urgence !


Kévin
Avril 2011


Conclusion
Le site officiel : www.graveyard-music.com