Le groupe
Biographie :

Grand Magus est un groupe de heavy metal fondé en 1996 à Stockholm, Suède. Grand Magus a été formé par le chanteur Janne "JB" Christoffersson, ancien Cardinal Fang, et le bassiste Fox. Ils ont rapidement fait équipe avec le batteur Fredrik "Trisse" Liefvendahl et ont enregistré une démo de trois pistes. Cet enregistrement a conduit à une apparition sur la compilation de Waterdragon Records, "Greatest Hits Vol 1" (2000). Après cette compilation, ils ont fait un split avec Spiritual Beggars sur Southern Lord Records. Ce Split a été suivi de près par leur premier album, "Grand Magus" (2001), sur Rise Above Records. Deux autres albums ont suivi, "Monument" (2003) et "Wolf's Return" (2005), aussi chez Rise Above Records. En 2006, Trisse quitte le groupe et Seb est recruté à la batterie. Le groupe sort son quatrième album, "Iron Will", le 9 Juin 2008 sur Rise Above Records. En 2010, le cinquième album, "Hammer Of The North", est publié par Roadrunner Records, suivi par "The Hunt" en Mai 2012 chez Nuclear Blast. Seb annonce son départ en Avril 2012 afin de rester auprès de sa famille. Ludwig "Ludde" Witt (Spiritual Beggars, Shining) rejoint Grand Magus. "Triumph And Power" sort le 31 Janvier 2014. "Sword Songs" sort le 13 Mai 2016. "Wolf God" sort le 19 Avril 2019.

Discographie :

2001 : "Grand Magus"
2003 : "Monument"
2005 : "Wolf's Return"
2008 : "Iron Will" 2010 : "Hammer Of The North"
2012 : "The Hunt"
2014 : "Triumph And Power"
2016 : "Sword Songs"
2019 : "Wolf God"


Les chroniques


"Wolf God"
Note : 16/20

Vous n'avez pas eu votre dose de heavy viril et épique ? Cela tombe plutôt bien puisque Grand Magus a sorti son neuvième album, "Wolf God", et que comme d'habitude vous allez en avoir une bonne ration !

Trente-neuf minutes au compteur certes mais le groupe sait aller à l'essentiel et un morceau n'a pas besoin de durer dix plombes pour être épique. Sauf si vous avez passé les dix dernières années dans une grotte, vous savez que les relents doom et bluesy du premier album (et dans une moindre mesure du second) sont passés en arrière-plan depuis longtemps au profit d'un heavy épique et efficace. Après une petite intro de deux minutes, on est d'ailleurs accueilli par le morceau-titre et on comprend de suite que le groupe ne risque pas de nous surprendre en expérimentant, on retrouve la patte présente depuis "Wolf's Return" et les habitués retrouveront instantanément leurs marques. C'est mélodique, accrocheur, puissant et la voix chaleureuse de JB fait encore et toujours des miracles sur ces morceaux de heavy pur et dur. Si ça en fera rire certains, l'influence Manowar se fait sentir sur les passages les plus épiques, influence d'ailleurs revendiquée par le groupe, le tempo est généralement mid et le son est suffisamment puissant pour donner encore plus d'ampleur à ces riffs directs. On peut éventuellement regretter le fait que le rythme est généralement assez posé et que les morceaux plus nerveux du style "Kingslayer" ne soient quasiment plus de la partie mais Grand Magus maîtrise tellement son sujet que la sauce prend quand même. D'autant que cette durée de trente-neuf minutes évite le sentiment de lassitude et que l'album passe au final pour un ensemble homogène plus que pour un album manquant de variété. Bon, on a quand même "Spear Thrower" et "To Live And Die In Solitude" qui viennent mettre un petit coup de boost en milieu d'album, un placement judicieux d'ailleurs qui permet à "Wolf God" de reprendre du poil de la bête avant d'avoir le temps de se répéter.

De toute façon, on sent clairement que le groupe fait tout simplement ce qu'il a envie de faire et qu'il prend du plaisir à nous balancer du gros heavy qui tache, du coup forcément par ricochet nous aussi. La production est puissante et met bien en valeur ces riffs épiques et accrocheurs sans jamais tomber dans la surproduction, bref un son très bien adapté à ce type de metal. Encore une fois, rien d'étonnant pour Grand Magus et ce n'est pas un reproche, on prend notre pied à chaque sortie du groupe et ce qu'il nous délivre est toujours ce que les gens viennent chercher. Du heavy pur et dur assez loin des accointances doom et bluesy du passé avec un aspect peut être un poil monolithique par moments sur ce nouvel album. Et là vous allez me dire "Ah ben il y a des traces doom quand même alors !", sauf que non, je dis monolithique pour le tempo qui a parfois du mal à s'emballer un peu. Mais à part ça, on ne peut pas reprocher grand-chose à ce nouvel album puisqu'on y retrouve ce qu'on est venu y chercher. Tout est là, les riffs de bûcheron, les mélodies épiques, les refrains fédérateurs ou belliqueux, bref le petit heavy metal illustré est appliqué à la lettre et "Wolf God" en est une fois de plus un très bon représentant. Du metal de tradition qui n'invente rien mais envoie la sauce avec brio et qui sait faire sonner les riffs qui tuent. Comme on le dit souvent, ils n'ont pas inventé la poudre mais savent la faire parler !

Un nouvel album qui ne change rien à la formule Grand Magus et qui devrait ravir les amateurs du groupe. A la limite, j'aurais aimé que le rythme s'emballe un peu plus souvent mais c'est une histoire de goût personnel et ça ne gâche en rien l'écoute de ce "Wolf God" une fois de plus très efficace.


Murderworks
Septembre 2019




"Sword Songs"
Note : 16/20

Il est un sentiment très curieux pouvant naître chez le fan d'un artiste que l'on peut facilement cerner mais bizarrement qualifier. C'est cette espèce de fierté mêlée de satisfaction que l'on éprouve pour un groupe que l'on a connu dès ses modestes débuts et en lequel on a placé beaucoup d'espoirs et qui, bien des années plus tard, est parvenu petit à petit à construire un parcours irréprochable tout en connaissant le succès auprès d'un public de plus en plus large.

C'est notre cas avec Grand Magus. A force d'albums puissants, majestueux et vivifiants, renforcés par un sens de la mélodie irrésistible et un chant génialement clair et puissant, le trio viking goûte à la reconnaissance, certes encore ténue, mais bien présente. Sa signature avec Nuclear Blast, des concerts de plus en plus nombreux et l'excellence de ces albums ont logiquement abouti à l'explosion (relative, on est d'accord, il ne s'agit pas de Ghost) de Grand Magus.

Cette ascension, on l'espère, ne s'arrêtera pas là, car avec son huitième album intitulé "Sword Songs", le groupe mené par JB confirme tout ce qu'on vient de déclarer. La formule musicale du groupe est identique à celle qu'il a établi depuis "Hammer Of The North", à savoir celle d'un heavy metal 80's tellurique et guerrier, tenant autant de Manowar, Accept et Black Sabbath. La formule est encore appliquée ici et fait encore des dégâts monstrueux, Grand Magus peaufine son art et son style disque après disque et crée aujourd'hui un album tout bonnement étincelant qu'une production impeccable vient parachever.

Rien n'est à jeter sur ce disque court (35 minutes) mais intense. Le percutant "Freja's Choice" déboule en premier et balance les riffs, comme un projectile de catapulte, sur nos tronches. Et si son refrain, le grand point fort du groupe avec la superbe voix de JB, est le plus faible de l'album, sa musique est paradoxalement la plus efficace du disque. Le second titre, "Varangian", pourrait faire office de parfait single, résumant en trois minutes l'essence du Grand Magus actuel tandis que "Forged In Iron - Crowned In Steel" rassemble à lui seul tous les sens du terme "épique" en un seul et incroyable morceau d'à peine cinq minutes trente.

"Born For Battle (Black Dog Of Brocéliande)" est simplement irrésistible : riffing affûté, refrain fabuleux, noirceur latente et grand dynamisme, voilà le topo. "Master Of The Land" est le titre le plus heavy de cette cuvée et son petit côté death metal sied à merveille au groupe qui devrait penser à plus creuser de ce côté à l'avenir. "Last One To Fall", au tempo relevé et au refrain céleste, devrait faire un malheur aux concerts du groupe. "Frost And Fire" est dans la même veine que le morceau précédent et n'apporte pas grand-chose de plus à l'ensemble, si ce n'est un très bon solo de guitare de JB, mais il fait tout de même un petit effet positif. L'interlude instrumental de rigueur "Hugr" pose une ambiance hivernale avant que le titre final, le majestueux "Everyday There's A Battle To Fight", clôt l'album de la plus belle des façons.

Nous pouvons sans grand risque nous avancer en disant que "Sword Songs" est l'un des albums heavy metal de l'année. Grand Magus est au sommet de la montagne et il y restera. Il ne vous reste plus qu'à écouter "Sword Songs" et à venir applaudir le trio au prochain Hellfest.


Man Of Shadows
Mai 2016




"Triumph And Power"
Note : 17,5/20

Après avoir fait ses armes dans le doom, Grand Magus laissait présager une évolution vers quelque chose de plus rentre-dedans. L'ex-vocaliste des Spiritual Beggars, JB a toujours confessé un faible pour le “true metal” de Manowar, de Dio et il était naturel qu'avec le temps, la musique de son groupe en soit imprégné.

Depuis le fabuleux "Iron Will", les Suédois amorçaient un virage heavy metal assumé, à la fois épique et lyrique. Un chant à la gloire de leurs ancêtres viking, au grand Nord qui porte en ses paysages le don de repousser les limites et un rêve d'absolu. "Triumph And Power" est donc une immersion totale et musclée dans ce décor ou trône le fantôme de Bathory. Ça demarre en douceur avec l'intro de ce qui pourrait devenir un nouveau classique du groupe "On Hooves Of Gold" au refrain imparable. La majorité des titres sont d'ailleurs calibrés à devenir des hymmes, du très hard rocker "Steel Versus Steel" à "Dominator" qui nous rappellent les belles heures de la NWOBHM. Les soli ne sont d'ailleurs pas en reste tout au long des 10 titres, et si les riffs bien charpentés (ou plutôt en acier trempé...) et mémorisables habillent l'album d'une tenue très virile, Grand Magus s'accorde aussi de beaux moments d'accalmie, comme les instrumentaux "Arv", "Ymer" ou encore certaines intros ("Holmgång"). Le repos du guerrier n'est pas négligé et participe à sa quête.

La voix de JB, quant à elle, n'est plus à défendre. Sa force et sa singularité sont certainement dû à un background rock / bluesy. Imparable dans les tonalités graves (l'épique et puissant "Triumph And Power"), il peut tout ausi bien se réveler un excellent chanteur de heavy metal pur et dur sur un "Fight". Difficile encore de ne pas penser à Manowar ici. Là où les Anglais replaçaient des extraits des paroles de leurs chansons dans "The Blood Of The Kings", Grand Magus s'amuse à un copier-coller d'extraits de paroles de Manowar. Mais tout est assumé, revendiqué même.

Le Grand Mage scandinave n'est donc pas là pour illustrer un complexe d'oedipe, il ne s'agit pas de tuer le père mais bien de maintenir une tradition, de perpétuer un héritage : le heavy metal dans toute sa noblesse et son lyrisme. Comme peut l'entendre un Manowar, lorsqu'il prône des valeurs comme le courage, l'honneur et le dépassement de soi. On peut taxer de kitchissime tout ce folklore, mais dans un monde rongé par le trouble et le doute, un album comme "Triumph And Power" est une bouffée d'air frais qui rappelle notre essence d'être humain, notre biologie. Un album d'utilité publique, comme la plupart des albums de Grand Magus.


Boris
Janvier 2014




"The Hunt"
Note : 15/20

La simplicité il n’y a que ça de vrai ! Grand Magus l'a très bien compris en nous offrant avec "The Hunt" un album au style simple et épuré. C’est un véritable retour dans le passé qui nous est proposé ici. Un album certes très court (9 titres à peine) mais d’une efficacité redoutable. Malgré un changement de line-up (Ludwig Witt remplace Sebastian Sippola à la batterie) et de label (actuellement chez Nuclear Blast), le groupe nous offre ici un opus sans chichis avec une batterie simple, une guitare accrocheuse et une basse malheureusement un peu en retrait. Grand Magus ouvre le bal avec "Starlight Slauter" comprenant un solo de gratte absolument énorme mettant les auditeurs directement dans l’ambiance de l’album. Fort d’un power heavy nous emmenant dans un univers de champ de bataille Nordique (notamment sur "Valhalla Rising"), le trio Suédois fait dans l’efficacité pure et dure. Malgré "Storm King" qui ne décolle pas et qui est répétitif, l’album se compose de petites pépites. Tout particulièrement le titre éponyme de ce disque : "The Hunt" avec une intro acoustique montant lentement en puissance et qui nous ferait presque nous prendre pour un chef de guerre viking. La douceur n’est pas en reste grâce à "Son Of The Last Breath", une ballade dans laquelle JB adopte une voix comparable à certains chanteurs country, le tout accompagné de violon. Un pur moment de calme. L’album se termine comme il a commencé, en beauté. "Darksädd". Un titre au rythme rapide et entraînant et aux riffs accrocheurs. Voici donc un album sans prise de tête, simple, efficace ! Un excellent moyen de se vider le cerveau après une journée de travail. Avec en bonus 3 titres démo parce que oui, 9 titres c’est vraiment très court !!!


Killheart
Juin 2012


Conclusion
L'interview : JB

Le site officiel : www.grandmagus.com