Le groupe
Biographie :

Gotthard est un groupe de hard rock suisse apparu en 1992. Depuis sa création, le groupe connaît un grand succès en Europe essentiellement, surtout en Suisse, Autriche, Allemagne, France, Italie, Suède, mais également dans d'autres pays tels que le Japon. Le groupe a souvent conquis la première place des charts suisses avec des chansons devenues des tubes tels que Heaven, One Life One Soul, Lift U Up, Let It Rain, Anytime Anywhere. Le chanteur Steve Lee décède dans un accident de moto le Octobre 2010, il est remplacé en Novembre 2011 par Nic Maeder. En Décembre 2012, Gotthard termine son Firebirth Tour en support de son dixième album. "Bang!", le onzième et le second avec Nic Maeder, sort le 4 Avril 2014. En 2017, Gotthard sort un nouvel album - le troisième avec Nic - s'intitulant "Silver". L'album "#13" sort en Mars 2020.

Discographie :

1992 : "Gotthard"
1994 : "Dial Hard"
1996 : "G."
1999 : "Open"
2001 : "Homerun"
2003 : "Human Zoo"
2005 : "Lipservice"
2007 : "Domino Effect"
2009 : "Need to Believe"
2012 : "Firebirth"
2014 : "Bang!"
2017 : "Silver"
2020 : "#13"


Les chroniques


"#13"
Note : 16/20

Déjà plus de vingt-cinq ans sur la scène européenne du hard rock, ce groupe suisse a su s’imposer et continuer sur sa lancée avec un palmarès plutôt remarquable avec ce treizième album studio, intitulé "#13", qui s’intègre dans la pure lignée des albums de Gotthard. Pour la petite histoire, la pochette d’album représente un combat de reines (combat de vaches traditionnel dans le canton suisse du Valais). Ce combat est inoffensif car contrairement aux corridas espagnoles il n’y a pas de mise à mort. En Suisse, il s’agit de choisir l’élection de la reine des reines (The Queen of Queens). Le groupe composé des guitaristes Leo Leoni, Freddy Scherer, Marc Lynn à la basse, et Nic Maeder au chant remonte donc sur le ring avec cet opus et ses treize titres.

Ce nouvel album s’attache aux fondamentaux du hard rock en alliant le rock, le blues et les ballades. Quelques surprises nous attendent, il faut bien l’avouer, pour ne pas nous déplaire. Pour démarrer dans le vif, rien de mieux que ce "Bad News" qui s’impose avec des riffs lourds, une bonne rythmique entraînante et rapide digne de Def Leppard. C’est une bonne entrée en matière efficace, continuant dans ce registre avec "Every Time I Die", morceau rapide au son plus heavy rock, aux solos de guitares saturées en duo joués sur différents jeux de guitares sur le refrain. C'est puissant à souhait. "Missteria" verse dans un pop rock à l’oriental, dans un faux genre à la Bon Jovi. L’intérêt est dans le jeu de guitares et son faux rythme de pop rock ballade, plutôt original, pour repartir sur un engagement plus rock avec "No Time To Cry" et l’accélération des guitares accompagnées de ce refrain bien appuyé. Pour continuer dans le même esprit, arrive "Better Than Love" aux allures de classic rock subtil et bien fringant, avec ce refrain enlevé. C’est du rock classique mais du rock énergique.

Cotés ballades, il faut noter les interprétations réussies de "Marry You" à la guitare acoustique ainsi que "I Can Say I’m Sorry" plus rythmée et convaincante. La petite surprise vient du titre "S.O.S" qui est une reprise du groupe ABBA, ballade très bien construite avec une introduction au piano poussant la vocalise dans l’aigu, dont l’intensité se déploie sur la deuxième phase du morceau, fusionnant avec les guitares et la batterie. Avec "Another Last Time", autre surprise fort agréable avec ce hard rock bluesy et aussi plus heavy de par le changement de la voix devenant plus grave. Excellent morceau avec le groove en plus et des guitares heavy se déchaînant et devenant encore plus combatives pour l’assaut final. "Man On A Mission" est sans aucun doute l’ultime surprise de ce blues bien trempé et acéré, avec des solos rythmés et un très bon groove qui fonctionne merveilleusement bien. Pour conclure, "Rescue Me" est introduit à la guitare sèche et les riffs électriques commencent sur un faux rythme pour devenir de plus en plus vigoureux et rebelles. Tout s’organise sur ce refrain accrocheur pour continuer sur un autre rythme plus lourd et plus agressif.

Ce nouvel album a encore la puissance de séduire les fans dans les différents registres du hard rock avec des morceaux imparables qui feront toujours le succès mérité des grands groupes de hard rock. La simplicité a parfois aussi du bon mais il faut laisser l’imagination prendre le dessus pour délivrer l’énergie musicale. Classique certainement mais c’est toujours pour la bonne cause : le rock.


Laurent Machabanski
Juin 2020




"Silver"
Note : 14,5/20

Je dis souvent que le hard rock / heavy metal est un style qui ne se réinvente pas, c’est un style vieux comme le monde (ou au moins vieux comme Michel Drucker), avec des codes bien définis. Mais cela ne signifie pas qu’un bon hard rock peut toujours surprendre en réussissant à envoyer une patate dans le nez des auditeurs. Après 25 ans de carrière, le groupe suisse Gotthard est toujours présent sur cette scène avec l’album "Silver", un nom qui n’a pas été choisi au hasard puisque les noces d’argent marquent un mariage de 25 ans.

L’album commence avec "Silver River", un morceau plus qu’excitant à l’idée d’écouter la suite de l’album. Ce n’est pas le plus hard des morceaux de rock ou le plus heavy des morceaux de metal mais il est d’une efficacité incroyable pour le style, autant grâce au riff qu’à la mélodie. Une bien belle mise en bouche ! Après un "Electrified" dans la même veine, il ne faudra attendre que le troisième titre, "Stay With Me", pour faire face à une power ballade idéale pour les promenades en voiture sous un soleil californien (même si vous vivez en France). Vient ensuite le très anecdotique "Beautiful" qui sera suivi d’un "Everything Inside" bien plus intéressant. Une intro psychée, un style sorti tout droit du Far West… Un morceau qui ressort du lot !

Après la power ballade, la ballade tout court. C’est presque une règle, il en faut au moins une par album. Ici, ça s’appelle "Not Fooling Everyone". Rien de fou mais le quota est rempli. Le prochain (très) bon morceau arrive avec "Tequila Symphony N°5". Déjà parce qu’il s’appelle "Tequila Symphony N°5" et que ça suffit à en faire un bon morceau, mais aussi et surtout pour cette instru' épique dès l’intro. A écouter sans hésiter ! Après deux morceaux sans grand intérêt, l’album se termine avec deux titres qui pourraient être des hymnes du groupe : "My Oh My" et "Blame On Me".

Le problème de l’album est là. Il alterne bons morceaux et morceaux oubliables. Treize titres c’est trop, huit ou neuf c’était largement suffisant pour ne pas avoir cette sensation de remplissage. Cela dit, on souhaite au groupe de nous sortir un album nommé "Gold" pour fêter ses 50 ans d’existence !


John P.
Juillet 2019




"Bang!"
Note : 16/20

Deux ans seulement après la sortie de leur précédent opus "Firebirth", les Suisses de Gotthard remettent le couvert avec "Bang!" dans leur version "2.0", comprenez par-là que le groupe a clairement tourné une page, voire ouvert un second livre (selon leurs propres propos, voir interview) depuis la mort de leur précédent chanteur Steve et le recrutement derrière le micro de Nic Maeder. Le premier essai de cette nouvelle formation ayant été concluant, c’est donc avec plaisir que je me plonge dans ce nouvel effort, le bien nommé "Bang!", comme un coup derrière la tête, comme un album de rock 'n' roll FF efficace et sans prétention.

Une pochette simpliste, un flingue, une jolie fille et une voiture vintage, le tout à la sauce bande dessinée, rien de tel pour se mettre dans l’ambiance avant même de pousser le CD dans le lecteur ! Attaquons justement avec le titre "Bang!", résolument rock vitaminé, avec son "main" riff me rappelant ZZ Top et son refrain calibré pour la bande FM. Je constate avec satisfaction que la production est au rendez-vous, avec un son impeccable et un excellent mix qui mettent en avant lorsque c’est nécessaire les solos de guitare du très sympathique Léo Léoni.

Ce 13 pistes se divise clairement en deux catégories :

- D’un côté les chansons rock comme "Get Up 'N Move On""Jump The Gun" avec sa pointe d’harmoniques saturées à la Black Label Society (même si ce titre n’est pas très original, il n’en reste pas moins l’un des plus efficaces de l’opus), "I Won’t Look Down" et ses violons qui me fait à la fois penser à Jimmy Page et à Whitesnake, et enfin "Red On A Sleeve" et "Mr Ticket Man" qui sentent bon le cambouis et les Harley.

- De l’autre côté des choses beaucoup plus molles comme "Feel What I Feel" (premier single de l’album bénéficiant d’un clip vidéo), "C’est La Vie", sorte d’hommage à la chanson française populaire avec ses lignes d’accordéons très "Titi parisien" et "Maybe", duo de voix homme / femme qui tire un peu sur le gnan gnan pour un groupe de la trempe de Gotthard qui fait rugir les guitares depuis plus de deux décennies (non pas que l’éclectisme soit une maladie, bien au contraire, mais parfois cela peut faire tomber dans le hors sujet).

Mon sentiment général de cet énième opus des gentils Suisses est qu’il ratisse un peu trop large, quitte à se perdre des fois dans des choses qui sont tout sauf rock, avec un côté assumé pour le FM, mais, d’un autre côté, les compos vraiment typées "rock" sont vraiment excellentes bien que j’ai toujours un peu de mal avec la voix de Nic qui gagnerait parfois à manger des cailloux pour mieux faire rugir le rockeur qui est en lui.


Byclown
Avril 2014


Conclusion
L'interview : Leo Leoni & Nic Maeder

Le site officiel : www.gotthard.com