Le groupe
Biographie :

Gothminister est un groupe de gothic metal industriel norvégien créé par Bjørn Alexander Brem (chant / programmation / instruments) en 1999. En 2000, il est rejoint par le pianiste Hallface, suivi de Machine, guitariste, et Dementia, alias la photographe Sandra Jensen (qui a développé le style artistique du groupe vers ce que nous connaissons actuellement). Gothminister sort alors son premier album en 2003 : "Gothic Electronic Anthem". Gothminister intègre alors deux nouveaux membres : Android (piano) et Chris Dead (batterie). En 2005, Gothminister sort "Empire Of Dark Salvation", plus sombre et plus lourd que jamais. Le 14 Novembre 2008, Gothminister sort un nouvel album, "Happiness In Darkness", qui mixe l'electro de "Gothic Electronic Anthem" avec les grosses guitares sombres de "Empire Of Dark Salvation". En Mars 2011, l'album "Anima Inferna" sort sur le label Danse Macabre. Le cinquième album, "Utopia", paraît en Mai 2013 chez AFM Records, suivi de "The Other Side" en Octobre 2017. "Pandemonium" sort en Octobre 2022.

Discographie :

2003 : "Gothic Electronic Anthems"
2005 : "Empire Of Dark Salvation"
2008 : "Happiness In Darkness"
2011 : "Anima Inferna"
2013 : "Utopia"
2017 : "The Other Side"
2022 : "Pandemonium"


Les chroniques


"Pandemonium"
Note : 18/20

Déjà cinq ans depuis le très bon "The Other Side". Cinq ans pour que Gothminister, qui nous avait laissé presque orphelins depuis 2017, revienne proposer du neuf. Et comme dans les vieux pots et toutes ces histoires de marmelade on en revient au même point : la règle ne change que très peu. Toujours perdu entre la langue de Goethe et celle de Shakespeare, entre Outre-manche et Outre-Rhin, toujours aussi ironique et paradoxal, la plus norvégienne des formations qui sonnent comme les Allemands revient.

Même si cette intro commence à dater en ce sens qu’elle n’est plus réellement d’actualité ("Pandemonium" étant presque uniquement en Anglas), revenons-en à l’essentiel : la musique. Ce qui tombe relativement bien puisque finalement, comme tout descendant de Ragnar Lothbrok, Bjørn Alexander Bremde et les siens savent marteler et faire mal, à commencer avec le riff de l’éponyme ø. Évidemment, ouvrir un disque par un tel découpage de cervicales annonce deux choses : la première est que le monsieur pose ses corones d’emblée sur la table. La seconde ? Que l’album va être vraiment cool ! Plus sombre que son prédécesseur, ce septième opus studio a une bonne panoplie de titres forts (on pensera notamment à "Norge") et d’autres un peu plus mélodiques ("Star") et d’autres entre les deux ("Demons"). Alors oui, comme d’habitude en matière de musiques industrielles, certains y verront du Deathstars, d’autres du Rammstein et d’autres encore pleins d’autres trucs autres. Nous, nous n’y verrons que du Gothminister qui nous pond un autre album de grande facture (que dire de l’hypnotique "Kingdom Rises" ou de l’épique "Run Faster" ?). L’intro "Abgrund" avait prévenu : ce nouveau disque entend traîner l’auditeur dans les abysses d’un monde où règne le noir et les orgies gothiques.

Depuis plus de vingt ans, Gothminister nous abreuve de ce mélange entre musique électronique, metal industriel, inspirations gothiques et d'humour noir. Et avec "Pandemonium", la bande frôle de nouveau l’apogée de son art. Bref, un peu comme dans Harry Potter, le ministre des Goths vient de tenir une réunion extraordinaire cinq ans après la dernière. Il en profite pour remettre les pendules à l’heure et remettre un peu plus de pics et de noirs sur les tenues de ceux qui, jusqu’à ce matin, voyaient encore un peu trop de couleurs joviales et arc-en-ciel dans ce monde. "This is your darkness, nothing will remain…"


Rm.RCZ
Janvier 2023




"The Other Side"
Note : 17/20

Perdu entre langue de Goethe et langue de Shakespeare, entre Outre-Manche et Outre-Rhin, Gothminister est un des dignes représentants des musiques industrielles norvégiennes. Alors révise ta géo avec le professeur bourré parce qu’on déplace la Norvège jusqu’à l’amener entre sonorités teutones, ricaines et british pour revoir l’intégralité de l’indus. Bref, le ministre du Goth est de retour et avec lui les godasses démesurées, les fringues excentriques et les repas au clair de lune à bouffer chandeliers et chauves-souris. Préjugés déplacés laissés de côté, entrons dans le vif de ce nouvel album de Gothminister, un petit sixième dénommé "The Other Side"...

Sur cette somptueuse intro très peu claire et hautement perchée, signifions simplement qu’en près de vingt ans de carrière, Gothminister n’en est que "seulement" à son sixième album. Certainement pas le groupe le plus prolifique du siècle, Gothminister n’en est pas moins un incontournable du genre. Genre appelant évidemment aux sonorités martiales, voix plus que graves et refrains assez répétitifs mais ô combien envahissants. "The Other Side" n’échappera d’ailleurs pas à la règle en proposant son lot de titres marteaux (à l’image de ses deux premiers titres "Ich Will Alles" et "The Sun"). Et c’est le cœur balançant entre l’allemand et l’anglais que Gothminister s’exprimera tour à tour dans ces deux dialectes. D’ailleurs, osons le dire, "Der Fliegende Mann" pour moitié dans la langue de Mario Götze et d’Helmut Kohl a un impact non négligeable qui est, disons-le, un excellent titre. Et il en va ainsi pour le reste de l’album, pas vraiment de déceptions au programme même pas du tout pour ainsi dire. Gothminister ne prend pas de risques certes, mais sort ses refrains les plus accrocheurs dans le calme ("Aegir Darkscene.org") comme dans la tempête ("Taking Over"). Ce disque est parsemé d’ambiances en tout genre et de pistes plus que travaillées ("We Are The Ones Who Rule The World" est le plus bel exemple d’atmosphère totale). Même si le côté metal indus est parfois en retrait pour favoriser un rock gothique ou indus, le résultat n’en est pas moins déplaisant ("All This Time").

Bref, soyons concis et précis, ce nouvel album est un très bon cru, sans nous montrer sa face sombre ni même sa face hippie, Gothminister nous dévoile son "The Other Side" et ajoute de nouvelles raisons d’apprécier l’indus. En plus d’une demi-heure et cinq minutes de nouveaux sons, Gothminister prouve qu’il est toujours une référence de metal gothic-indus et là demeure la recette sempiternelle des sorties de Bjorn Alexander Brem (oh pardon "Gothminister") et compagnie. A écouter, recommander et réécouter pour tous les fans du genre !


Rm.RCZ
Février 2018




"Prime Incursion"
Note : 13/20

Je me suis souvent demandée ce que ça donnerait si des zombies envahissaient la planète... Mais attention, pas des zombies débiles qui avancent les bras en avant en hurlant "Brain", non, non, des zombies "intelligents" de ceux qui, une fois la race humaine éradiquée, se mettraient à vivre entre eux. Au bout d’un moment forcément, certains prendraient des instruments et se mettraient à faire de la musique. Et ça donnerait quoi cette musique ? Voilà la grande question. Beaucoup d’entre vous vont me dire "Ben ça existe déjà… et Rob Zombie alors ? C’est du vent ?". En réponse à toutes mes questions ainsi qu’à vos répliques, j’ai trouvé THE réponse en la présence du dernier album de Gothminister. Un groupe qui va plus loin que quiconque dans le concept zombie. En effet, "Utopia" n’est pas un opus comme les autres. Je le vois plus comme une comédie musicale que comme une suite de chansons aux thèmes variés. Ici, tous les morceaux mis bout à bout racontent une histoire, celle-là même qui répond à ma toute première question.

Bon, d’un point de vue purement musical, ce n’est pas l’album de l’année c’est sûr, pourtant il recèle de bons titres entrecoupés d’instrumentaux sympa. Dans un style gothique un brin electro, un peu à mi-chemin entre Tiamat et Oomph !, Gothminister nous emmène dans son univers et on y est happés sans vraiment s’en rendre compte. "Someone Is After Me" est le premier titre à texte que l’on entend, et tout de suite on l’a en tête, facilement abordable et tout aussi simple à comprendre, il reste incrusté dans le cerveau longtemps après son écoute. "Nightmare", quant à lui, est beaucoup plus sombre mais néanmoins, malgré cette ambiance très noire, les guitares et la batterie ne sont pas spécialement lourdes, ce qui amène un peu de légèreté au morceau. Il y a bien sûr des chansons plus calmes comme "Afterlife" et "All Alone", toutes deux appuyant sur la corde sensible de l’auditeur avec plus ou moins de succès. La surprise vient de "Raise The Dead", un titre nettement plus rapide que les autres, il présente un côté heavy rétro agréablement surprenant.

Je ne peux bien évidemment pas finir cette chronique sans parler d’"Utopia", le titre éponyme. C’est avec cette chanson que le groupe a défendu ses chances lors de la demi-finale norvégienne de l’Eurovision, mais malheureusement ils se sont faits recaler car il y avait trop de sang et de zombies sur scène. Au final, voici un album qui, juste à l’écoute, n’est pas indispensable mais par contre doit révéler tout son potentiel en live, car comme le titre Bjørn Alexander Brem en personne dans la présentation de l'album : "Peut-être que l’enfer n'existe qu'ici sur terre ?"


Killheart
Avril 2013


Conclusion
Le site officiel : www.gothminister.com