Le groupe
Biographie :

Gonin-Ish veut dire en japonais « des chansons unifiés par 5 membres ». Le projet du groupe remonte à 1995. Les 5 membres participe à toutes les étapes de la création de leur univers, écrivant leurs chansons, paroles, développent leur visuel (artwork en collaboration avec Mr. Shin-Rock), enregistrent et masterisent eux-mêmes. En 2005, ils trouvent un deal avec un distributeur au Japon jusqu’à que le label Season Of Mist en 2008 les signe et permettent à Gonin Ish de s’exporter à travers le monde. Leur album "Naishikyo-Sekai" est sorti le 11 Octobre dernier. C’est leur deuxième album mais le premier à sortir extra-frontière. Qualifier le son de ce groupe n’est pas chose aisé tant ils sont novateurs. Progressive metal disons, le titre de l’album pourrait se traduire par "notre propre monde".

Discographie :

2000 : "Gonin-Ish"
2008 : "Naishikyo-Sekai"


La chronique


On n’écoute pas l’album, on le vit. Déjà, lorsque l’on met le CD dans le lecteur, on aperçoit que la sixième chanson dure 19 minutes, celle-ci est la dernière de l’album. La plupart des morceaux font 7 minutes. L’intro, (chanson 1) dure un peu plus de 2 minutes et nous fait traverser le long corridor noir qui englobe le groupe. Impossible de décrire cette intro d’ailleurs. Alors qu’on pourrait le faire à la 25e seconde, la guitare électrique part et prend son envol littéralement. Nous entrons dans un cauchemar, c’est du death au début, mais le synthé au son spécial dans cette intro nous empêche de visualiser le monde dans lequel nous entrons. Ça doit être simplement "leur propre monde" comme le titre l’indiquait. Passons à la chanson 2. Ce qui est bien, c’est que sur le disque il y a une traduction Anglaise des écritures Japonaises des titres. La première intitulée "Tokoyami Kairou" pouvait se traduire par "Eternally Dark Corridor". Intéressant par rapport à ce que je vous ai dit. La seconde se nomme "Narenohate" et se traduit en Anglais par "Na Re No Ha Te"… Bon si le groupe veut nous emmener dans son monde, c’est réussi : nous sommes tout simplement déroutés mais absolument épris par la richesse de la musique. On peut le sentir ce travail énorme. C’est du Pink Floyd Japonais en version metal !! Il est aussi difficile de traduire celle du groupe mythique autant que celle de Gonin Ish et pourtant dès l’apparition de la voix féminine - dans cette première chanson - et des instruments, guitare et batterie essentiellement, on sent l’influence du visual kei. Cela m’a fait penser au groupe Onmyouza avec ses chants dévastateurs et souvent criés. En fait, le fait de mettre du synthé enlève complètement le death metal bien présent dans cette chanson, dans une partie de celle-ci du moins car quand la voix s’emporte vers la fin, quelque chose qui va plus dans la folie. Gonin Ish c’est de la démesure complète. C’est une nouvelle forme qui se crée. Leurs morceaux sont d’une extrême profondeur. Je pense que l’on pourrait mettre cette musique dans les musées d’Art Moderne à Paris ou dans le célèbre Tate Modern de Londres. C’est une expérience d’écouter cet album. Le morceau 2 se termine par du piano bien reposant. Le morceau 3 me fait peur : "The Spiral Temple" est la traduction de la chanson. Au début, de la basse, ça me fait penser à un western de Sam Peckinpah. 40ème seconde, renversement total avec la voix féminine qui prend plusieurs intonations passant de l’aigu au grave avec un son très metal qui ferait penser dans les certains passages à Dir En Grey, l’un des groupes les plus noirs du visu Japonais. Ce groupe est d’ailleurs assez barré dans leurs clips. Leur seule vidéo est "Muge No Ito" ("Free Man") disponible sur leur MySpace (fait à partir d’images live et studio au début). La troisième chanson est dans la même veine que la deuxième très death, toute en folie. La quatrième est somptueuse, superbe intro au piano, c’est de la pop japonaise à la voix de la chanteuse et sans le moindre son fort, des coups de batterie juste ce qu’il faut. Mais comme c’est Gonin Ish, c’est avec une surprenante double voix féminine / masculine (en fait il n’y a que la chanteuse, et ce sont deux intonations liées en une) au milieu de la deuxième minute qu’il renverse complètement le morceau pour le faire basculer dans une folie totale. Onmyouza le faisait assez souvent d’ailleurs. Mais cela montait crescendo et ne redescendait plus. Là ici c’est passager : début de la quatrième minute, cela redevient calme, le piano revenant seulement pendant l’espace de quelques instants. Déroutant complètement ils passent de la folie la plus complète et reviennent dans le calme le plus complet 30 secondes après. Premier album si riche, à la maturité surprenante, l’un des plus révolutionnaires dans le son qu’il m’a été permis d’écouter. Le début ressemblait à de la pop, la fin de celui-ci y ressemble toujours, ils mixent le metal avec et ne sonnent pas du tout faux pour autant. Grâce à un solo de guitare électrique qui me rappellent certains groupes US des 90’s sans pouvoir les nommer pour l’heure étant entré dans le monde de ce groupe en provenance du Japon. "Jinbaika" était le titre de la chanson 4, "Parasite Flower" en Anglais. Je comprends mieux mon ressenti… Je ne vous cacherai pas que la cinquième chanson est surprenante également : chant religieux dès la minute passée alors dans les 60 secondes précédentes, nous entendions des sons parasites, rappel de la quatrième chanson, je ne sais pas, on pouvait percevoir le bruit des oiseaux également : inspiration géniale ou démence complète. La première apparition de la voix sonne plus de la folie qu’autre chose. Cette chanson s’intitule toutefois "Free Man"… Un homme complètement déstabilisé. Voilà, quand je cherchais des références de groupes Japonais, il y a Deathgaze (chanson à écouter : "Face Human, Raze Human"). Ce qu’il y a de différent dans Gonin Ish, c’est que les parties chantées et qui font partie intégrantes du visual kei sont enlevés pour faire quelque chose de noir et à la fois par la voix féminine et l’utilisation du synthé rythmé et novateur c’est évident. Je me rends compte que le groupe a puisé dans toute la culture musicale Japonaise pour en retirer leur son propre car dans une seule et même chanson, plusieurs genres co-existent et font sens dans la mesure où leur son est travaillé, une musicalité ainsi qu’une progression demeurent et est finalement cohérente dans ce que veut décrire le groupe, leur monde qui font unité lorsque les 5 membres prennent part à la chanson. On remarque d’ailleurs que lorsque ceux-ci jouent de leur instrument en même temps, la chanson prend une autre dimension. Gonin Ish avec leur deuxième album "Naishikyo-Sekai" bouscule le paysage musical, impressionne, agace, révolutionne. Un album complètement dément.


Davydeush
Janvier 2009


Conclusion
Note : 20/20

Le site officiel : www.gonin-ish.com