"Spreading The Wings Of Hope"
Note : 18/20
L’optimisme renaît chez Golgotha. Deux ans après sa renaissance, le projet mené par
Vicente J. Paya (guitare, Bis•nte, Unbounded Terror, Yskelgroth), complété par Tomeu
Crespi (batterie, Hyde XXI), Andrew Spinosa (basse / chant saturé, Unbounded Terror, In
War), María J. Lladó (chant clair, Bis•nte) et récemment Dan Garcia (guitare, Sons Of
Cult) dévoile "Spreading The Wings Of Hope", son sixième album.
"For Every Tear" nous envoûte sans attendre grâce à une atmosphère douce mais
relativement sombre, où entrent en scène les deux voix, ainsi qu’une saturation entêtante et
lancinante qui drape naturellement la marche mélancolique. D’abord assez calme, la
rythmique n’hésitera pas à s’enflammer grâce à une double pédale massive et une approche
beaucoup plus vive, mais elle reviendra vite à ses tonalités majestueuses tout comme
"Gilded Cage" qui se pare d’une dissonance apaisante pour nous séduire. La voix claire
navigue entre des éléments accueillants et enjoués alors que les hurlements se heurtent à
des parties plus saccadées pour accentuer leur dimension abrasive, mais "A Solitary Soul"
parviendra à créer un équilibre entre les deux et à les lier dans ses tonalités torturées tout
en laissant les deux vocalistes se relayer pour mieux nous captiver. Les claviers complètent
le son pesant jusqu’à ce que "Hear Their Cries" ne prenne la suite en renforçant sa dualité
assumée et en lui offrant agressivité et mélodies au bon moment, mélangeant parfois les
ambiances pour mieux les séparer ensuite.
La lenteur nous écrase à nouveau avec "Human
Vultures" malgré ses touches spasmodiques qui complètent les passages les plus pesants,
mais c’est principalement la chanteuse qui mène la barque sur ce morceau, auquel
succèdera la lumineuse "Closed Heart" où le growl offre un poids supplémentaire à la violence
sous-jacente qui resurgit parfois. "Spreading The Wings Of Hope" prend sans attendre la suite
en dévoilant son oppression à peine calmée par le chant clair inquiétant dans un premier
temps, mais les guitares aériennes finiront par adoucir le mélange, qui retourne se terrer
dans une nostalgie majestueuse avec "Hope As Guide", le dernier titre, où l’équilibre entre les
différents éléments est à nouveau parfait pour nous conduire au silence après un dernier
refrain.
Malgré les épreuves, Golgotha a su renaître de ses cendres et se renouveler, proposant
aujourd’hui une recette efficace qui fait ses preuves. "Spreading The Wings Of Hope" peut
fièrement trôner à la tête de la discographie du groupe.
"Mors Diligentis"
Note : 16/20
Je ne passerai pas par quatre chemins. Je ne connais rien du doom metal. C’est sans doute le style que je néglige le plus, en partie par désintérêt. Je ne me suis jamais vraiment attardé à investiguer ce genre plus en profondeur, alors je n’irai pas prétendre que j’en connais les us et coutumes. Je pourrais très bien nommer une panoplie de groupes sortis tout droit d’un article Wikipedia, mais ce serait de mauvaise foi. Alors pour cette chronique, j’irai avec mon cœur, ce que la musique m’inspire et ce sera pour moi un baptême doom.
Golgotha, arrivant directement d’Espagne, existe depuis 1992. "Mors Diligentis" est le cinquième album studio du groupe, mettant en avant-plan leurs deux nouvelles chanteuse, Maria J. Llado (chant clair) et Miriam Vallés (growl).
Ce qui me vient immédiatement en tête lorsqu’il est question de doom, c’est des riffs de guitare langoureux sous fond de rythmes lents, des chants mélodieux ou growls mélancoliques venant appuyer des émotions plutôt sombres. La lenteur est donc de mise. C’est le cas sur la pièce d’ouverture "My Burden" qui combine donc chant clair et growl sur une atmosphère gothique affligée.
Le tempo s’accélère quelque peu sur le deuxième morceau, "Our Trust Betrayed", autant que le doom le permet. Le test pour moi vient en troisième position sur l’album, avec un morceau de huit minutes, purement doom j’imagine, avec une lenteur qui vient à nouveau tester ma patience. C’est peut-être en partie pourquoi je n’aime pas le doom, car elle met en lumière mes défauts. Sans farce, je préfère de loin le metal rapide, mais ce n’est pas du tout la mission première du doom, donc cette discussion est plutôt futile.
Je crois sincèrement que du peu que je connais du doom metal, Golgotha maîtrise bien les codes du genre et livre avec "Mors Diligentis" un album qui saura plaire aux amateurs du genre. À savoir s’il révolutionne le tout, seuls ceux-ci seront en mesure de le confirmer. Pour ma part, comme première incursion dans le genre, je n’ai pas détesté.
"Erasing The Past"
Note : 14/20
C'est après une carrière assez tumultueuse faite de pauses et de changements de line-up que nous retrouvons le groupe de doom espagnol Golgotha.
En effet, fondé par Vicente en 1992, le groupe a connu depuis plusieurs rebondissements pour revenir en 2014.
Ils sortent en cette fin d'année leur quatrième opus, "Erasing The Past", après un EP en 2018.
Nous découvrons ainsi huit morceaux d'un niveau pas vraiment égal qui rendent l'album assez bancal.
Il y a cependant de bonnes choses avec des titres comme "Burning The Disease" qui se trouve être lumineux et qui fait bien son boulot.
"Enveloped In Fog", qui est lent et langoureux, nous enveloppe dans une belle mélancolie étrangement réconfortante alors que le titre plus goth pop "Distorted Tears" se veut plus léger et dynamique.
Et enfin, assurément le meilleur morceau de l'album, "The Way To Your Soul" met la barre haut en nous rappelant les vieux albums des années 90 de My Dying Bride !
C'est un titre captivant et planant à souhait avec de belles nappes de synthé très présents.
Le chant cair masculin y est plus gothique, allant parfaitement avec le reste de la musique tout comme les growls bien sombres.
La seconde moitié de l'écoute est plus difficile avec une baisse de qualité dans les compositions.
On a ainsi des morceaux trop simplistes comme "New Hope" ou "Land Of Defeat",
et un vrai manque de profondeur qui fait passer le temps trop lentement comme "Rewrite Your Destiny" et "Erasing The Past" qui débute pourtant bien.
En conclusion, cet opus n'est pas une franche réussite,
et même si les quatre premiers morceaux sont vraiment agréables, cela ne rattrape pas le niveau des quatre autres et c'est bien dommage car l'on peut voir dans des titres comme "The Way To Your Soul" un vrai talent !
A creuser dans ce sens-là peut-être ?
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