Comme dans un doux et sanguinolent péplum, l’horizon se trouble, le soleil se cache et le tonnerre diluvien s’abat (et pas s’abbath). Les goutes dégoulines sur des corps dévêtus, musclés et huilés alors même que nous ne sommes pas entrain de jouer une scène ni avec Jacquie, ni avec Michel. En fait, pour tout dire, ça sent la sueur, le sang, ça sent l’OST et la superproduction américaine. Mieux ! Ça sent les blockbusters à la testostérone, le sable et les guerriers ainsi que les lames qui coupent des têtes. Zack Snyder irait même plus loin en avançant ses 300 pour dire que ça sent les couilles. Et finalement, c’est assez logique quand on voit un nouvel album de Godsmack cavalait dans d’immenses trainées de poussières...
Quid d’un hypothétique roulage de pelle entre dieux ou d’une B.O un peu trop bodybuildée, le nouveau Godsmack s’intitule "When Legends Rise". Et quand la légende se rise, ça sort la musique de bonhomme. Puisque de toute façon Gerard Butler est le meilleur Léonidas de l’histoire du cinéma, "When Legends Rise" pourra désormais habillement habiller les prochaines sorties de Gégé (enfin, il prend de l’âge pépère). Gros kick dans ton bide de perse ou pas, "When Legends Rise" recrache onze titres dans la pure tradition Godsmack, à savoir une espèce de heavy-stoner piqué à la gazoline ("When Legends Rise", "Let It Out"). Comprendre donc ici que les grosses guitares aux gros potards sont de sortie, que les riffs barbus les accompagnent et que les refrains s’apparentent à des hymnes de guerre irrigants quelques terres de plus de liquide rouge ("Under Your Scars", "Say My Name", "Someday"). Il est évident que Godsmack est une référence en la matière, personnellement je dirai même depuis "Faceless" (2003). Peu de formations peuvent se targuer de sortir des sons de cette trempe. Et qu’on en rigole ou pas, avouons que cette touche "easy-listening à grosses baloches" fera toujours son petit effet auprès de quelques demoiselles lorsqu’on la dégaine. Ben oui, n’oublions jamais ça, on écoute Godsmack parce qu’on est des bonhommes, des vrais, des durs à cuire, des qui veulent "pêcho de la femelle". Et entre deux concours de quéquéttes, on sait quand même apprécier un bon riffing ("Bulletproof", "The Eye Of The Storm"). Avec tout cela, ce "When Legends Rise" vaut bien un Léonidas sur 20. Ben oui, un Jeff de Bruges sur 20 ou un Galak au chocolat blanc sur 20, ce serait quand même moins viril...
Ne le cachons pas, ce nouvel album de Godsmack ne réinvente pas le moins du monde Godsmack. Toutefois, ne le cachons pas non plus, ce nouvel album de Godsmack qui ne réinvente pas le moins du monde Godsmack est, quand même, sacrément bien foutu. D’ailleurs, je dirais même qu’il est carrément sacrément bien foutu. Bref, Godsmack fait du Godsmack et le fait bien !
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