Le groupe
Biographie :

Goath est un groupe de black / death metal allemand formé en 2015 et actuellement composé de : Nils Fjandannson (basse / chant), Serrator (batterie / Kingbéast, Total Hate, ex-Ardent Spirits), Goathammer (guitare, chant / ex-Deathronation). Goath sort son premier album, "Luciferian Goath Ritual", en Mars 2017 chez Ván Records, suivi de "II: Opposition" en Mars 2018, d'un album live en 2019, et de "III: Shaped By The Unlight" en Avril 2021.

Discographie :

2017 : "Luciferian Goath Ritual"
2018 : "II: Opposition"
2019 : "Live Supremacy" (Live)
2021 : "III: Shaped By The Unlight"


La chronique


Les Allemands de Goath sont de retour avec leur troisième album judicieusement nommé "III: Shaped By The Unlight" et comme d'habitude les amateurs de finesse et de dentelle vont faire une syncope. Le groupe pratique un death teinté de black assez brutal et direct dans une optique old school, donc l'accent va être mis sur l'ambiance diabolique plus que sur la course à la vitesse ou la technique.

Sur les deux précédents albums ,on pouvait parfois penser aux premiers albums de Belphegor par exemple à l'époque où le groupe était plus poisseux et plus death metal, donc jusqu'à "Necrodaemon Terrorsathan" en gros. Goath n'hésite pas non plus à balancer quelques louches de thrash au milieu de tout ça et plus c'est sale plus ils sont heureux. "Symbiosis Of Vengenace And Guilt" ouvre l'album et après une petite minute de mise en place, le morceau démarre et le groupe envoie les blasts. C'est brutal avec un son de guitare tranchant et ça sent très fortement le old school et une influence Deicide se fait sentir aussi sur les passages les plus old school. Comme je le disais, le death / black de Goath préfère balancer une ambiance diabolique et poisseuse que faire un concours de vitesse ou une démonstration technique, malgré des blasts pourtant très fréquents sur ce nouvel album. "Pretending To Serve While Raping" est d'ailleurs une sacrée boucherie d'à peine plus de deux minutes qui démonte tout sur son passage et fonce tête baissée dans le mur ! Le morceau-titre quant à lui est plus dans une veine black / thrash'n'roll et n'atteint pas non plus les trois minutes. Le tracklisting est d'ailleurs assez varié puisque ce genre de morceaux courts et très directs en côtoient d'autres plus longs qui approchent les six ou sept minutes et développent par conséquent quelque chose de plus construit. Les différentes sonorités sont plutôt bien équilibrées aussi et on entend presque autant de death démoniaque et malsain que de black brutal et primitif. "Dissolving Flesh Redemption" rappelle d'ailleurs presque autant Mayhem que Marduk avec ses riffs malsains et dissonants et ses blasts de bourrins.

En voyant toutes ces références, vous vous dites que le groupe n'invente rien, certes ce n'est pas faux. Mais même si on peut les repérer, ces influences ne mènent jamais à un plagiat et on sent plutôt que le groupe est resté sur ses classiques et que cette formule lui convient parfaitement. Parce qu'il faut avouer que dans le genre, Goath est plutôt doué et ses morceaux, s'ils ne sont pas très surprenants, sont assez efficaces et élaguent tout ce qui dépasse. Le chant passe lui aussi par tout le spectre sonore de l'extrême ou presque avec des growls profonds, de cris plus black et par moments un chant grave que ne renierait pas un certain Attila. Par rapport aux deux précédents albums, il n'y aura pas de grosses surprises et si l'univers du groupe vous est déjà familier, vous allez vite vous y retrouver. Niveau production, les guitares sont tranchantes et sales mais le son global est bon et la batterie sonne de façon plutôt organique, ce qui fait toujours plaisir à entendre (oui, c'est ma marotte...). Goath ne sort pas des clous et balance un black / death frontal et crade à l'ancienne et il faut avouer que dans le genre, "III: Shaped By The Unlight" fait plutôt bien le boulot. L'ambiance devient d'ailleurs plus pesant et malsaines sur les deux derniers titres de l'album qui sont aussi les deux plus longs. Le groupe en profite pour développer un peu plus ses ambiances et jouer sur les variations rythmiques. Encore une fois, cela n'invente rien mais c'est tout de même bien foutu, on sent que le groupe connaît ses classiques et c'est foutrement efficace donc que demande le peuple ?

Un troisième album qui continue sur la lancée des deux précédents avec un death / black sale, violent, poisseux et old school qui déboîte pas mal. Goath applique certes d'anciennes formules mais le fait bien et utilise suffisamment de sonorités pour balancer un metal extrême équilibré qui défonce autant qu'il oppresse.


Murderworks
Juin 2021


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/goath666