"Unhealthy Mechanisms"
Note : 15/20
Deux ans après leur premier album éponyme, les thrashers de Go Ahead And Die sont enfin de retour avec une nouvelle galette sous le bras : "Unhealthy Mechanisms". Basé à Phoenix en Arizona, le trio composé de Max Cavalera, de son fils Igor Amadeus (qui est âgé de 28 ans) et du batteur Johnny Valles a placé la barre très haut en composant 10 titres dans la veine de Sepultura et Nailbomb.
Dès les premiers riffs du morceau "Desert Carnage" qui ouvre les hostilités, on se rend tout de suite compte que les Brésiliens ne sont pas encore décidés à mettre de l’eau dans leur vin. La voix rauque de Max s’accorde parfaitement avec la violence primaire de la musique du groupe, laquelle se situe à mi-chemin entre thrash et metal indus. Minimaliste et brutal à souhait, le son de Go Ahead And Die n’est pour autant pas incompatible avec une certaine forme de groove qui n’est pas sans rappeler les albums de Soulfly.
Alors qu’on enchaîne avec "Tumors", le tempo ne ralentit pas, bien au contraire. Après le brutal "Drug-O-Cop", la musique de Go Ahead And Die se faire plus punk - voire crust - alors que le groupe entame le morceau "No Easy Way Out". On poursuit dans la violence la plus intense et la plus dépouillée avec "M.D.A" avant de poursuivre sur un morceau plus punk que jamais ("Chasm"). Entre metal indus et crust-core, le titre "Cyber Slavery" illustre parfaitement le discours anti-technologique du groupe. Par la suite, on frôle le death metal à la Obituary avec le titre "Blast Zone". Enfin, le morceau éponyme de l’album, "Unhealthy Mechanisms", est sans doute celui qui rappelle les origines du groupe. On a en effet l’impression d’écouter un mix entre du Sepultura époque "Chaos A.D." et du Nailbomb.
Un grand moment de thrash metal, le tout avec un soupçon de crust et d’indus. Culte !
"Go Ahead and Die"
Note : 16/20
Premier album pour Go Ahead And Die ! Créé en 2020 par l’hyperactif musical Max
Cavalera (guitare / chant, Cavalera Conspiracy, Killer Be Killed, Soulfly, ex-Nailbomb,
ex-Sepultura…) et son fils Igor Amadeus Cavalera (basse / guitare / chant, Healing Magic,
Lody Kong), le groupe recrute Zach Coleman (batterie, Khemmis, Dagon, Black Curse,
Aat) et compose "Go Ahead and Die".
D’où vient le nom du groupe ? D’une traduction littérale d’une insulte en japonais. Ca vous
met dans l’ambiance, n’est-ce pas ? Parfait, car le groove / thrash / death du groupe ne va
pas vous ménager, à commencer par "Truckload Full Of Bodies", un morceau énergique sur
lequel on découvre (ou redécouvre pour les amateurs de Soulfly) le duo vocal Cavalera
tout en remuant le crâne. "Toxic Freedom" propose des influences punk sombres et
vindicatives tout en promettant de beaux mouvements de foule, alors qu’"I.C.E. Cage" nous
laisse penser que la fosse ne tiendra pas en place ! Dissonance et énergie brute se donnent
rendez-vous sur "Isolated Desolated", un morceau assez lourd et dérangeant, puis "Prophets
Prey" nous replacera dans une optique de mosh pit sévère sous une avalanche de batterie et
de saturation.
On continue avec "Punisher", un morceau très brutal et énergique qui laisse les
influences thrash et l’esprit punk s’exprimer avant de nous écraser avec cette partie finale,
puis "El Cuco" ralentit le tempo pour un mélange sonore assez surprenant et parfois
inquiétant. "G.A.A.D." nous propose une sorte de compromis entre noirceur et dissonance tout
en conservant ces patterns énergiques, puis "Worth Less Than Piss" nous fait revenir dans
l’énergie brute et désordonnée d’un thrash / groove brut. La fin de l’album se dessine avec
"(In The) Slaughterline MFi T", un titre qui mélange énergie et retenue pour finalement offrir un
solo perçant sur la fin, puis la longue "Roadkill" viendra clore l’album avec l’une des
compositions les moins accessibles de cet album, qui reste tout de même accrocheuse
quand on aime cet univers.
Sans surprise, "Go Ahead and Die" est un album de qualité. Mais qui pouvait douter de Go
Ahead And Die sachant qu’il y avait des Cavalera aux manettes ? Assez différent tout en
restant similaire au reste de l’oeuvre des membres, c’est une valeur sûre.
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