Le groupe
Biographie :

Gnô est un groupe français de rock-metal-pop formé en l’an 2000 par Christophe Godin, Gaby Vegh et Peter Puke bien décidés à écumer la planète jusqu’à l’an 3000 environ, parce qu’il faut voir grand... Leur premier album sorti en 2001 "Trash Deluxe" leur a permis de se faire connaître et de cotoyer sur scène quelques grands musiciens comme Ron Thal (Guns N' Roses), Popa Chubby, TM Stevens (Steve Vai, Joe Cocker, James Brown)... Ils ont repris la route en 2011 accompagnés de leur dernier album "Cannibal Tango" et depuis, on ne les arrête plus. Août 2012, Gnô signe avec le label Send The Wood Music et marque le temps de la composition pour de nouveaux titres Gnôtesques... La sortie de son troisième opus "Crass Palace" est prévue le 15 Avril 2013. En 2014, les activités professionnelles de Christophe Godin étant de plus en plus prenantes, il décide de quitter le groupe permettant ainsi l’arrivée de Djul Lacharme (guitariste en autres de Alpha Blondy). Le quatrième album "Sick Princess" sort le 25 Novembre chez Send The Wood Music / Season Of Mist.

Discographie :

2001 : "Trash Deluxe"
2011 : "Cannibal Tango"
2013 : "Crass Palace"
2016 : "Sick Princess"


Les chroniques


"Sick Princess"
Note : 18/20

Recevoir un disque, c’est cool, recevoir du physique c’est encore mieux mais qu’est-ce qui est mieux que cool et encore mieux ? Recevoir le nouvel album d’un groupe que l’on apprécie fortement et qui reste à l’heure où ces quelques lignes sont écrites une des plus grandes baffes musicales live… Les amis, j’ai aujourd’hui le plaisir de vous présenter "Sick Princess", le nouvel album de Gnô qui voit le jour sous la bannière du label héraultais Send The Wood Music.

Certes Gnô a connu un changement de personnel ces derniers mois avec le départ de Christophe Godin dont l’activité professionnelle devenait de plus en plus prenante (mais ne vous inquiétez pas, vous retrouvez-le en  guest  de luxe sur l’instrumental "Gone With The Strings" !) mais le groupe a accueilli Djul Lacharme, guitariste entre autres d’Alpha Blondy. Le power trio (la formule magique de Gnô) pouvait donc s’atteler à un nouvel opus. "Sick Princess" compte 12 morceaux pour près de 51 minutes de rock / metal / pop où l’on trouve de tout sauf de la  branlette cosmique, c'est-à-dire que chez Gnô on ne fait pas semblant, ça envoie sévère, on va, on vient, ça part, ça revient. Bref, un délice auditif. Comme je vous disais un peu plus haut, j’ai eu l’immense plaisir il y a quelques années de voir Gnô sur scène et ce set reste un des meilleurs concerts auxquels il m’a été donné d’assister, mais Gnô sur galette c’est tout aussi bon, croyez-moi. "Sick Princess", c’est du Gnô pur jus, et même s'il y a un changement de marque au sein du groupe, il y a cette pêche si indescriptible, c’est super bien écrit, et puis on assiste, il faut le dire, à une terrible démonstration de maniement d’instruments. Djul, Peter et Gaby font tout sauf semblant ! Un titre comme "Sick Princess" en est le parfait exemple mais tout l’album est bon et si vous ne connaissez pas l’univers, le monde de Gnô, il vous permettra de rentrer de plein fer dans ce mélange si habilement maîtrisé de rock, metal et de pop.

Sur "Sick Princess", Gnô s’amuse, on ressent une aisance limite vexante tellement c’est bien exécuté, jetez-vous donc sur "Moron" où le très charismatique Arno Strobl (encore une figure de notre belle scène) fait un feat du tonnerre… Et puis que dire du très beau "Shine Like Heroes" écrit en la mémoire de David Bowie et Lemmy Killmister (c’est peut-être un détail mais cette dédicace démontre bien l’éventail d’influences du groupe et de ses musiciens). Il n'y a rien d'autre à faire que de se mettre à l’aise, écouter et laisser faire la musique. Bon, les amis, vous l’avez très certainement compris, "Sick Princess" est un très bon album qui saura ravir un grand nombre d’entre vous, j’en suis certain. J’étais content de recevoir cet album, je dois vous avouer que je ne suis point déçu mais alors pas du tout.

Comme à mon habitude, un petit tour dans le monde de la création, le digipack est de toute beauté (avis aux collectionneurs), superbement habillé par le travail artistique signé Pier Bernard et Peter Puke avec comme modèle Vera Garcia. En résumé, je dirais que Gnô signe encore une fois avec "Sick Princess" un album somme toute intéressant mais surtout très attirant et qui démontre à quel point on a chez nous des musiciens géniaux certes, mais surtout de grande classe. Ne passez pas à côté de cette pépite, pour ça vous avez le choix, soit auprès du groupe qui, j'en suis sûr, se fera un plaisir de vous dédicacer en plus la galette mais également auprès de STWM car "J’aime la musique, je la soutiens" ne l’oubliez pas… Rien à rajouter, tout est dans l’album !


Vince
Novembre 2016




"Crass Palace"
Note : 16/20

Ce mois d’Avril semble définitivement être chargé en bonne surprises, rubrique metal cocorico. Après, notamment, l’excellent album de 6:33 et Arno Strobl, je m’attaque au troisième album de Gnô, "Crass Palace" .Le talentueux trio mené de main de maître par Mister Christophe Godin depuis plus de 10 ans récidive deux ans seulement après la sortie de leur second opus (lorsqu’on sait que 10 années sont passées entre la sortie du premier album et du second, on pourrait se dire que le groupe a mis les bouchées doubles pour nous sortir en un temps record ce troisième effort).

Bien plus noir que ses deux grands frères, ce 14 pistes redore (et ce n’est que justice) le blason de l’écurie Godin et remet dans la lumière Peter Puke le batteur (et chanteur à ses heures) et Gaby Veigh le bassiste (qui, lui non plus, ne ménage pas ses cordes vocales). La noirceur, avant même d’attaquer les compos, est bien présente sur la pochette et le livret de l’album, représentant le trio sortant d’une cave plus qu’obscure (tendance tout à fait confirmée par les photos d’ambiance du dit livret). Côté musique, qui nous intéresse plus que le reste, pas grand-chose à reprocher à la galette ! Les riffs sont efficaces et pas prétentieux (ce qui est le risque lorsque l’on tombe sur des projets avec un guitar hero de la trempe de Christophe), préférant accompagner les voix plutôt que de se faire stars des morceaux. Les ambiances, tantôt sombres, tantôt planantes, offrent un côté intéressant à l’album, qui manquait au combo depuis leur premier opus, du moins à mon avis. Que les fans se rassurent, les solos ne sont pas en reste, loin de là, même si eux aussi savent se positionner de manière intelligente, en servant le morceau et non pas en l’utilisant comme support (ce qui est le cas avec Morglbl Trio, le projet principal de Godin) même s’il est vrai qu’ils sont moins "shred" qu’à l’accoutumée. Qui se plaindra donc d’entendre des solos qui collent parfaitement aux morceaux, aux ambiances, et qui ne sont pas l’occasion de montrer que le guitariste est une étoile filante (en même temps, je pense que Christophe Godin n’a plus grand-chose à prouver à ce niveau…) ! Niveau production, là encore on passe un énorme cap par rapport au second album clairement sous-produit et exploité. Là, pas de souci, on est sur du lourd, même si on n’oublie pas qu’il s’agit d’un album d’un "petit groupe français" et pas du dernier Gojira.

En bref, sûrement le meilleur des trois albums de Gnô, cohérent du début à la fin, avec des harmonies de voix arrangées au millimètre, un vrai travail sur les ambiances. Seul petit regret, le son de guitare qui reste toujours aussi froid sur les solos… Enfin bon, chacun sa marque de fabrique.


Byclown
Mai 2013




"Cannibal Tango"
Note : 15/20

Je vais aujourd’hui vous parler du dernier (et deuxième) album de Gnô "Cannibal Tango", projet metal de Christophe Godin que les plus guitaristes (chroniques dans le magazine Guitar Part) et jazzeux (Morglbl Trio, 2G) d’entre vous connaissent. Gnô est un projet metal apparu début 2001 à l’initiative de Gaby Vegh (bassiste) réunissant également Christophe Godin (Guitare) et Julien "Peter Puke" (batterie). Leur premier album "Trash Deluxe" sort en 2001 et fait beaucoup parler de lui en bien mais, hélas, peu après la fin de la tournée qui suit la sortie de l’album, le groupe doit se mettre en "stand by" à cause du dépôt de bilan de la maison de disque (voir l’interview du groupe sur le site). Il faudra donc attendre une décennie et une production "comme à la maison" pour voir apparaitre dans nos bacs "Cannibal Tango ".

Voila ce qu’on peut dire de l’album avant même de l’écouter :
- Visuellement la pochette ainsi que le livret sont très loufoques (ce qui correspond en règle générale à l’état d’esprit des formations musicales de Godin (surtout Metal Kartoon et  Morglbl Trio).Un seul coup d’œil sur l’ensemble nous renseigne sur le message que veulent faire passer les gars, à savoir "ne pas se prendre trop au sérieux" et c’est tant mieux !
- La galette comporte 12 titres dont voici la composition :
1/ "Here I Stand", 2/ "In My Place", 3/ "The Keeper", 4/ "Cannibal Tango", 5/ "Fever (The Battle Rages On)", 6/ "Hate Incarnate", 7/ "Get Out Of My Way", 8/ "Russian Girls", 9/ "Demon Disco", 10/ "Be My Pride", 11/ "Fathers And Sons", 12/ "Inner Feelings (Silence)".
- Le disque est semi auto produit (Apocalypse Gnô Prod et Lorand Couvert) ce qui confirme l’envie du trio de faire de la musique à tout prix, peut importe le soutien ou non des grosses maisons de disques.

Passons sans attendre à l’écoute (ce qui reste quand même le principal dans un CD audio…). Premier titre "Here I Stand" et déjà une grosse claque ! Pour les fans de Godin ce titre restera sans surprise car parfait dans l’équilibre entre l’intro rigolote et le gros riff qui décoiffe, entre la voix rock du chant lead et les chœurs à trois voix de la fin de morceau, entre la simplicité (et l’efficacité) du "main riff" facile à retenir et la virtuosité du solo. Je ne peux m’empêcher de penser au groupe  Freak Kitchen, groupe de metal du guitariste Matthias Eklund, lorsque j’écoute ce son car la construction du morceau, du main riff, des mélodies de voix y ressemble beaucoup, ce qui n’est clairement pas pour me déplaire. Le choc passé je m’intéresse à l’énervé et contrasté "In My Place", rock au léger accent roots et aux parties metal bien lourdes. Là encore un juste équilibre entre les riffs, un solo impossible pour le commun des mortels, de bonnes harmonies de voix ( à 3 généralement). Ca c’est fait, inutile de s’attarder, le mieux étant encore de l’écouter ! Troisième titre "The Keeper". Un titre qui me fait penser à du metal Scandinave et ce n’est pas pour rien car le "main riff" pourrait figurer sur un album d’Opeth (mais juste le main riff hein !). Là encore de bonnes harmonies vocales, des breaks bien placés (mais j’ai encore du mal avec certains d’entre eux), un solo qui laissera (hélas) sans surprise les fans de Morglbl. Un titre qui aurait, à mon sens, pu frôler le très bon mais qui se contentera d’un "bon" (ce qui est quand même pas mal).

Voyage maintenant vers "Cannibal Tango", titre de l’album éponyme. Changement radical d’ambiance, un peu plus hystérique sur le tempo mais bien moins lourd que le riff de "Here I Stand", néanmoins efficace. Le "main riff" est relativement simple mais entrecoupé de petits phrasés de guitare (typique du Guitar hero classique). Deux phases de solo sont à noter dans ce morceaux, la première vers les deux minutes et la seconde en guise d’outro (celle là fait vraiment très mal et on reconnaît bien le mec pas humain sur sa guitare). Un bon titre mais qui laisse sur sa faim (en même temps, après 10 ans d’attente, on est en droit de faire le difficile non ?). "Fever". Un titre axé musicalement sur un gimmik de guitare entrecoupé d’un riff simple et lourd. Efficace mais trop simpliste à mon gout, de plus, le refrain aurait du bénéficier de quelque chose de plus lourd pour mettre en valeur le trio de voix. Un titre qui plaira aux fans de Godin ce qui me fait me dire que n’importe quel titre de cet album est un peu comme un Van Halen : même si la chanson n’est pas "top" elle reste plus qu’écoutable grâce aux solos, aux gimmik incessants de guitares et là, pour le coup, aux harmonies vocales. Un "Fever" qui ne m’aura pas enfiévré plus que ça... Numéro 6 s’il vous plait, "Hate Incarnate", directement sorti d’un dessin animé de Batman ou autre, c’est du moins ce à quoi cela me fait penser lorsque j’écoute ce titre. Recette similaire aux autres chansons : solos à en devenir sourd, trio de voix, alternance de riffs metal et d’autres plus cool (très cool pour le coup). Prenez le temps de vous attarder sur les paroles. Un titre que j’utilise la moitié de ma journée "Get Out Of My Way". Là encore un titre qui reste plus qu’écoutable mais qui devient vite lassant et sans surprises dès la deuxième minute (c’est l’eternel problème des albums, plus on avance dans l’album, plus on a du mal à trouver les nouvelles chansons meilleures que les précédentes car on devient plus exigeant et en quête de surprises). On attend le solo avec impatience, suivi d’une courte partie rythmique lente et très lourde (plutôt cool).

"Russian Girls". Un titre accrocheur mais qui ne rivalise pas avec la chanson en elle-même qui me laisse complètement indifférent. Le riff ne me touche pas du tout (trop speed peut-être), même le solo ne me fait pas saigner des oreilles (ce qui là est plus étrange). Je ne doute pas que certains y trouveront leur compte et ce que j’écris est très personnel. Tu aimes le disco ? Tu aimes les démons ? Ce titre est peut être fait pour toi "Demon Disco", le numéro 9 de l’album. Un titre cool, pas prise de tête, sans surprise, qui s’insère bien dans l’esprit de l’album, à la fois speed, avec de la virtuosité, du changement de tempo, de l’harmonie de voix "en veux tu en voilà". 10, non pas le joueur de foot mais bien le dixième titre de l’album "Be My Pride". Même si les riffs sont sans surprises (car tout à fait dans la lignée des titres précédents) il est bon de s’attarder sur les paroles de cette chanson car, il ne faut pas l’oublier, même si les riffs sont bons ou non, de même que les solos, certains lyrics sont des confessions de ceux qui les écrivent. Rien que pour ça, il ne faut occulter aucune chanson car certaines qui pourraient paraître moyennes en musique de fond sont des mises en danger pour les auteurs et il faut respecter le travail de celui qui se met à nu.

Avant-dernier titre de la galette "Fathers And Sons". Tout est dans le titre, en plus le riff est plutôt rafraîchissant alors écoutez ! Oui c’est des paroles de mecs qui ont du vécu (merci la quarantaine), de ceux qui ont des familles. Ca change clairement du metcore ou du punk débile (attention, rien de péjoratif, chacun ses périodes musicales) et ça fait du bien pour clôturer un album de metal ! En plus le solo est bon alors je valide ! Dernière chanson avant de refermer (temporairement j’espère) le boîtier "Inner Feelings (Silence)".Riff qui me fait hélas méchamment penser à un riff de Metal Kartoon  ("Au Pays De Gandhi" je crois). Un titre très contrasté mais je ne suis hélas pas fan car un peu mou et délavé pour une clôture d’album. Attention, cette piste très longue ne l’est pas pour rien ! Vers la quatorzième minute vous pourrez écouter une version a cappella de "Fever" à trois voix. Très réussi et fun, voilà la vraie et digne clôture de l’album !

A écouter si : vous êtes fan de guitare très rapide, de Christophe Godin, de metal cool pas prise de tête, des petites prods.
A éviter si : vous êtes fan de DragonForce, Bullet For My Valentine ou encore Immortal.


Byclown
Février 2011


Conclusion
L'interview : Peter Puke

Le site officiel : www.gno-music.com