Le groupe
Biographie :

ghUSa écume la scène death metal souterraine hexagonale depuis 25 ans déjà et à moins d'être un archéologue de l'extrême, il était devenu difficile de se procurer ses oeuvres. Grâce à Great Dane Records, l’intégralité des enregistrements du groupe parisien est regroupée sur "25 Years Of Death Metal" : son album "Letter To My Son'(s)", les démos "Mortal Remains" (1994) et "The Nail" (2002) ainsi que 2 nouveaux titres et 3 nouvelles reprises sur un second CD. Le deuxième album de ghUSa, "Öswedeme", sort en Mai 2017 chez White Square Music.

Discographie :

1994 : "Mortal Remains" (Démo)
2002 : "The Nail" (Démo)
2006 : "Letter to My Son'(s)"
2015 : "25 Years Of Death Metal" (Compilation)
2017 : "Öswedeme"


Les chroniques


"Öswedeme"
Note : 16/20

Si la sortie de la compil' "25 Years Of Death Metal" vous avait laissé un doute sur la pérennité du retour de ghUSa, "Öswedeme" est là pour vous convaincre que le groupe est bel et bien de retour. Nouvel album donc entièrement constitué d'inédits et qui revient avec du gros death metal qui tache comme on l'aime.

L'album commence de manière plutôt originale avec une reprise metal du thème principale du film 28 Days Later et qui rend franchement bien en plus de poser l'ambiance. Premier constat, le son est gros, ça sonne puissant et les guitares décollent le papier peint ! "H" qui suit cette petite intro sympa balance un death metal pur et dur sans concession et d'une efficacité redoutable qui rappelle les grands noms du death suédois de la grande époque. Le nom de l'album est d'ailleurs un clin d'œil à cette scène puisqu'il signifie tout simplement Old Swedish Death Metal. La mélodie se fait une place mais uniquement pour installer des ambiances sombres ou glauques, le reste est laissé à l'efficacité des riffs et à la puissance du death à l'ancienne. Pas de blasts supersoniques à outrance, pas de technique abusive, rien que du groove, de la mélodie et des riffs qui envoient du bois. En tout cas, ghUSa dépasse largement le stade de l'hommage en proposant un album très solide, certes ancré dans une tradition, mais qui ne se contente pas de réciter ses classiques. On reconnaît l'influence de la scène death suédoise mais on n'est jamais tenté de rapprocher ghUSa d'un de ces groupes en particulier, ces gars-là ont leur patte et savent composer du death brut et direct sans jamais être simpliste. Parce que même si cela reste du death metal pur et dur à la old Entombed ou Dismember, il n'empêche que le groupe y apporte un peu de variété, que ce soit en variant les tempi, en glissant quelques passages plus mélodiques ou encore en passant d'ambiances mélancoliques à d'autres plus brutales et malsaines.

Variété que l'on retrouve aussi dans le chant, passant de growls profonds à des hurlements proches du black. "Öswedeme" est un album dynamique, vivant, qui devrait sans problème convaincre les vieux poilus qui aiment leur death metal sans fioritures et sans esbroufe. Par rapport aux anciens albums du groupe, je trouve même que ce nouveau méfait durcit encore le ton, les morceaux sont tous relativement frontaux et malgré les mélodies et quelques accalmies passagères ghUSa nous roule dessus du début à la fin et un morceau comme "Sickening", par exemple, ne fait pas de prisonnier ! A noter aussi que le groupe se permet une petite reprise, voir même carrément une adaptation d'un morceau de Disbelief à savoir "Rewind It All" qui est renommé ici en "Death Or Glory". Et en guise de bonus, c'est une autre reprise qui apparaît planquée en fin d'album juste après "Flying In A Dark Dream", à savoir le "Brave New Hell" de Bloodbath. Comme je le disais, la production est en béton armé et est comme pour "25 Years Of Death Metal" l'œuvre de Jipouille De St Loup qui a fait un sacré bon boulot sur ce nouvel album ! La pochette est elle aussi dans le ton des albums de l'époque, détaillée, poisseuse et rappelant les dégueulasseries d'un certain Dan Seagrave, sauf que c'est ici Marco Hasmann qui en est à l'origine.

Bref, après une compilation qui avait permis de remettre le groupe sur les rails, ghUSa frappe fort avec un nouvel album percutant et efficace. Du death metal à l'ancienne mais pas seulement, en tout cas de quoi se prendre une bonne mandale que ce soit dans le salon ou sur scène.


Murderworks
Octobre 2017




"25 Years Of Death Metal"
Note : 15/20

Retour sur la scène underground et old shcool française avec la sortie de la compilation "25 Years Of Death Metal" de ghUSa chez Great Dane Records qui permet de retrouver la plupart des enregistrements du groupe sur une double galette. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce groupe, et je pense qu'il y en a quelques uns, dites-vous que le maître de ghUSa n'est autre que L Chuck D. qu'on a pu croiser chez No Return, Carnal Lust ou Yorblind.

Chronologiquement parlant, on commence avec la promo tape de 1994 rassemblée sur une seule piste de 18 minutes. Du bon gros death old shcool, avec un son étonnamment gros pour une cassette promo, même si on sent les faiblesses de la bande qui commence tout de même à accuser un certain âge. Suite à ça, on a des morceaux d'un EP de 2002, l'album de 2006 "Letter To My Son'(s)" et donc le nouvel EP de cette année. Signalons aussi que plusieurs reprises émaillent cette double compilation, preuves ultimes de l'allégeance de ghUSa à la scène death old school puisqu'on y trouve Benediction, Grave, Dismember et Entombed. Et pourtant on ne peut pas dire que la musique du groupe n'est qu'une resucée de ces vieilles gloires, ghUSa leur a surtout emprunté leur efficacité, leur côté rugueux et leur groove, ce qui semble manquer à beaucoup de représentants de ces dernières années. Les amateurs de technicité débridée et de violence à outrance à coups de blasts supersoniques ne trouveront pas leur compte ici. Ce sont les gros riffs baveux, le groove et les mélodies bien sombres qui dominent cette compilation, bref le death metal comme il pouvait encore se faire au début des années 90. Bien entendu, le son est plutôt variable suivant les enregistrements, ce sera plus ou moins propre mais pour des amateurs d'extrême, il n'y a là rien qui puisse être réellement rédhibitoire.

Par contre, sur les morceaux qui constituent l'EP de cette année, on a droit à un gros son bien puissant et directement hérité des studios Sunlight, avec ces guitares abrasives et baveuses comme on les aime. Les deux morceaux inédits qui apparaissent sur cette nouvelle réalisation prouvent que le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule, son death est toujours ancré dans le old school et ces deux morceaux ne font pas pâle figure aux côtés des reprises de Benediction, Grave et Entombed qui les entourent. C'est là qu'on sent que ghUSa est de la même époque, l'esprit y est et si pas mal de jeunes groupes essaient de s'y mettre, il n'empêche que certains d'entre eux ne saisissent pas totalement ce qu'était le death à ses débuts. Là, on est vraiment dedans, le groove, le son pâteux, la lourdeur, les mélodies qui pointent régulièrement le bout de leur nez pour donner un côté encore plus funèbre au tout et l'agression latente qui n'a pas besoin de blasts non stop pour se faire sentir. Et quelque chose me dit que ce retour du groupe est fait pour durer, parce que oui, cette fois, on peut réellement parler de groupe. Parce que si ghUsa était à la base le bébé de L Chuck D, il s'est cette fois entouré d'autres membres : Heimdall à la basse (Dunkenlnacht et Harshness) et Vincent Bigaillon et Fred Patalas aux guitares (tous deux membres de W.I.L.D.).

Voilà une compilation qui tombe donc à pic pour résumer la carrière de ghUsa, de quoi annoncer la remise en route de la bête et familiariser ceux qui ne connaissaient pas encore la bête. Ne reste plus qu'à espérer que le line-up étoffé nous permette de voir tout ça en live.


Murderworks
Mai 2015


Conclusion
L'interview : L. Chuck D.

Le site officiel : www.facebook.com/ghusaband