La persévérance paye, et c’est Geostygma qui nous le prouve en cette fin d’année. Formé il
y a des années en région parisienne par Kevin Lopez (chant), Nikus (guitare) et Bryan Beddock (batterie), le groupe se sépare de Nikus mais se stabilise avec l’arrivée de James Chancé (guitare / Monkey’s Bollocks), Alexis Azouzi (guitare / Assiah), et Antoine Manteau (basse / Pestiferis, Widespread Disease). Rapidement, ils se penchent sur la création puis l’enregistrement
d’un EP entre deux dates live, et "The Die Is Cast" prend enfin forme. Basé sur du death
technique groovy, le groupe ne se prive d’aucune influence pour agrémenter ses
compositions, que vous allez découvrir maintenant.
Les Français frappent fort dès le début avec "Enqweentine 2.0", un morceau qui expose
directement les bases de leur son. Un death metal rapide, intransigeant et surtout très
puissant, avec les hurlements de Kevin, qui passe du growl massif à l’aigu perçant avec
facilité. Le son parfaitement mixé permet à chaque instrument de se faire entendre, surtout
lors de ce petit break jazzy qui fait repartir la rythmique de plus belle. Les changements de
rythme sont également légion, permettant au groupe de nous montrer leur talent avant ce
petit troll final qui débouche sur "Fanatic’s Chant". Moins axé sur la technique, ce morceau est
définitivement le plus lourd de cet EP, mais joue également sur des guitares parfois
dissonantes pour permettre à la basse de vrombir en accord avec la batterie. Un sample fait
suite à un hurlement viscéral, et le titre repart. Planants, hypnotisants, les riffs s’enchaînent
et débouchent sur une rythmique saccadée et acérée.
"Withering Breath" prend la suite, et force est de constater que si les titres s’enchaînent, ils ne
se ressemblent pas. Pig squeal, quelques mots en chant clair, rythmique psychédélique à
pleine vitesse, puis reprise tout en puissance… Clairement, ce morceau est celui de la prise
de risques pour Geostygma qui, comme je le disais, exploite pleinement toutes les influences
des musiciens pour parvenir à un résultat à la fois cohérent mais surtout très plaisant. Un
sample vient briser le rythme pour un break très slam mais qui conserve cet aspect
technique. Le dernier morceau, "Formatted Brain", n’est pas non plus de tout repos. Si les riffs
sont toutefois plus mélodiques, ils sont également plus accessibles et moins torturés, mais
tout aussi intenses. L’ajout de quelques samples donne un résultat glacial, sur lequel le
frontman pose des hurlements profonds qui collent parfaitement à l’ambiance voulue.
Quatre titres c’est court, mais "The Die Is Cast" n’est que le début de la violente discographie
de Geostygma. Leur mélange d’influences leur permet de créer des compositions originales
et de laisser une place suffisante à chaque instrument. Leur première vraie tournée est
prévue pour début 2019, alors mon seul et unique conseil est de vous y précipiter et de
foncer tête baissée dans la fosse.
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