Le groupe
Biographie :

Gaza est un groupe de hardcore / doom originaire de Salt Lake City (USA), formé en 2004, et actuellement composé de : Jon Parkin (basse), Anthony Lucero (guitare), Casey Hansen (batterie) et Mike Mason (chant). Après les albums "I Don't Care Where I Go When I Die" en 2006 et "He Is Never Coming Back" en 2009, "No Absolutes In Human Suffering" voit le jour le 31 Juillet 2012 chez Black Market Activities.

Discographie :

2004 : "East" (EP)
2006 : "I Don't Care Where I Go When I Die"
2009 : "He Is Never Coming Back"
2012 : "No Absolutes In Human Suffering"


La chronique


Gaza, le doux nom résonne depuis quelques années déjà. Annoncé comme une belle promesse et comme peut-être, je dis bien "peut-être", le renouveau d’une scène extrême qui se trouvait trop de limites créatives, le groupe Gaza a sorti un premier skeud en 2006 largement remarqué et salué par une critique enthousiaste pour l’avenir du groupe, et puis… plus rien, ou si peu : une seconde galette en 2009 très peu appréciée. Personnellement je n’ai que de bons souvenirs du groupe musicalement, alors certes ce dernier CD m’avait moins marqué que le précédent mais l’ensemble restait tout de même de la bonne musique. Pour 2012 et leur dernière mouture, les mecs de Gaza n’ont pas fait les choses à moitié. Un album digne de ce nom, violent à souhait, et noir à l’extrême.

On est tout d’abord accueilli par un atwork avec une représentation d’un discours de J. Jaurès, l’ouverture et le lancement du CD nous plonge dans un univers sombre, crade et malsain. Tout n’est que violence, déchéance, et noirceur. Si l'on passe outre les ressentis, on tombe face à un groupe qui a une qualité de jeu assez intéressante, des riffs crades et malsains qui flirtent avec une batterie tout en mid-tempo. La partie basse-batterie a d’ailleurs une place prépondérante dans le groupe et dans les morceaux, car elle imprime un rythme qui, non content d’être variable, et avec du mid tempo déroutant et des parties beaucoup plus pêchues, nous transmet un mal de vivre profond. Celui-ci se ressent totalement avec une voix possédée et à la limite de la rupture en permanence. Là où cette "douleur" n’était qu’un événement exceptionnel, Gaza a fait de son CD quelque chose de banal. Riffs en décallage, dissonants et dérangeants. Le groupe flirte avec le post-hardcore et s’amourache de formules redondantes mais tellement efficaces. Des parties qui font la part belle à la dissonance, les musiciens, funambules du son, nous gratifient de parties vraiment très sombres. L’apogée de cette noirceur nous arrive avec les deux morceaux que sont "Vipers" (qui débute par un hurlement glaçant) et par le morceau qui suit "No Absolutes In Human Suffering" où tourne en boucle, hurlée, la même complainte que le frontman retourne sans arrêt. Il est sûr que pour la créativité, l’expérience scénique en compagnie de groupes comme Kverlertak ou encore les maitres Converge a été le meilleur des professeurs ! La production est véritablement au top avec un mix qui ne souffre d’aucune erreur, et avec un ensemble au niveau du son des guitares très travaillé. Les musiciens ne sont pas en reste à la source avec des riffs guitares véritablement intéressants. Une des forces du groupe se situe dans la partie basse-batterie assez intéressante et puissante, agissant comme un marteau piqueur mental, et pour finir, le coup de grâce, la voix du frontman possédée, puissante, écorchée, déroutante, celle qui te fait ressentir tout cette détresse, celle qui harangue ces foules compactes et qui leur transmet cette violence sourde qui ne s’exprime qu’en criant.

Gaza, par cet album, nous fait renouer avec ces belles promesses du premier CD, la puissance en plus, l’expérience et la créativité dans les bagages. Gaza, avec ce "No Absolutes In Human Suffering", passe une étape et reprend sa marche en avant. Cet album a tout ce qu’on peut attendre d’un album : puissance, production, composition, créativité, variations, metal…


Sam
Octobre 2012


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.gazamusic.net