Le groupe
Biographie :

Gavin Harrison est aujourd'hui connu comme étant l'un des meilleurs batteurs du moment, notamment de par ses collaborations avec le groupe Porcupine Tree et plus récemment King Crimson. Compositeur et musicien hors-pair, sa carrière solo est impressionnante depuis les années 1980. Il nous présente tout récemment un nouvel album solo, dans lequel il a décidé de revisiter à sa manière des compositions de Porcupine Tree.

Discographie :

1997 : "Sanity & Gravity"
2007 : "Drop" (avec 05Ric)
2009 : "Circles" (avec 05Ric)
2012 : "The Man Who Sold Himself" (avec 05Ric)
2015 : "Cheating The Polygraph"


La chronique


Il va sans dire que nous n'avons désormais plus besoin de vous présenter Porcupine Tree ou Gavin Harrison. S'étant réellement fait connaître du grand public avec cette formation, le batteur, aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs de sa génération, a pourtant oeuvré avec bon nombre d'artistes depuis les années 80 : Iggy Pop, Incognito, OSI... le londonien est éclectique et a également collaboré avec son confrère de Porcupine Tree, Steven Wilson, au sein de No-man et de Blackfield, et a de plus rejoint le légendaire King Crimson en 2008. Et alors qu'au grand dam d'un nombre incalculable de fans, Porcupine annonçait un "stand by" confirmé récemment par son leader Steven Wilson, Gavin nous offre un album solo surprenant au sein duquel 8 titres du groupe sont revisités.

La première chose à souligner est sans doute le choix des morceaux, qui ne sont pas forcément ceux que l'ont pourrait notifier de plus connus par le public (hormis les "die hard fans" de la formation, bien entendu). Et cela trouve sa logique, si l'on précise que l'approche de ces "reprises" emprunte (toujours dans le progressif) un chemin beaucoup plus jazz que rock. Bien évidemment, la virtuosité est au rendez-vous. Mais comme à son habitude, l'artiste a habilement et intelligemment su ne pas nous noyer sous un surplus de technicité indigeste. Autre réussite de ce challenge, même s'il est évident que l'auditeur qui connaît les versions originales saura en retirer tout l'intérêt de cet opus (la dimension de la réécriture au-delà de la prouesse technique), tout fin mélomane pourra malgré tout apprécier ce qui lui est ici présenté. Et si certains seront forcément surpris de la première écoute, quel intérêt il y aurait-il eu à refaire une copie conforme des œuvres originales, déjà si complètes ?

Maintenant que le décor est posé, rentrons plus en détail dans l'écoute de "Cheating The Polygraph". Les sections guitares, remplacées par des cuivres, apportent déjà une grosse touche d'originalité. Il faut dire que les musiciens sont tout simplement "monstrueux" (pardonnez-moi l'expression, mais elle semble la plus simple et adaptée ici), et le fabuleux jeu de basse de Laurence Cottle, qui forme avec la dextérité et le toucher de Gavin une formation rythmique ahurissante, ne me fera pas mentir. Alternance de polyrythmies alambiquées et de mesures intelligemment posées, aériennes et au toucher "tricoteur" que l'on connaît bien chez le batteur, tout l'album dégage l'esprit d'un "big-band progressif" aux mélodies dignes des titres originaux rock que nous connaissons. La magie de cet album se traduit donc également au travers de ses diverses facettes : il permet aux grands amateurs de Porcupine Tree de redécouvrir des titres sous un aspect vraiment bien pensé, structuré et très original. Les fans du jeu de Gavin Harrison seront ravis d'ajouter un nouvel album solo à la longue liste de sa discographie. Enfin, les amoureux de musique progressive, de jazz, ou tout simplement les curieux pourront apprécier cet opus à sa juste valeur juste pour ce qu'il offre sans concessions. Et qui sait, peut-être intriguera t-il assez pour les pousser à découvrir cette légende qu'est désormais Porcupine Tree ?


Radien
Juillet 2015


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.gavharrison.com