"All For One"
Note : 18/20
Lorsque Gang sort un album, ça reste toujours un évènement pour la scène heavy hexagonale (et même plus) ! Comme pour la grande majorité des groupes, il y a eu quelques périodes creuses mais ça semble bien terminé. La sortie de ce cru 2018, "All For One", nous dévoile un groupe au top de sa forme. Dans la plus pure tradition du heavy metal, Gang sait comment manier chant, guitare, basse et batterie à cette noble cause et rallier les fans à la cause. En même temps, ils ont l’habitude, on parle bien ici d’un fer de lance du heavy metal en France.
Autant l’aborder tout de suite, cet album rassemble un nombre assez impressionnant d’invités répartis sur 6 des 9 titres. Et le point fort de ces "featuring" –au-delà du fait que nous ayons ici des invités de talent !- c’est qu’ils sont relativement discrets, je m’explique : sur d’autres disques quand tu écoutes certains duos, parfois tu te demandes qui est sur le disque de qui tellement les invités sont mis en avant. Sur "All For One", ils apportent leur touche, ils apportent de la variété, mais on sait sans le moindre doute que l’on est sur un disque de Gang. Ces apparitions ne changent pas radicalement l’album et c’est un des points qui contribuent à sa réussite. Cet état d’esprit colle bien au titre de l’album, à ce niveau-là la boucle est bouclée.
Un autre point qui compte est bien sûr la qualité des compositions, elles sont variées mais toujours avec ce même objectif, envoyer un mur de son heavy, ce qui veut dire des riffs puissants, parfois épiques, des duos de soli de guitare comme ferait tout bon fan de la Vierge de Fer qui se respecte, des morceaux à tiroirs, et un chant clair puissant qui ne part pas dans le côté nasillard et criard que l’on entend parfois. La section rythmique est, elle, aussi très puissante et fait tout ce qu’on attend d’elle dans ce genre de groupe, elle donne la cadence et s’affirme dans un côté martial.
C’est un album plutôt musclé, autant par la production que par les compositions et cette intensité est toujours là en lame de fond. Dans l’ensemble, l’album est très cohérent et on prend vraiment plaisir à l’écouter même si clairement dans le heavy metal le tour de la question a été fait, mais il n’empêche pas de tomber sur de belles pépites. "All For One" en est clairement une de pépite, française qui plus est, donc on ne va pas s’en priver non plus !
L’album démarre fort avec le duo "The Almighty" et "The Legend" qui nous introduit d’emblée au cœur de ce disque avant de ralentir le tempo que n’aurait pas renié Black Sabbath, sur "Another Tomorrow". Il y a juste un creux au milieu de l’album avec "Lord Tell Me" (reprise d’Attentat Rock) et "The Devil In Me". Ces deux morceaux ne sont pas mauvais, loin de là, mais il manque quelque chose pour les aligner au même niveau que les autres de l’album. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir le véritable chanteur d’Attentat Rock sous le bras. Le titre éponyme est surprenant par sa longueur : 12 minutes et 51 secondes. Pas mal pour un morceau heavy, sachant que l’album, avec 9 titres, dure 50 minutes. Malgré la longueur du morceau, pas le temps de s’ennuyer. C’est sûrement un des meilleurs titres de l’album comme pour beaucoup de personnes. C’est d’ailleurs le duo de fin, "All For One" et "Save Me" qui aura le plus retenu mon attention avec aussi évidemment le très bon "Warchild" qui, même dans le nom, sonne déjà Maiden. Ils terminent donc avec deux morceaux forts, solides qui nous laissent facilement bouche-bée.
On peut évoquer la pochette également dans un style très heavy aussi, bizarrement ça me fait d’autant plus à me penser à "Powerslave" et toute cette belle époque du metal. On assiste au pied d’une pyramide à un homme tenant un bébé, sacrifice ou célébration… à vous de vous faire votre propre idée. C’est un graphisme qui colle bien au disque, encore un bon point !
Lorsque j’écoute ce disque, j’entends bien sûr Iron Maiden mais aussi Helloween ou du Saxon pour ne citer que les plus flagrants, mais ce n’est pas une pâle copie d’un groupe de la NWOBHM ou de groupes heavy allemands. On reste ici sur un groupe de qualité qui a comme référence ce qui se fait de mieux dans le genre et qui a su se les approprier pour forger sa propre identité. Chose qui somme toute n’est plus si évidente à faire tant les groupes peuvent se ressembler parfois.
Bref, moi ça me fait plaisir d’entendre un disque de 2018 qui sonne comme le heavy des années 80. Comme certains le disent : "Heavy metal will never die !". Et en écoutant ce genre d’album, on ne peut pas dire le contraire et heureusement !
"Inject The Venom"
Note : 17/20
C'est assez difficile de dire quelque chose de Gang… Premièrement parce que ce sont des amis, deuxièmement parce que je les suis depuis longtemps. Alors chroniquer ce sixième opus du groupe me paraissait compliqué. J'ai donc décidé de faire abstraction du groupe et de juste écouter les morceaux.
Premier point à noter tout de même. Le visuel du CD reprend l'effigie que nous avons découverte sur le précédent opus "HM666%". Plus rien à voir avec les premiers albums du groupe qui se "limitaient" à une photo. Le dessin est très détaillé et très soigné. On pourrait presque croire qu'ils se sont offerts les crayons de Derek Riggs. J'espère que ce personnage psychotique sera toujours présent sur les prochaines livrées.
Musicalement, dès les premières notes, Gang nous renvoit à nos plus jeunes années (enfin les miennes). Encore une fois cet album est un hymne au heavy metal des années 80, que ce soit par les riffs acérés des guitares, ou par le chant qui monte toujours aussi bien dans les aigus. Gang reste dans ce qu'il sait et aime faire : du bon vieux heavy metal old school. Certains diront sûrement que c'est du réchauffé, du déjà entendu, mais après tout c'est aussi ce qu'on aime tous, au fond.
Autoproduit, comme les opus précédents, ce nouveau Gang se laisse écouter de bout en bout. Frais, sans superflu, les morceaux s'enchaînent tous aussi accrocheurs les uns que les autres. Le rythme est varié, le chant est puissant, les deux guitares efficaces, seul la basse et la batterie me semblent un peu en retrait par rapport au reste de l'ensemble, mais rien de bien dramatique. Rien à redire donc pour ce "Inject The Venom". Un album de qualité !
Si vous ne connaissez pas encore Gang, je ne peux que vous conseiller de découvrir leur univers avec cet album. Actifs dans le milieu underground depuis 20 ans, nombreux sont ceux qui ont pu apprécier la simplicité et la sympathie des cinq olibrius. Je vous encourage à aller les voir s'ils passent près de chez vous. Une chose est sûre, vous ne le regretterez pas !
"HM666%"
Note : 14/20
Gang est un groupe de heavy metal français formé dans les années 90 sous le nom de "Gush X".
Pendant ces 20 années, le groupe aura sorti pas mal de CDs, dont des compilations, des cassettes, des vidéos, ce qui fait de Gang
un groupe expérimenté sur la scène française, mais ne rencontre pas le même succès que ses confrères Sortilège, Vulcain, ADX, vous allez
me dire que ces trois groupes cités font partie des années 80 certes, mais ce sont des groupes cultes du hard rock / heavy metal français,
peut-être que les années 90 n'ont pas souri à ce groupe... ce qui est fort regrétable, car du potentiel il y en a !
C'est cette année que le groupe sort un mini CD, donc un EP, regroupant 4 reprises ainsi que deux compositions, une inédite et un titre
live.
Parmi les reprises, on retrouvera les morceaux cultes de Saxon ("Strangers In The Night"), Scorpions ("Rock You Like A Hurricane"),
Black Sabbath ("Paranoid") et Motörhead ("No Class").
Ces titres sont exécutés à la perfection, fidèles aux versions d'origine, seule la voix change mais c'est logique, et c'est ce qui donne le côté personnel de ces reprises.
Par contre, le titre live a une pêche d'enfer et une qualité de son irréprochable, et surtout ce groupe se fait plaisir, bordel ! "Heavy Metal Fever", ce refrain va vous
rester dans la tête un bon bout de temps. Puis le rythme de cette composition est démentiel, ça te percute à la face bien comme il faut, c'est carré, et surtout
sans prise de tête. Du bon vieux heavy metal traditionnel, le seul regret, mais je chipote... j'aurais aimé des paroles en français, mais bon il est clair que ce titre
se destine aussi à un public étranger, donc ça se comprend, et je ne critiquerai pas ce choix.
Le groupe garde la même patate avec "All The Fool Around" avec un son plus moderne, et une voix un peu en retrait à mon goût. Mais le morceau est bon, et nous fait
sacrément taper du pied, avec des structures traditionnelles qui me parlent, de Dieu que c'est bon !
Bref, Gang est un groupe que j'aimerais bien voir en live, à noter que le groupe joue souvent avec ADX, ou d'autres groupes français plus ou moins connus sur des affiches type "festival".
Le metal en France n'est pas mort, la relève est assurée, pour sûr !
"V"
Note : 16/20
Avec près de 20 années au compteur et malgrè une pléiade d'albums, DVD et
participations à différentes compilations au compteur , les ch'tis de Gang
seront restés un peu tapis dans l'ombre, menant leur barque dans l'obscurité
des grands noms du heavy metal Français, underground et fidéle au style des
années 80. Les effets de mode ne semblent pas venir troubler nos compères
dans
leur exercice et ce n'est surtout pas avec la sortie de "V" ; et qui plus est
sur le label Emanes Metal Rec., bible des true metalheads, que les choses
vont
changer. Laissant planer l'odeur âcre des géants qui ont permis au genre de
gagner ses lettres de noblesse, à savoir la doublette Megadeth / Metallica de
la
fin des eightees, Judas Priest et consorts, Gang revisite en 10 titres le
style
à sa manière, arrivant à détacher, malgré des influences flagrantes, une
personnalité certaine. Après une rapide intro malfaisante, remplie des
croassements et de sons maléfiques , "V" se lance avec "Never Enough", titre
transpirant le metal au sens noble du terme, la machine se mettant d'entrée
en place avec une suite de riffs thrashisant des plus convaincants. "Believer/Betrayer" s'enchaîne et suit la logique du premier titre, "Headbanging
Part" pointé en avant, le timbre de voix rappelant sans aucun détour un Dave
Mustaine dans ses jeunes années, quoi que un peut plus nasillard. Si la majeure
partie des chansons sont chantées dans la langue de Shakespeare, Gang s'essaye
avec réussite à celle de Molière sur "Sacrifice", martelant un rythme
martial
infernal, rapide et entraînant. Mais le groupe sait aussi ralentir le tempo
comme le prouve "Kill Me" ou encore "In Memory Of...", lorgnant alors vers
les belles ballades de l'âge d'or du heavy metal à l'Anglaise. On croit
suivre
un cheminement similaire avec "Into The Silence Of Sea" avec son début fait
d'arpèges langoureux mais c'est pour mieux faire s'emballer brusquement nos
petites cervicales, qui d'ailleurs auront aussi grandement à faire sur les
titres suivants ("Overdose" et son tempo démoniaque, le plein d'entrain "Heavy Metal Fever"). Beaucoup de points positifs pour ce "V", l'interprétation impeccable collant parfaitement à l'esprit voulu, seule la
consistance des solos de guitare laissant à désirer, un peu plus de folie
aurait
été la bienvenue. Un gros bémol également sur le choix du son de la
batterie,
trop moderne à mon gôut pour ce genre de production. C'est avec un réel
plaisir
que l'on replonge avec "V" dans notre passé old school, Back to the roots !
"Dead Or Alive"
Note : 15/20
Aprés plus de quinze ans dans le metal, moult enregistrements (dont des VHS, chose rare) et des tas de concerts, les musiciens de Gang, qui pourraient être les paternels de bon nombre d’entre nous, ne font pas de la résistance, mais prouvent par le rock qu’ils dominent leur sujet. "Dead Or Alive" pourrait être un album concept pour faire découvrir aux foules incultes ce qu’est le heavy-metal dans toute son envergure. En effet nous naviguons au fil des onze titres d’un monde à l’autre, ballotés entre un heavy-metal à la Primal Fear, un hard-rock à la Twisted Sister et un thrash à la Slayer. Tout ceci cohabite dans un enchevêtrement de riffs poignants, ou entêtants pour certains. On découvre même un hommage à Lemmy Kilmister, et je vous mets au défi de ne pas réécouter ce titre deux fois pour vous assurer que ce n’est bel et bien PAS Motorhëad qui joue. Onze titres donc, dont deux chantés en Français et deux classiques mis à la sauce Gang, très instrumentalisés et dont la production ajoute une sorte de cloche sonore qui domine tout ça et qui donne la sensation de vraiment avoir affaire à une œuvre de studio. Les titres sont tellement travaillés et précis, notamment au niveau de la voix qui s’envole souvent dans des hauteurs improbables, qu’on a du mal à se les imaginer représentés tel quel sur une scène. Mais l’énergie est là et le tempo ne faiblit pas une minute. Après une telle histoire au service du metal, on comprend que Gang nous ait sorti un album d’aussi bonne qualité. Dommage qu’on ne les voit pas plus souvent aux côtés de nos "éléphants" du metal Français dont ils ont si souvent croisé la route. Vous êtes fans de metal mais vous n’arrivez pas à trouver quelle branche de cet art est la vôtre ? Pour vous la réponse est cet album.
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