Le groupe
Biographie :

Furnace est un groupe de death / dark metal suédois formé en 2020 et actuellement composé de : Peter Svensson (basse, chant / Assassin's Blade, Atraptor, Cult Of The Fox, Void Moon, ex-Extortion, ex-Trap, ex-Cross Bow, ex-Devil Lee Rot, ex-Goatess), Lars Demoké (batterie) et Rogga Johansson (guitare, chant / Bloodgut, Dead Sun, Down Among The Dead Men, Echelon, Eye Of Purgatory, Fondlecorpse, Grisly, Humanity Delete, Johansson & Speckmann, Lobotomy Dept, Megascavenger, Monstrous, Necrogod, Paganizer, PermaDeath, Pile Of Skulls, Putrevore, Reek, Revolting, Ribspreader, Rogga Johansson, Severed Limbs, Stass, Svitjod, The Cleaner And Mr. Filth's Van Murders, The Dead Cold, The Skeletal, Those Who Bring The Torture, To Descend, ex-Carve, ex-Demiurg, ex-Eaten, ex-Foreboding, ex-Minotaur Head, ex-Skeletal Spectre, ex-Swarming, ex-Terminal Grip, ex-The Grotesquery, Troikadon, ex-Banished From Inferno, ex-Graveyard After Graveyard, ex-Sinners Burn, ex-Soulburn, ex-The 11th Hour, ex-Bone Gnawer, ex-To The Gallows). Furnace sort son premier album, "Black Stone Church", en Juin 2020 chez Ablaze Productions, suivi de "Dark Vistas" en Octobre 2020 chez Soulseller Records, de "Stellarum" en Juin 2022 chez MDD Records, et de "The Casca Trilogy" en Février 2023 chez Obelisk Polaris Productions.

Discographie :

2020 : "Black Stone Church"
2020 : "Dark Vistas"
2022 : "Stellarum"
2023 : "The Casca Trilogy"


Les chroniques


"The Casca Trilogy"
Note : 14/20

Tout le monde sait que Rogga Johansson ne dort jamais et enchaîne les albums et les projets, mais là quand même il fait fort. Furnace, dont on avait déjà parlé à l'occasion de la sortie de "Stellarum" en Juin 2022, revient avec un nouvel album nommé "The Casca Trilogy" qui tient sur trois CDs et s'étale sur deux bonnes heures ! Le tout avec un concept qui sert de liant narratif et qui ressemble à une variation du mythe du juif errant maudit et condamné à vivre des siècles pour avoir refusé d'aider le christ lors du calvaire.

Ici, on suit l'histoire d'un certain Casca Rufio Longinus (autre référence au Christ avec la lance de Longinus qui aurait transpercé son flan) légionnaire de son état envoyé à Jérusalem pour assurer le maintien de l'ordre. Il se retrouve face à un homme condamné à la crucifixion et qui est suivi par un certain nombre de personnes, homme que Casca est amené à tuer pour éviter l'émeute. Dans ses derniers instants, le condamné en question (qui décidément nous rappelle quelqu'un, même si son nom n'est jamais cité dans le résumé de la bio) le maudit à errer en mercenaire solitaire jusqu'au jour du jugement dernier. Ce cher Casca est marqué par ces dernières paroles et sur le chemin du retour qui devait le mener à la taverne la plus proche, des disciples du crucifiés le retrouvent et le tuent. Comme prévu, il ressuscite et ses blessures disparaissent, ce qui n'est évidemment pas du goût de son entourage qui le considère comme un sorcier et l'exclut. On le retrouvera ensuite sur plusieurs champs de bataille au cours des siècles, ce qui finira par le fatiguer de l'espèce humaine qui trouve toujours une bonne raison de taper sur son voisin et le poussera à accepter son destin en attendant le jour du jugement dernier en ermite. Voilà grosso modo pour le concept qui s'étale sur ces trois CDs et qui fait de ce nouvel album une réalisation particulière à la fois dans la discographie de Furnace mais aussi dans celle de Rogga Johansson qui ne nous avait pas habitués à ça. Maintenant que cette partie de "The Casca Trilogy" a été couverte passons, à ce que l'album propose musicalement.

Trois CDs nommés respectivement "Legionary", "Thralls And Blot" et "The Guns Of August" d'une quarantaine de minutes chacun qui représentent donc un chapitre du concept à chaque fois pour trente morceaux au total. C'est le morceau "Legionary" qui ouvre le bal et on retrouve le Furnace que l'on avait déjà entendu sur "Stellarum" donc un death metal groovy, accrocheur et mélodique avec un petit côté progressif et pas mal d'influences heavy metal. "Another Execution" enchaîne avec un tempo plus mid et plus groovy avec toujours pas mal de mélodies pour un morceau globalement accrocheur là encore. Les mélodies peuvent aussi parfois faire penser à du metal gothique, là encore comme sur "Stellarum", et le reste des morceaux va suivre le même chemin en gros. De toute façon, Furnace ne s'éloigne pas du style qu'il a déjà fait entendre sur ses deux premiers albums et suit la même voie, ce qui fait que les surprises ne seront pas légion. C'est un des défauts de "The Casca Trilogy" d'ailleurs, le triple album était probablement trop ambitieux et si la musique du groupe est plutôt sympa, il faut avouer que sur deux heures ça commence à faire long. Pourtant le groupe ne se limite pas au death metal et tente des choses mais malgré l'utilisation de sonorités provenant de plusieurs scènes, le tout est paradoxalement trop homogène. Quelques morceaux comme "Where Life And Death Unite" sont plus nerveux et amènent un peu d'énergie supplémentaire mais globalement le groupe suit un rythme de croisière pendant deux heures. L'autre problème étant que rien ne distingue vraiment les trois CDs musicalement, il aurait été intéressant de changer le style ou les ambiances pour coller à l'évolution de l'histoire mais cela ne se sent qu'épisodiquement.

"The Casca Trilogy" est donc un bon album mais Furnace a peut-être vu un peu trop gros et le tout finit quand même par se répéter sur ces deux heures. Il est d'habitude conseillé d'écouter les albums d'une traite, encore plus quand il s'agit de concept album, mais pour celui-ci l'écoute d'un des trois CDs séparément passera probablement mieux.


Murderworks
Mai 2023




"Stellarum"
Note : 14/20

Rogga Johansson nous présente son trente douze millième album de l'année avec le troisième opus de Furnace nommé "Stellarum" sauf que pour une fois on a là un groupe qui s'éloigne du death old school pur et dur. Furnace reste évidemment dans le death metal mais présente un visage peut-être plus progressif dans le sens où il n'hésite pas à aller piocher dans beaucoup d'autres styles de metal pour développer ses ambiances. Il est est entouré de Peter Svensson et de Lars Demoké dans ce groupe et ces trois-là ont décidé avec Furnace de sortir un peu des sentiers battus.

"Brother J" ouvre d'ailleurs l'album avec un groove et des mélodies qui semblent tout droit sortis d'un groupe de heavy metal avant de faire entendre ces bons vieux growls et des riffs plus agressifs et plus durs. Les albums du groupe sont toujours des concepts et celui-ci n'échappe donc pas à la règle, attendez-vous donc à des ambiances plus fortes que dans les autres projets du bonhomme. Pour les thèmes abordés, cela va de la sciencefiction à la dystopie en passant par les grands anciens de Lovecraft. Le groupe propose donc quelque chose de plus mélodique et plus sombre que ce qu'on entend habituellement dans les groupes de Rogga Johansson, le début de "Watching Your Dreams Go By" rappelant même carrément un petit groupe débutant nommé Iron Maiden. Dans l'idée, ce mélange peut évidemment faire penser à certaines périodes d'Edge Of Sanity mais musicalement on ne s'en rapproche pas vraiment, Furnace affichant un côté heavy assez marqué. Les plus bourrins ne trouveront évidemment pas leur compte sur "Stellarum" puisque les blasts ne sont pas au rendez-vous et que même si le chant est growlé, le tout est quand même très groovy et mélodique. Certaines mélodies semblent d'ailleurs venir de groupes de gothic ou de doom et peuvent parfois légèrement rappeler Paradise Lost ou plutôt les moments les plus mélodiques de Nightfall. En gros, on est plus proche d'une sorte de dark metal que de pur death metal avec Furnace, donc si vous recherchez de la brutalité vous n'êtes pas à la bonne adresse.

Il faut attendre "Merging With The Dark", le sixième morceau de l'album, pour entendre ne serait-ce que du up-tempo, c'est dire à quel point la brutalité n'est vraiment pas l'objectif de Furnace. Par contre, les mélodies sont plutôt accrocheuses, le groove est bien présent et ce côté heavy metal, s'il peut avoir l'air un peu désuet avec cette production assez sèche et manquant de puissance, n'en reste pas moins plaisant. Furnace a au moins le mérite de sortir des sentiers battus et nous permet d'entendre autre chose de la part de Rogga Johansson. Certes "Stellarum" ne sera pas l'album de l'année mais il est doté d'un petit parfum old school agréable et si les dix morceaux de ce troisième album ne sont pas renversants ils développent des ambiances particulières et font bien le boulot en termes d'efficacité, il faut simplement savoir où l'on met les pieds. La plupart des morceaux tournent autour des quatre minutes pour un album qui en atteint quarante-deux, on est donc sur quelque chose de compact et direct qui ne perd pas de temps en fioritures inutiles. L'objectif du groupe est de proposer un metal à la fois doté d'ambiances marquées et habillé de mélodies accrocheuses et de riffs groovy, un mélange plutôt bien réussi sur "Stellarum". Une fois de plus, il n'y a pas non plus de quoi se taper le cul par terre mais on passe un bon moment avec ce troisième album, et ceux qui ont connu ce que l'on appelait encore dark metal dans les années 90 pourraient y trouver leur compte malgré un côté mélodique plus marqué.

Furnace poursuit donc le chemin tracé par "Black Stone Church" et nous envoie un troisième album de death mélodique aux tendances dark metal des années 90. Le feeling old school est bien présent, les mélodies sont accrocheuses et l'ensemble est suffisamment groovy pour être efficace.


Murderworks
Septembre 2022




"Dark Vistas"
Note : 17/20

Amateurs de death metal, Furnace revient ! Qui ? L’une des nombreuses formations de Rogga Johansson (guitare / chant, Paganizer, Stass, Megascavenger, Dead Among Dead Men, Echelon ), qui est cette fois accompagné de Peter Svensson (basse / chant, Assassin's Blade, Cult Of The Fox, Void Moon ) et Lars Demoké (batterie) pour ce deuxième album. Intitulé "Dark Vistas", il suit de quelques mois seulement le premier.

Sans grande surprise, le père Johansson nous offre un death metal old school à la suédoise très qualitatif, mais à la différence de ses autres projets, on retrouve des influences sombres, mélodiques et également très entraînantes. Côté mix, c’est gras et vieilli, ce qui donne un charme particulier à la musique, mais les choeurs du bassiste offrent également un aspect plus mystique au son. Dès "Suburban Nightmare", des influences black metal viennent s’infiltrer dans les riffs du combo, mais c’est évidemment le death metal qui prime, comme le rappelle "The Other Ones". On retrouve à nouveau la dualité dans "The Calling", mais également des thèmes occultes pour "Yog-Sothoth (The Key And The Gateway)" ou "94 Bloch Lane". "Trapped" revient sur de la violence et de la rapidité sans négliger ces harmoniques sombres, tout comme "A Journey Through Dark Vistas", un titre qui m’a immédiatement fait penser à Dissection.

La dissonance frappe de plein fouet pour "Escape", un titre mélancolique bourré de passages leads enivrants, et on retrouve cette rythmique malsaine pour "From The Blackest Void". Les leads parviennent à s’extraire de l’hypnotique rythmique tout en nous amenant avec ardeur sur "Eve Of Triumph". Aussi mélodieux que sombre, le son nous enveloppe avant que le vocaliste ne se mette à hurler, renforçant immédiatement le morceau. Ce titre est d’ailleurs celui sur lequel on ressent le plus les influences d’un black metal mélodique, qui se lie à la perfection avec cette base death metal grasse et puissante. Dernier titre, "Another Ending" reprend les tonalités du premier titre pour un final empli de dissonance avec quelques hurlements bestiaux.

Bien que Rogga Johansson n’ait plus à prouver concernant sa maîtrise du death metal, Furnace nous offre un autre aspect de sa musique. "Dark Vistas" est rempli de tonalités sombres, de pointes malsaines et d’harmoniques dissonantes intéressantes.


Matthieu
Septembre 2020


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/blackstonechurch666