Le groupe
Biographie :

Furiapolis est un groupe de rock alternatif originaire de Marseille, formé en 2009. Avec un style tranchant et percutant, Furiapolis veut s’ancrer dans une démarche artistique moderne du rock en apportant une touche frenchy à ses gros riffs americains puissants et mélodiques. Leurs inspirations leur viennent de groupes comme Nickelback, les Foo Fighters ou Blink 182 mais imposent leur propre style en signant certains de leurs textes en français. Parfois engagé, parfois sentimental, l’univers de Furiapolis fait référence à un large panel d’émotions. Actuellement composé de Pierre-Brice au chant et à la guitare, de Robin à la basse, Nico à la batterie et enfin de Simon à la guitare, le groupe a sorti trois EPs en anglais avant de proposer désormais son premier album, "Déesses" presque entièrement en français cette fois.

Discographie :

2011 : "Furiapolis" (EP)
2013 : "Time To Reset All" (EP)
2017 : "Karma White" (EP)
2018 : "Déesses"


La chronique


Comme ce disque, je commencerai cette chronique en citant l’éminent John Lennon : "Le rock français c’est comme le bon vin anglais...". Bien sûr, le sieur sous-entendait que ça n’existait pas et qu’au mieux, c’était d’un dégueulasse avoué. Bien évidemment, si la piquette des rosbeafs est réellement immonde, notre rock l’est clairement moins (à quelques exceptions près je l’accorde). Alors pour faire un clin d’œil implicite à nos gigolos du jour dès le début de cette chronique : "Qu’est ce que c’est quoi le rock français ?". Eh bien, le rock français, c’est du rock qui vient de France et de Navarre généralement. D’ailleurs généralement, le rock français en bon patriote nationaliste s’exprime en français. Ce qui tombe relativement bien puisque ce "Déesses" commence par une intro et un titre aux noms bien anglais !

Au titre bien anglais et muet, "Emigrate" introduit délicatement ce "Déesses". De son côté, au titre bien anglais aussi, "Or Not ?" se dresse pourtant en majorité dans la langue de Molière. Quoi qu’il en soit, "Déesses" est le premier album des Frenchies de Furiapolis mais surtout le premier interprété à 80% en français après plus de dix ans de carrière. Premier album donc après trois EPs (dans la langue de Margaret Tatcher pour les durs de la feuille), "Déesses" est ce que nous pourrons donc qualifier de premier essai au français pour Furiapolis. Premier essai certes, mais première transformation également car en dehors de la métamorphose musicale même, "Déesses" est plutôt réussi. En cela, ce premier jet presque franco-français se permet de dégainer des refrains accrocheurs et des pistes efficaces ("Ici Et Ailleurs", "La Cause", "Le Vent Nouveau"). Si l’ensemble peut encore gagner à engranger davantage de maturité, "Déesses" montre que Furiapolis peut produire de belles choses lorsqu’il œuvre dans sa langue maternelle, ce qui lui confère au passage une identité bien plus forte et présente que lorsqu’il œuvrait en yaourt (aussi raffiné pouvait-il être). Furiapolis dégaine donc ici des pistes aux refrains et à l’esprit très abordables et entêtants ("De La Coco", "L’Armée Des Rois", "Freak Cell"). Compositions agressives et plus posées s’alternent et s’équilibrent relativement bien pour rendre l’écoute fluide et agréable, tout comme le français et l’anglais s’alternent ("007", "Walkaway", "The Rescue"). Si les paroles sont parfois un tantinet adolescentes, Furiapolis s’avère bien plus dansant qu’un Noir Désir, plus rock qu’un Indochine ou encore moins sérieux qu’un Téléphone, Furiapolis se dessine doucement mais sûrement une image de nouvel espoir rock français grand public qui devrait aisément suivre les mêmes traces qu’Eiffel, Nagas ou encore Daisy Drivers. D’ailleurs, pas d’inquiétudes pour le rangement de l’album, il se casera parfaitement aux côtés des Blankass ou encore de Thiéfaine.

Alors pour répondre au sieur John Lennon, et bien qu’il soit un peu tard pour cela, non décidément le rock français n’est pas tombé aussi bas que le vin anglais. Il lui est d’ailleurs bien supérieur en plus d’un point. Et Furiapolis devrait suffire à changer l’état d’esprit des Anglais, "to change their mind" comme ils diraient. Pour la suite, dans quelques sorties, Furiapolis devrait sans trop de problèmes s’affirmer de plus en plus et faire blablater d’autant plus les croquignols aux claviers dans mon genre. Mais pour l’instant, ce "Déesses" renferme quelques titres sympathiques qui s’annoncent comme les premiers traits d’une nouvelle vague de rock français ("Le Bruit Des Anges"). Bref, il est libre Cantat et Furiapolis s’envole !


Rm.RCZ
Avril 2018


Conclusion
Note : 14,5/20

Le site officiel : www.furiapolis.com