Le groupe
Biographie :

Funeral Mist est un groupe de black metal suédois formé en 1993 et actuellement composé de : Arioch (basse, chant, guitare / Marduk, Triumphator, ex-Winds). Funeral Mist sort son premier album, "Salvation", en Septembre 2003 chez Norma Evangelium Diaboli, suivi de "Maranatha" en Février 2009, et de "Hekatomb" en Juin 2018.

Discographie :

1998 : "Devilry" (EP)
2003 : "Salvation"
2009 : "Maranatha"
2013 : "Trisagion" (Compilation)
2018 : "Hekatomb"


La chronique


Funeral Mist, le joujoux possédé d'Arioch, alias Mortuus de Marduk, alias Daniel Rosten dans le quotidien, est un projet surprenant. "Hekatomb" est le successeur de "Maranatha", album sorti en 2009, et qui avait clairement dévoilé un nouveau visage de cette formation suédoise. En effet, en 2003, Funeral Mist dévoile son premier full length, "Salvation", qui propose un black metal racé, sans compromis, et bourré d'éléments surprenants et insolites. "Maranatha" a ensuite enfoncé le clou, et a provoqué des remous dans la sphère black metal, car la direction entreprise a clairement démontré qu'Arioch s'inscrit dans une démarche artistique qui se moque du qu'en dira-t-on.

Concernant "Hekatomb", il semblerait que ce disque se situe stylistiquement entre "Salvation" et "Maranatha". Au programme, black metal frénétique, vindicatif, et expérimentations surprenantes avec, en toile de fond, cette ambiance malsaine qui provoque le malaise. A l'instar de Mayhem, qui, au fil de sa discographie, réinvente le black metal sans le dénaturer (exception faite de "Grand Declaration Of War"), Funeral Mist pétrie et malaxe sa matière sonore sombre et haineuse pour créer des formes inattendus.

Rien que les premières secondes de l'album annoncent la couleur, avec cette intro et son glissando de guitare répétitif, qui laisse place ensuite à un déluge de hargne sans précédent, on sent que le voyage va être mouvementé. Le second titre "Naught But Death", mid-tempo militaire qui rappelle ceux prodigués par Marduk, sur fond de black metal bluesy (eh oui), avec un chant d'Indien plaintif en fond, apporte le repos suffisant pour attaquer la suite. "Shedding Skin", et ses parties de guitares complètement free, puis "Cockatrice", et ses touches de synthés qui rappellent "Dunkelheit", le premier morceau de "Filosofem" de Burzum (comme me l'a fait judicieusement remarqué un ami à moi, féru de black metal). "Metamorphosis" intervient ensuite, composé de couches successives qui se superposent sur un rythme de batterie bien basique, et sur lequel des chants grégoriens soutiennent les vocals torturés d'Arioch. L'album, prend, au fil de l'écoute, des directions véritablement surprenantes, mais l'atmosphère oppressante et dépressive demeure omniprésente. Quelque chose de malfaisant persiste, rendant le disque définitivement addictif.

Il faut aussi préciser que la voix d'Arioch, très nuancée et versatile, enrichit les divers climats engendrés par la musique. Jamais un chanteur n'a autant réussi à conjuguer voix possédées, crues, haineuses et torturées. Les 10 titres qui composent l'album ne se ressemblent pas mais préservent une certaine cohérence. Le tracklisting permet vraiment de rester captivé tout au long de l'écoute. Le son est également excellent. Bien produit, le disque entretient les caractéristiques sonores dégueulasses du black metal, mix parfait entre le necro sound et la prod' léchée. Rien qu'à entendre "Within The Without", c'est 3.12 minutes de haine dans un pur esprit black metal. Les sons de cloches durant le break confèrent une ambiance religieuse prenante, le temps d'une micro seconde. "Hosanna" et "Pallor Mortis", les deux derniers tracks, concluent l'album avec brio, grâce à des mélodies aussi subtiles que macabres.

Le vocaliste de Marduk dévoile ici tout son talent. Valeur sûre de la formation de Morgan Hakansson, digne successeur de Legion, Arioch démontre toute l'étendue de son talent chez Funeral Mist. "Hekatomb" est une œuvre magistrale qui expérimente le black metal sans le dénaturer, tout en apportant une dimension grandiose et sublime. Loin des phénomènes de modes qui pourrissent ce style noble depuis le début des années 2000, Funeral Mist remet les pendules à l'heure et prouve, dans le plus grand respect du metal noir, que l'on peut, au-delà de réinventer, recréer. Incontestablement, ses productions resteront encrées à jamais dans le panthéon de la musique de Satan, et 2018 est définitivement l'année d'Arioch / Mortuus grâce aux albums "Hekatomb" et "Viktoria" (Marduk).


Trrha'l
Août 2018


Conclusion
Note : 19/20

Le site officiel : www.facebook.com/funeralmistofficial